Le
S.I.A.E.S. est un syndicat
d'enseignants académique indépendant et de proximité,
a votre service,
l'adhésion
la moins onéreuse de tous les syndicats d'enseignants de l'éducation nationale,
coordonnées
du syndicat, qui
sommes nous
Le courrier du S.I.A.E.S.
n° 23 -
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Le 13 janvier 2005
EDITORIAL
Le S.I.A.E.S adresse ses meilleurs vœux à tous,
pour malgré…
- la certitude de voir notre pouvoir d'achat continuer à régresser, le maigre 1
% annoncé pour 2005 ne rattrapant en rien le retard pris ces dernières années et
restant très certainement en deça de la hausse probable des prix,
- la certitude de travailler un jour de plus, par solidarité, après avoir fait
notre deuil de toute réduction du temps de travail et nous être résignés aux
conséquences désormais acquises de la loi sur les retraites,
- la certitude d'un service alourdi par l'obligation de remplacement en heures
supplémentaires imposées, et la suppression des heures de première chaire, de
laboratoire, de coordination…
- la certitude de conditions de travail dégradées avec :
- des effectifs par classe plus élevés ( réduction des postes oblige )
- des réunions plus nombreuses ( concertation et travail en équipe faisant
nécessité )
- des entrevues avec les parents plus fréquentes ( dialogue faisant loi )…
- la certitude de voir votée, par une Assemblée docile, une loi d'orientation
qui, derrière quelques aspects positifs, nous révèlera très probablement
d'amères surprises dans son application.
Alors que nous reste-t-il d'heureux à souhaiter à chacun - chacune , sinon la
santé et un moral d'acier pour pouvoir faire front ?
Dans cette perspective l'annonce par quelques syndicats d'une action le 20
janvier ( grève et manifestation ) nous interpelle.
Le S.I.A.E.S. n'est pas partisan de la grève d'un jour et des plates-formes
fourre-tout.
Il reconnaît néanmoins que les motifs de mécontentement, et d'action, existent
,et peuvent justifier, celles et ceux qui le souhaiteraient, de se joindre au
mouvement.
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Le S.I.A.E.S. reçu en audience
chez le Recteur. Compte rendu
Début décembre, une délégation du S.I.A.E.S. ( Jacques MILLE, secrétaire
général, Marie Françoise LABIT, Michel SANDRI, Alain FRETAY, commissaires
paritaires, et Richard TRONC ) a été longuement reçue par le nouveau Recteur,
Monsieur Jean Paul DE GAUDEMAR, assisté de Monsieur GERARDIN , DRH.
J. Mille a brièvement présenté le S.I.A.E.S. au Recteur, intéressé par ce
syndicat qu'il ne connaissait pas. Il a précisé son originalité académique, en
adéquation avec la déconcentration en cours depuis plusieurs années. Et souligné
sa représentativité, tant par ses résultats électoraux et ses élus, que par ses
interventions multiples en faveur des personnels et sa participation active à
toutes les réunions et groupes de travail mis en place par le Rectorat. Ce qui
sera particulièrement le cas cette année avec l'amplification de la
déconcentration pour le mouvement académique et les promotions de grade dont les
règles et les barèmes seront définis, en concertation, au niveau académique (
cf. p. 7 - 8 ).
De nombreux sujets ont été abordés, dans un dialogue franc et sans concessions
de part et d'autre.
RENTREE ( J. M )
Le S.I.A.E.S. estime qu'elle s'est passée correctement, à quelques problèmes
ponctuels près, particulièrement avec le choc subi par de nombreux contractuels
non repris. Mais peut-on, sans hypocrisie, regretter que priorité ait été donnée
à l'affectation des titulaires, avec la mise aux mouvements d'un maximum de
postes ou de services en établissement ? Sans doute aurait-il fallu procéder de
manière plus progressive. C'est en tout cas une forte incitation , pour les
contractuels, à passer les concours, à condition de ne pas les désespérer par
l'insuffisance des postes ouverts.
Le Recteur approuve ce regard objectif sur la rentrée, tout en soulignant les
difficultés découlant des restrictions budgétaires. Il déclare que des progrès
ont été faits dans les affectations des titulaires au mouvement intra-académique
et en AFA, pour les TZR, que le redécoupage des zones a permis une meilleure
organisation du remplacement, et que le recours aux contractuels a été réduit (
ce qui était le but recherché ) , atteignant son taux le plus bas depuis 20 ans.
Il annonce que cette politique sera poursuivie à la rentrée 2005, en ayant
conscience de ses conséquences sur les personnels. Mais rigueur de gestion et
économies font loi !
LAICITE. VOILE. ( MF.L )
Questionné à ce sujet le Recteur répond qu'il n'y a eu que très peu de
"remontées" au Rectorat. Il estime que la situation dans l'académie est moins
conflictuelle qu'ailleurs ( en Alsace par ex. ) et y voit l'effet de pratiques
et règlements locaux par le dialogue. Il s'interroge aussi sur la possibilité de
"fuites" vers des établissements privés où la loi ne s'applique pas.
AFFECTATION des TZR. ( J.M , M.S )
Le S.I.A.E.S. rappelle sa position sur l'affectation des TZR au "3ème
mouvement". Il est partisan d'affecter dès le mois de juillet, sur des supports
alors connus, un maximum de TZR. Cela pour des raisons pédagogiques et
personnelles. De nombreux TZR déplorent en effet de ne connaître leur
affectation qu'à la veille de la rentrée, ne pouvant de ce fait prévoir et
organiser leur vie professionnelle (préparation des cours) et leur vie privée
(emploi du temps).
Le S.I.A.E.S. est évidemment conscient qu'en ce domaine il n'y a pas de solution
parfaite et qui satisfasse tout le monde. Il propose que cette disposition soit
appliquée aux TZR volontaires, acceptant en contrepartie de ne pas remettre en
cause l'affectation prononcée en juillet, les autres TZR participant aux
ajustements, de toutes façons inévitables, de la veille de la rentrée.
Le Recteur se dit intéressé par cette proposition qui pourrait être envisagée
dès cette année.
TZR en SURNOMBRE ( M.S ).
Le S.I.A.E.S. rappelle au Recteur l'existence, dans certaines disciplines
( STI, Allemand, Physique appliquée, EPS ) de TZR en surnombre, rattachés, sans
perspective, pour beaucoup, d'obtenir un poste fixe en établissement à court ou
moyen terme. Il demande que les entrées dans ces disciplines soient réduites,
voire arrêtées un temps, et qu'un maximum de postes soient créés par "ratissage"
des heures supplémentaires, comme cela s'est fait en 2004. En complément il
serait souhaitable d'accorder des facilités de reconversion aux intéressés, sur
la base du volontariat. Cela éviterait des affectations "forcées", sources de
conflits, par ex. pour des professeurs certifiés ou agrégés des disciplines
techniques en Lycée Professionnel , même si une récente décision du Conseil
d'Etat semble pouvoir valider ce type d'affectation( cf. p. 9 ).
Le S.I.A.E.S. suggère également la solution d'une " répartition solidaire du
travail" , par la mise en léger sous-service de tous les titulaires d'une
discipline "sinistrée" , afin de dégager des blocs provisoires pour les
surnuméraires.
Sur ce dernier point le Recteur nous en dit l'impossibilité pour des raisons
budgétaires, ce qui nous permet de noter au passage la distance entre le
discours sur le " partage du travail"… et la réalité ! Pour le reste il
reconnaît la pertinence des propositions , encouragera les solutions de
reconversion en accord avec l' Inspection, et poursuivra la création de postes
par regroupement d'heures supplémentaires. Sur la question des "entrées" dans
l'académie, il déplore que les demandes du Rectorat ne soient pas toujours
entendues par le Ministère !
MOUVEMENT INTRA
Le sujet n'est qu'abordé puisque devant faire l'objet d'une concertation
pour définir les règles et les barèmes qui seront appliqués, tout étant
désormais déconcentré au niveau académique.
Le S.I.A.E.S. participera pleinement à cette concertation.
Il tient à souligner au Recteur, dès maintenant, les problèmes liés aux points
APV (Affectations prioritaires à valoriser) ainsi que ceux relatifs aux agrégés
souhaitant enseigner en lycée, conformément aux textes officiels.
En tout état de cause il est clair que les groupes de travail qui siégeront à ce
propos ( 12 et 21 janvier 2005 ) auront du pain sur la planche et que l'on peut
prévoir de vives discussions.
CONGE FORMATION. ( J.M )
Le S.I.A.E.S. dénonce le petit nombre de congés accordé chaque année,
face à une très forte demande. Il rappelle sa proposition de décaler l'âge à
partir duquel le barème devient régressif, pour tenir compte de l'allongement
des carrières lié à la nouvelle loi sur les retraites.
Le Recteur ne s'y déclare pas favorable, estimant que cela perturberait trop le
système en place pour un nombre limité de cas.
PROMOTIONS (J.M)
Le S.I.A.E.S. évoque la note de service relative à l'accès à la Hors
Classe des Agrégés, désormais sur tableau d'avancement et non plus candidature,
avec une partie non négligeable du barème (40 pts max.) à la discrétion du
Recteur, sur de critères pouvant prêter à discussion (mérite, implication dans
la vie de l'établissement) ( cf. p 7 - 8 ).
Le Recteur répond qu'il y aura concertation à ce sujet et qu'il prendra en
compte, le plus objectivement possible, des éléments qualitatifs, en liaison
avec l' Inspection. Il ne voit pas en quoi certains récusent la notion de mérite
pour une promotion.
NB. La note de service sur l'accès à la Hors Classe des Certifiés, Professeurs
d'EPS et PLP, n'étant pas parue à la date de l'audience, nous n'en avons fait
qu'évocation, avec le présupposé d'un traitement, et d'une réponse, à
l'identique. Ce qui est bien le cas, à la lecture de cette note de service
publiée au BO n° 46 du 16 décembre 2004 ( cf. p 8 ).
NOTATION PEDAGOGIQUE ( J.M )
Le S.I.A.E.S. signale au Recteur le problème des professeurs non
inspectés depuis plusieurs années et se trouvant pénalisés, par la stagnation de
leur note pédagogique, pour une éventuelle promotion d'échelon au choix ou au
grand choix.
Contrairement à ce que certains croient il n'y a pas , dans l'académie, et à la
différence d'autres, de réévaluation automatique de la note pédagogique au bout
de 5 ans sans inspection. Il y a ainsi une double injustice pour les intéressés,
d'une part par rapport à leurs collègues de l'académie, et de l'autre par
rapport à des "entrants" dont la note a été réévaluée sans inspection. Le
S.I.A.E.S. demande au Recteur de prendre d'urgence cette situation en
considération, en faisant remarquer au passage la réponse inacceptable de
certains IPR à des professeurs " anciens " les sollicitant, à savoir la priorité
donnée à l'inspection des "jeunes" en début de carrière. Si l'on conçoit tout à
fait que les jeunes collègues doivent être inspectés, cela ne saurait se faire
au détriment d'autres, plus anciens et méritants, et ainsi privés d'une
possibilité de promotion ( cf. p 8 ).
Pour le S.I.A.E.S. il faut donc inciter les IPR à répondre positivement aux
demandes d'inspection de ces collègues, et relever d'au moins un point la note
pédagogique de toutes celles et ceux qui n'ont pas été inspectés depuis 5 ans ,
ou plus.
Le Recteur nous dit être sensible à cette demande et y fera suite. Il dédouane
quelque peu les IPR en disant l'ampleur de leurs missions et l'insuffisance de
leur nombre pour y faire face.
ORDINA 13. ( R.T )
Le S.I.A.E.S. fait part au Recteur des problèmes liés au programme Ordina
13, mis en place par le Conseil général des Bouches du Rhône. R.T. dit les
difficultés d'utilisation du matériel, les ordinateurs portables étant, dans
certains cas, inopérants. Il insiste sur la nécessité d'une formation préalable
de TOUS les enseignants, en signalant la médiocre lisibilité des offres de
formation en ce domaine et les problèmes d'inscription au PAF.
Le Recteur prend note des propos et fera en sorte que l'information soit mieux
relayée à l'avenir.
LUNDI de PENTECOTE.( A.F , J.M )
Le problème est posé pour les établissements de l'ouest de l'académie, où
les élèves sont traditionnellement attirés par la féria de Nîmes, d'où risques
d'absentéisme.
Le Recteur voit là un problème secondaire, qui se résoudra par adaptation dans
les années à venir.
J.M. rappelle son courrier explicatif à la demande du Recteur pour le choix
d'une date pour cette journée de solidarité. Courrier dans lequel il indiquait
que les professeurs voyaient dans cette mesure une négation supplémentaire de
leur droit à une réduction du temps de travail quand toutes les études ( y
compris celles du Ministère ! ) reconnaissent que, dans l'ensemble, les
professeurs travaillent largement plus que les 35 heures officiellement
reconnues par la loi .
CONSEIL ACADEMIQUE des LANGUES REGIONALES.
Le S.I.A.E.S. se fait l'écho de nombreux professeurs de Provençal quant à la
composition de ce Conseil.
Le Recteur nous assure bien connaître la situation et avoir prévu la
participation des deux composantes du mouvement régional ( provençal et occitan
).
PROJETS INNOVANTS (MF.L)
A une question sur ce sujet le Recteur se dit favorable à un petit nombre
de projets importants, plutôt qu'à la multiplication de petits projets. Il
affirme qu'il soutiendra toutes les initiatives et les projets visant à aider,
ou à récupérer, les élèves les plus en difficulté, mais que néanmoins
l'enveloppe pour ce faire est des plus réduites…sans plus de précisions à ce
sujet.
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Au terme de cet entretien de deux heures le S.I.A.E.S. évoque brièvement le
rapport Thélot et la loi d'orientation. Il dit son approbation aux propositions
de la loi relatives à la discipline et au respect de l'autorité du professeur.
Il indique à ce propos que le S.I.A.E.S., en association avec l'ADEP, le SAGES
et l'UDAF 13, prépare un débat, au printemps, sur ces thèmes qui, aux dires
mêmes du Ministre, ne doivent pas être tabous.
Le Recteur trouve le projet intéressant et nous demande de l'en tenir informé.
Le S.I.A.E.S. remercie le Recteur pour l'attention portée aux propositions qu'il
a formulées, et pour les réponses apportées. Il regrette de n'avoir pu aborder,
faute de temps, certains sujets, tel celui des constructions scolaires dans
l'académie. Quant à la loi d'orientation c'est à un autre niveau que l'académie
qu'il portera ses remarques, observations et critiques.
Pour la délégation du S.I.A.E.S. Marie François LABIT Jacques MILLE
De qui se moque-t-on ?
Chaque année de nombreux professeurs attendent patiemment les textes
officiels définissant les conditions dans lesquelles ils pourront bénéficier
d'un droit, en particulier les dates limites d'inscription.
Jusqu'à ces dernières années les textes (Bulletin Officiel -BO- et Bulletin - BA-),
annonçant ces conditions, paraissaient à des dates permettant à chacun d'avoir
le temps d'en prendre connaissance et de procéder dans des délais raisonnables à
l'inscription requise. Nous pouvions alors informer les intéressés par la voie
d'une publication syndicale mensuelle.
Tel n'a pas été le cas cette année où Ministère et Rectorat ont pratiquement
"pris à la gorge" , dans une déconcentration à la hâte, les personnels
concernés, en ne leur laissant que des délais ridiculement courts, voire
impossibles à tenir.
Qu'on en juge par la parution des BA 302 et 303, du 29 novembre et du 6 décembre
2004.
Point de départ : la publication sur Internet du BO n°42 du 18 novembre 2004,
concernant les promotions de corps et de grade ( à l'exception de la Hors Classe
des Certifiés, PEPS et PLP ) , en laissant aux recteurs l'organisation des
candidatures ( promotion de corps ) ou l'établissement des tableaux d'avancement
( promotion de grade ) , avec barème académique, et en fixant au 10 décembre
2004 ( sauf pour la Hors Classe des Agrégés - 7 janvier 2005 ) la clôture des
inscriptions. Soit 3 semaines.
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Mais il fallait évidemment attendre le BA pour avoir les compléments
d'information nécessaires. Celui-ci, BA n° 302, est paru en date du 29 novembre
2004. Le délai se trouvait donc réduit à 1 semaine. En fait beaucoup moins, car
ce BA n'est arrivé dans les établissements, censés répercuter l'information,
qu'entre le 3 et le 6 décembre !
Autant dire que le délai était des plus courts, et que pour les personnels
absents, devant être prévenus par leur établissement, il était quasiment réduit
à néant.
Ajoutons que la diffusion des informations administratives dans les
établissements n'est pas toujours des plus rapides ou des plus efficaces :
généralement affichage sur un panneau où les papiers s'accumulent et se noient
(et que les professeurs ne regardent pas quotidiennement , avouons le ) , ou
diffusion par un bulletin interne hebdomadaire répercutant l'information… avec
une semaine de retard. Et ce, de plus, durant une période de conseils de fin de
trimestre où les professeurs sont très sollicités par des taches
administratives.
Imprévoyance ou volonté délibérée de limiter les candidatures ou les
inscriptions ? Quelle que soit la réponse, certainement manque de considération
pour les personnels, même si l'Administration pourra toujours dire que chaque
professeur, soucieux de sa carrière, doit être à l'affût permanent des
informations officielles, devrait faire du BO Internet son livre de chevet,
sinon être abonné au BA pour pallier les carences de diffusion par les
établissements.
Quant à la voie syndicale, elle n'a évidemment rien d'officiel, ne touche qu'une
partie des professeurs ( plus de la moitié d'entre eux n'étant pas syndiqués )
et ne saurait être rapide quand les informations de l'Administration sont lentes
ou tardives.
Pour notre part, si nous avons pu prévenir les intéressés de la parution de la
NS du BO par l'opportunité d'un journal du 23 novembre, il nous était impossible
, par la même voie, d'informer de la parution du BA du 29 novembre, et
avons-nous dû nous contenter d'en dire la " parution à venir" et conseiller d'en
surveiller la sortie ! Message redoublé et actualisé sur notre site Internet
www. siaes. com
Reconnaissons, honnêtement, que le Rectorat a aussi travaillé dans l'urgence,
comme en témoignent certaines perles ayant échappé à la relecture. On appelle
ainsi à candidature des personnels n'ayant pas à le faire puisque inscrits
automatiquement sur un tableau d'avancement ! On demande à un agrégé, pour un
accès à la Hors Classe, de compléter une fiche dans laquelle il doit dire s'il
est "admissible" ou "bi-admissible" à l'Agrégation ! Et on demande à un
Certifié, candidat à l'accès au corps des agrégés, d'indiquer s'il possède…
l'Agrégation !
Anecdotes évidemment, mais révélatrices de la hâte mise par le Rectorat pour que
l'information n'arrive pas … après la date de clôture imposée par le Ministère !
C'est probablement ce qui a été le cas pour certains en ce qui concerne les
demandes de Temps partiel, de CFA et de CPA ,
annoncées dans le BA n° 303 du 6 décembre 2004, avec date de clôture au 10
décembre 2004 ! Soit 4 jours , dans l'hypothèse la plus optimiste où ledit BA
serait bien arrivé à la date de parution !
Autant dire que la majorité des intéressés a "découvert" les textes en question
après la date limite, se trouvant ainsi forclos. Aurait-on voulu décourager les
candidats que l'on n'aurait pas fait mieux ? Nous n'osons penser que tel fut le
cas, mais alors faudrait-il accepter les demandes hors délai, de bonne foi.
Il va sans dire que ce mode de gestion ne nous satisfait absolument pas et que
nous sommes intervenus au Rectorat pour signaler les problèmes découlant de
cette situation et demander d'accepter les dossiers hors délais.
Pour l'information par voie syndicale sur ces sujets il n'y avait pas d'autre
possibilité que de la faire passer par le site Internet, ce qui a été fait.
Vous trouverez ci-après, pour la forme, les références aux textes concernés.
Seules les informations pour candidater à un congé de formation professionnelle
ont été données dans des délais satisfaisants ( BA n° 302 du 29 novembre 2004,
pour clôture au 12 janvier 2005 ).
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Promotions, formation, temps partiel, CFA, CPA
Promotion de grade
. Hors
Classe des Agrégés. PEGC . CE EPS . Classe exceptionnelle des
PEGC . CE EPS. |
Promotion de corps
, pour accès aux corps des Agrégés, Certifiés, Professeurs EPS. |
Congé de formation
professionnelle.
BA n° 302 29 novembre 2004 |
Demande de Temps partiel
2004 - 2005 |
CFA
( Congé de fin d'activité ) : en cours d'extinction. Précisions sur les
personnels concernés BA n° 303 6 décembre 2004 |
CPA
( Cessation progressive d'activité ) : nouveau dispositif lié à la nouvelle
loi sur les retraites. |
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TZR et Hors Classe . Devinette :
Quel professeur peut se prévaloir d'un " parcours professionnel riche et varié "
, de la 6ème à la Terminale, en Collège comme en Lycée, voire en LP?
Quel professeur peut afficher une très grande" mobilité géographique" , par des
affectations successives aux quatre coins d'un département ou de l'académie ?
Quel professeur peut faire valoir une certaine " mobilité disciplinaire" , en
ayant enseigné dans une discipline connexe ou, pour un certifié ou un agrégé, en
LP ?
Quel professeur peut se targuer d'avoir travaillé aussi bien dans un
établissement bien côté qu'en établissement ZEP, Sensible ou Violence ?
Et avoir ainsi fait preuve d'adaptabilité et de services rendus aux besoins de
l'Institution, et mériter alors d'être retenu parmi les élus du tableau
d'avancement à la Hors Classe ?
Réponse : un TZR chevronné , au delà du 7ème échelon .
Mais hélas! ces beaux services risquent fort de ne rien valoir et d'être
annihilés par une notation insuffisante ( les IPR n' inspectent guère les TZR et
les chefs d'établissement augmentent peu leur note administrative),
l'impossibilité de faire valoir des activités de tuteur, conseiller pédagogique,
coordonnateur…, comme une forte implication dans la vie d'un établissement où
l'on ne fait que passer.
Alors, gros Jean comme devant, notre TZR chevronné et méritant continuera-t-il
son errance sans grand espoir d'accès à la HC .
Note En 1976 un élève sortant du collège avait reçu un enseignement de
2800 heures de français depuis son entrée au CP.
En 2004 il n'en a plus reçu que 2000, soit une perte équivalant à deux ans et
demi de scolarité !
Sans commentaire… sinon que l'on n'a certainement pas pris le bon chemin pour
combattre l'illettrisme.
Calendrier prévisionnel du Rectorat
21 janvier |
Mouvement INTER |
Affichage barèmes SIAM |
||
27 janvier |
|
GT |
Réadaptation |
|
31 janvier / 1 février |
Mouvement INTER |
GT Vérifications barèmes |
||
3 février |
Agrégés |
CAPA |
Accès au corps |
|
21 février |
PEPS |
CAPA |
idem |
|
21 février |
Certifiés |
CAPA |
idem |
|
25 février |
Agrégés |
CAPA |
Hors Classe |
|
16 au 24 mars |
Mouvement INTER |
FPMN ( Paris ) |
||
31 mars |
PEPS |
CAPA |
Avancement échelon Réadaptation Réemploi |
|
31 mars |
CE EPS |
CAPA |
idem |
|
31 mars |
PLP |
CAPA |
idem |
|
1 avril |
Certifiés AE |
CAPA |
idem |
Hors Classe des Certifiés ,
Professeurs EPS, PLP.
Note de service du BO n° 46 16 novembre 2004.
Tableau d'avancement = inscription automatique au tableau pour tous à compter du
7ème échelon. D'où pas de candidature.
La note de service précise de façon détaillée les conditions d'accès.
Pas de barème national, mais " possibilité" d'un barème académique fondé sur un
certain nombre de critères mentionnés dans la note de service.
Ce barème académique (car il y en aura un) doit être établi en concertation avec
les organisations professionnelles ( le S.I.A.E.S. en fera évidemment partie )
et publié dans une circulaire académique. Selon sa définition, et les barèmes
retenus, il risque de modifier profondément le classement des intéressés, par
rapport aux années précédentes.
Il se fondera sur l'appréciation de la " valeur professionnelle" des intéressés
:
• Notes pédagogique et administrative
• Expérience et investissement professionnels
• parcours de carrière (avec pertinence d'un avancement au choix, ou grand
choix)
• parcours professionnel (activités …, implication dans la vie de
l'établissement...)
• affectation en établissement difficile…
• richesse ou diversité du parcours professionnel (sic)
• Qualifications et compétences répondant aux besoins de l'Institution et du
système éducatif
Bref, ne manque que le "parcours du combattant" !
La note de service précise dans les "Orientations générales" que "les personnels
méritants les plus jeunes bénéficient d'abord d'un avancement plus rapide
d'échelon avant qu'ils puissent bénéficier d'un avancement de grade ", et, au
cas où l'on n'aurait pas bien compris, que priorité sera donnée "à la promotion
des agents les plus expérimentés ayant atteint l'échelon le plus élevé de la
classe normale, et dont les mérites ne peuvent plus être reconnus qu'à
l'occasion d'une promotion de grade".
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En clair :
1 ) il y aura peu de chance de passer à la Hors Classe si l'on est pas déjà au
11ème échelon
2 ) avant le 11ème échelon le mérite doit être reconnu par un avancement plus
rapide (choix, grand choix) aux échelons de la classe normale.
Cela n'est pas bien nouveau et autant dire que la montagne a accouché d'une
souris !
Cela nous renforce néanmoins dans notre demande (cf . audience avec le Recteur)
pour que les professeurs "anciens" soient régulièrement inspectés, ou leur note
pédagogique réévaluée automatiquement, pour ne pas être pénalisés par la
stagnation de cette note. Sinon que leur servirait-il d'être "méritants" ?
On remarquera que la note de service demande au Recteur d'apprécier au mieux la
"valeur professionnelle" et les "mérites" , ce qui n'est pas en soi condamnable.
Mais, compte tenu de la multiplicité des éléments pouvant être pris en
considération, cela risque de poser de redoutables problèmes d'évaluation.
Par exemple : pour " l'implication dans la vie de l'établissement ", quel
poids attribuer au fait d'être élu au Conseil d'administration ? Ou pour
participation aux "activités éducatives " ( sic ) ? Et comment va-t-on mesurer
l'importance " de l'accueil et du dialogue avec les
familles" ? Faudra-t-il tenir un cahier des rendez-vous ? Et ,si c'est bien
noté, pourquoi ne pas faire du zèle en la matière ?
Quel sera le poids de l'avis du chef d'établissement sur cette " implication "?
Comment ne pas craindre " les effets de manche" et " le brassage de vent " de
certains, alors que d'autres accompliront un travail remarquable dans l'ombre et
la modestie ?
Nul doute qu'il n'y ait là une incitation " à se mettre en valeur", " à se faire
bien voir", certainement pour beaucoup de manière justifiée, et gratifiable,
mais peut-être pour d'autres de façon plus équivoque. Et il vaudra mieux ne pas
être en conflit avec son chef d'établissement ou son IPR , auquel un rôle
important est attribué, si l'on aspire à une promotion .
Autant dire que la mesure du mérite sera difficile et certainement source de
discussions et de tensions, quand l'arbitraire est toujours concevable. Et cela
d'autant plus qu'il est demandé aux intéressés eux-mêmes de fournir les
informations les concernant pour " nourrir" leur dossier I-Prof.
En effet, last but not least, la procédure d'appréciation de la "valeur
professionnelle" passera par I-Prof., chacun devant consulter son dossier (bon
moyen d'en prendre connaissance), en vérifier le contenu, le corriger si
nécessaire, l'actualiser et l'enrichir de données qualitatives tout au long de
l'année pour "informer l'administration".
Mais devons-nous comprendre alors qu'il faudra signaler, pour montrer ses
éminents mérites, que l'on a reçu vingt familles, tels jours, telles heures et
pour telles durées, dans un dialogue intense ? Ou que l'on a donné 5 devoirs
dans le mois, quand le collègue d'à côté n'en a fait que deux ? Ou que l'on
s'est défoncé pour monter une activité pédagogique, telle que visite de musée,
exposition, animation du club d'échec ou d'un groupe de musique rap ???
Réjouissons-nous certes que le mérite soit reconnu, et que chaque professeur
soit rendu "responsable", via l'interface I-Prof et une démarche individuelle et
active, de son dossier. Mais gageons que cela n'ira pas sans problèmes,
discussions ou tensions, ouvrant de beaux jours aux réclamations personnelles et
aux interventions syndicales !
Accès à la Hors Classe
des Agrégés .
Les mêmes remarques valent en gros pour l'accès à la Hors Classe des
Agrégés, bien que la note de service soit plus laconique.
Dans les 40 points à la discrétion du Recteur devront ainsi être pris en compte
:
* " l'expérience et l'investissement professionnels en rapport avec les besoins
du service dans l'académie " , formule recouvrant
les mêmes notions que celles précisées à propos des Certifiés , PEPS et PLP.
* et obligatoirement la qualité de lauréat du concours. Pour quel montant ?
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Quelques remarques à propos du
Projet de loi d'orientation pour l'avenir de l'Ecole.
Voir le projet sur Internet
www.loi.ecole.gouv.fr
Le S.I.A.E.S. adressera au Ministre et aux formations politiques, avant le débat
à l'Assemblée, ses observations sur le projet de loi.
Il encourage chacun à faire connaître sa position soit par l'intermédiaire du
site Internet du Ministère ( "donnez votre avis" ) , soit en s'adressant à un
élu ( député ou sénateur ) .
Il propose ci-dessous quelques réflexions sur le projet de loi et le rapport
annexé.
Préalable.
1) Comme tout projet, celui-ci ne saurait être approuvé ou rejeté en bloc, sous
peine de beni-oui-ouisme ou de sectarisme absolus. Il convient donc autant
d'apprécier ce qui mérite approbation, que de relever ce qui mérite critique,
interrogation ou refus.
2) Comme toute loi d'orientation, celle-ci une fois votée, ne vaudra que par la
façon dont elle sera appliquée, à la suite de décrets, circulaires, notes de
service…On ne saurait donc préjuger de ses résultats, tant positifs que
négatifs, en l'absence de ces textes d'application et sans savoir ce qu'en
feront les hommes, du Ministre au plus modeste agent de l'Education Nationale.
3) Chacun est ainsi en droit de voir dans le projet de loi aussi bien ce qu'il
espère que ce qu'il craint, à l'aune de ses convictions, de ses intuitions ou de
son expérience.
Points sur lesquels le S.I.A.E.S. peut apporter approbation.
L'ambition de faire réussir tous les élèves, même si le projet semble utopique,
car il répond à l'idée énoncée par la loi, et que l'on partage, " d'une réussite
personnelle et professionnelle exigeant le dépassement de soi-même ". Pour
l'avoir souvent lui-même dit et écrit le S.I.A.E.S. ne peut que souscrire à ce
que " face aux illusions de la facilité, du consumérisme ou de la violence
l'Ecole doive affirmer la valeur du travail et de l'effort personnel, de la
rigueur intellectuelle et de l'esprit critique, de la tolérance et du respect
des différences …"
Reconnaître et affirmer l'importance du travail et de l'effort pour progresser,
qui peut être contre ?
De même ne peut-on qu'approuver, comme de bon sens, que la mission de l'Ecole
soit la transmission des connaissances et l'apprentissage des savoir-faire , de
donner des qualifications, de former au respect d'autrui et au sens de l'intérêt
général.
Tout autant qu'afficher la volonté de lutter contre les incivilités et la
violence, reconnaître la nécessité du respect des règles et de la discipline
pour pouvoir assurer un enseignement serein et efficace et, pour cela, rappeler
clairement le rôle et l'importance de l'autorité du maître, comme sa liberté
pédagogique.
Accord aussi, en vrac, sur la nécessité des contrôles réguliers en cours de
scolarité pour accéder au niveau supérieur, sur la reconnaissance du mérite (
bourses ) , sur la possibilité du redoublement, sur le développement de
l'informatique , sur l'accent mis sur les langues, y compris anciennes, sur
l'apprentissage et les liens visant à favoriser les échanges avec les
entreprises, sur un plan pluriannuel de recrutement mettant fin au désastreux
yo-yo des dernières années.
Mais au delà de ces points positifs, dont on espère évidemment qu'ils ne seront
pas des trompe-l'œil, d'autres nous interpellent, entraînant scepticisme, doute
ou refus.
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Points sur lesquels le S.I.A.E.S. émet réserves.
Scepticisme sur l'utilité et l'efficacité d'un Haut Conseil de l'Education.
Plus encore sur la notion - centrale dans le projet - de Contrat Individuel de
Réussite Educative ( CIRE ) , lorsqu'on sait qu'un contrat sans contrainte et
sans sanction en cas de non respect n'a aucune valeur. Il y aurait certes
"contrat moral" et responsabilisation, mais que fera-t-on si le " contrat "
n'est pas rempli ou respecté ? Et quels effets pervers ne peut-on craindre quand
on comprend que " moins un élève travaillera, plus il sera en difficulté, plus
il faudra lui consacrer de moyens " , en temps comme en argent, pour qu'il
réussisse malgré tout, 100 % de réussite faisant loi ?
Inquiétudes sur le rôle dévolu au Conseil pédagogique dont les " attributions"
contredisent, en la niant, la liberté pédagogique reconnue par ailleurs au
professeur.
De même pour le contenu incertain d'un "socle" que l'on peut craindre a minima,
si l'on veut faciliter la réussite de tous. Qui ne comprend qu'il sera plus
facile de faire sauter 50 centimètres à tous que d' obtenir le même résultat en
fixant la barre à 1 mètre 30 !
Inquiétudes aussi sur la place accordée aux projets d'établissement, source
d'inévitables inégalités et de dérives multiples. Et , en vrac, sur les modes
d'évaluation pour passer d'un niveau à l'autre ou sur des examens dans lesquels
le contrôle continu prendra une part croissante, sur un redoublement reconnu
possible mais qui ne serait, en définitive et en dernier recours , que
"proposé", sur la réforme des IUFM…
Quant aux refus ils ressortent de propositions qui rendraient obligatoires des
mesures pour lesquelles le volontariat serait préférable. Ainsi en serait-il
pour la bivalence et les remplacements " locaux" de courte durée, à la hauteur
de 2 heures supplémentaires par semaine.
Refus aussi d'une" évaluation collective des équipes pédagogiques" car on ne
saurait accepter d'être " collectivement solidaire" des éventuelles carences
d'un "équipier" que l'on aurait, de surcroît, pas choisi !
Au total , ce projet de loi nous laisse perplexe par son ambition de réaliser
l'impossible ( 100 % de réussite ? ) et ses ambiguïtés , en voulant concilier
l'inconciliable, comme la liberté pédagogique du professeur … encadrée et
soumise aux décisions du Conseil pédagogique, ou le redoublement reconnu utile…
mais finalement non imposé. Certes l'idée d'une "nouvelle alliance " ,conciliant
égalité et diversité, laïcité et pluralisme, culture et emploi, nation et monde
( et la région ?), est séduisante, mais quelle sera la réalité derrière les mots
et les formules ?
La loi sera votée, à quelques amendements près au projet actuel. Dès lors la
seule question portera sur son application, avec , en cas de dérive, la
possibilité de s'en référer à son texte. Mais gageons que le législateur sera
suffisamment adroit pour qu'aucune lecture univoque, et défavorable à
l'administration du moment, ne soit possible. " Vous réclamez le respect de
votre liberté pédagogique. C'est dans la loi " . Fort bien . " Mais la loi ,
vous rétorquera-t-on, a prévu un Conseil pédagogique qui peut vous imposer une
pratique différente de celle que vous souhaitez appliquer ". Circulez.
Mais c'est finalement le dernier paragraphe du rapport annexé qui nous livre
sans doute la clef d'application de la loi : elle sera ce que " les moyens
financiers" permettront qu'elle soit ! Et ces moyens n'étant pas illimités, et
plutôt en baisse, il faudra , à tous les niveaux, pour parler poliment " faire
avec ce que l'on aura ", dans un effort annoncé de "gestion rigoureuse " et "
d'utilisation optimale des crédits" .
Jacques MILLE
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Conseil d'Etat Arrêt SNETAA
Affectation des Agrégés et Certifiés en Lycée professionnel.
En 2002 le SNETAA ( requête du 26 novembre 2002 ) a attaqué la note de service
du mouvement national déconcentré dans une de ses dispositions prévoyant la
possibilité d'affecter en LP , sur des postes restant vacants, des professeurs
agrégés ou certifiés en faisant expressément la demande ( volontariat ).
Disposition contestée par tous les syndicats.
On sait aussi le contentieux à ce sujet depuis quelques années par des
affectations, en remplacement, en LP, de TZR agrégés ou certifiés sur des
services de PLP.
L'arrêt du Conseil d'Etat , reproduit ci-dessous, dit désormais le droit en la
matière, sans avoir levé totalement, à notre avis, toute contestation.
Le Conseil d'Etat … considérant la requête du SNETAA contre la NS n° 2002-224 du
24 octobre 2002, prévoyant dans son paragraphe III.1.3.12 que " dans l'hypothèse
de postes restant vacants à l'issue du mouvement des professeurs de lycée
professionnel, les professeurs agrégés ou certifiés qui en feraient expressément
la demande pourront y être affectés dans l'intérêt du service…"
" Considérant qu'aux termes des dispositions de l'article 3 du décret du 4
juillet 1972 relatif au statut particulier des professeurs agrégés… ceux-ci
assurent leur service dans les CPGE, dans les classes de lycée, dans les
établissements de formation et, exceptionnellement, dans les classes de collège
;
idem des dispositions du 1er alinéa de l'article 4 du décret du 4 juillet 1972
relatif au statut particulier des professeurs certifiés, ceux-ci participent aux
actions d'éducation, principalement en assurant un service d'enseignement dans
les établissements du second degré et dans les établissements de formation ;
que ni ces dispositions, ni celles du décret du 30 août 1985 modifié relatif aux
EPLE n'établissent de distinction entre les lycées professionnels et les lycées
d'enseignement général ;
qu'il en résulte que les professeurs agrégés et les professeurs certifiés
peuvent, dans le respect de leurs statuts respectifs, être affectés dans
l'intérêt du service dans les lycées professionnels ;
que, dans cette affectation, ils n'occupent pas, en position de détachement, des
emplois budgétaires de professeurs de lycée professionnel, mais, en position
d'activité, des emplois budgétaires correspondant aux différents grades de leurs
corps respectifs ;
qu'ainsi, contrairement à ce que soutient le SNETAA , la NS attaquée n'a méconnu
ni les dispositions des articles 29, 33 et 45 de la loi du 11 janvier 1984
portant dispositions statutaires relatives à la Fonction Publique d'Etat, ni le
cadre budgétaire défini par la loi de finances 2003, ni les dispositions de
l'article 1 de l'ordonnance du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux
lois de finances.
Considérant qu'il résulte de ce qui précède que le SNETAA n'est pas fondé à
demander l'annulation du paragraphe III.1.3.12 de la NS attaquée,
le Conseil d'Etat décide que la requête du SNETAA est rejetée. "
Arrêt CE statuant au contentieux n° 252021 9 juin 2004 8ème sous-section jugeant
seule.
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En résumé ce jugement reconnaît que les
textes en vigueur :
1) ne font aucune distinction entre lycée professionnel et lycée d'enseignement
général .
On se demande bien pourquoi dès lors il y a officiellement des lycées qualifiés
de "professionnels " et d'autres différemment labellisés, avec des formations (
professeurs de lycée professionnel - PLP - ) un recrutement et des affectations
( mutations ) spécifiques ?
2 ) n'interdisent pas d'affecter en LP des professeurs agrégés ou certifiés,
leur statut le permettant
3 ) autorisent le Ministère à affecter, en détachement , des professeurs agrégés
ou certifiés , conformément à la NS , c'est à dire :
a ) sur des postes restant vacants après le mouvement des PLP,
b ) s'ils en font expressément la demande.
Ce jugement précise ainsi que ce type d'affectation constitue une position de
détachement, et non une affectation définitive , ce qui implique , pour les
intéressés, une possibilité de retour dans un autre type de lycée ( ce qui est
reconnaître, au passage, une distinction effective entre les lycées ! ). Il
confirme qu'une affectation de ce type ne peut être prononcée que :
a ) sur la base du volontariat
b ) dans l'hypothèse où il n'y a plus de PLP susceptibles d'être affectés sur
les postes concernés.
Sur ces fondements ce jugement ne créé en rien , et en l'état, la possibilité
d'une affectation en LP de professeurs agrégés ou certifiés non volontaires,
dans le cadre d'un mouvement unifié ( comme c'est le cas pour les Professeurs d'EPS
et les documentalistes ). Mais il peut amener l'administration à considérer
comme justifiée sa pratique d'affecter des TZR agrégés ou certifiés , en
remplacements à l'année ou occasionnels, sur des services vacants en LP.
Le problème restant alors est celui résultant de l'absence totale de tout TZR
PLP pouvant assurer ces services ( notion de vacance ) et de l'intérêt du
service permettant de passer outre l'absence de volontariat des intéressés.
Cette jurisprudence concerne, en l'état, essentiellement des TZR agrégés ou
certifiés de disciplines techniques. Mais on ne peut exclure son application à
d'autres disciplines par le jeu des possibilités ouvertes de remplacement dans
une discipline dite "connexe".
Dans ce contexte il convient alors de rappeler que les professeurs agrégés et
certifiés , conformément aux textes,
1 ) enseignent la discipline dans laquelle ils ont été formés et recrutés par
concours
2 ) " peuvent " être appelés à enseigner dans une discipline voisine s'ils en
ont la compétence et s'ils sont volontaires.
Sur toutes ces bases le S.I.A.E.S. conclut que c'est uniquement sur la base du
volontariat et des compétences disciplinaires que l'Administration peut être
fondée à affecter, provisoirement, à l'année comme en remplacement occasionnel,
des professeurs agrégés ou certifiés en LP , et ce en l'absence de tout
titulaire PLP pouvant assurer le service concerné ( notion de vacance ).
M M R Service juridique SIAES
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Le nez dans le ruisseau, c'est la
faute à Rousseau !
Cette année c'est décidé, je prends de bonnes résolutions… Promis,
juré. Cochon qui s'en dédit !
Bon d'accord , les conseils de classe du premier trimestre m'y ont aidé. Les
conseils de mes classes de troisième … Vous savez , quand tous les regards se
tournent vers vous - matière reine , pierre angulaire du futur socle commun ; "
Comment ?!!!… Cet élève qui est entré en 6ème sans savoir ni lire , ni écrire ,
vous n'êtes même pas parvenu à en faire un futur lycéen présentable ? " Eh bien
non, je ne suis pas Popeye, Rambo ou Robin des bois ; encore moins Mère Térésa.
Et j'ai cessé de confondre Collège Unique et Grotte sacrée de Lourdes. Je souris
et j'assume : non coupable !
A dire vrai, tout a commencé avec les résultats de l'évaluation à l'entrée en
6ème. Le fameux Casimir… 52 % à peine de réussite en français, le même score que
l'an passé. Ce qui revient à dire que dans ce collège, comme dans des centaines
d'autres, des milliers peut-être, l'ensemble des élèves de 6ème ne répond juste
qu'à une question sur deux. Et ce n'est qu'une moyenne : j'ai pu le constater
très vite, cinq ou six élèves qui obtiennent des scores élevés cachent la forêt
de ceux qui se traînent à moins de 30 % de réussite.
En vérité , pour beaucoup de nos élèves nous connaissons la réponse dès l'entrée
en 6ème : le combat est perdu d'avance. Et depuis qu'on nous promet des
réformes, des " Vous allez voir ce que vous allez voir" , ma sœur Anne ne voit
toujours rien venir .
Ah, si , pardon ! L'an prochain on nous supprime les 4ème AS Un pas de plus dans
la dégradation de notre enseignement. On va encore nous demander " dans
l'intérêt supérieur de l'Enfant " de faire avec, de nous adapter. D'accomplir
des miracles avec des bouts de bois et des morceaux de ficelles. Mal payés,
méprisés par la rue, impuissants devant l'échec de nos élèves et l'amertume des
familles, on va encore nous pousser à culpabiliser…
Eh bien, NON! Crosses en l'air, camarades ! Refusons une bonne fois d'être les
dindons de la farce et soyons raisonnables : çà, ok, je peux le faire, et bien
le faire; çà, je ne peux pas , tant pis, et ne le ferai pas. Et je refuse de me
sentir coupable. Que le système , les donneurs de leçon , les IPR, les
rousseauistes bavards descendent de leur piédestal, se jettent à l'eau et
viennent s'y coller. Pour ma part je serai un enseignant heu-reux ; je sauverai
ceux que je peux sauver… J'y mettrai tout mon cœur, toute mon énergie, tout mon
savoir … Et pour ceux qui se noieront, tant pis , ils ne m'empêcheront pas de
dormir. Cette année je ne m'épuiserai pas , c'est promis , dans des combats
douteux contre des moulins à vents.
A ce stade, je vois d'ici s'agiter une pleine rangée de doigts indignés : " Mais
enfin ! La noble mission de l'Enseignant ? Et ces enfants perdus, qu'allez- vous
en faire ? "
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Dans l'état actuel du système scolaire, dans
le cadre calamiteux du Collège Unique, RIEN. Les amener en douceur vers la fin
de la troisième en priant le Ciel qu'ils se tiennent tranquilles, là bas, au
fond, tout près du radiateur. Leur conseiller ensuite un CAP pas trop fatigant
et les voir quitter le collège avec soulagement." Mission accomplie" se réjouira
le chef d'établissement dans l'euphorie du pot de la rentrée: " 100 % de casés!
". Car, disons-le tout net , ces "enfants perdus" , au collège, ils n'auraient
jamais dû y rentrer en l'état, ne sachant ni lire, ni écrire, ni compter.
L'alphabétisation n'est pas notre mission. Nous n'avons pas été formés pour
cela. Par la suite, il aurait fallu pouvoir, à chaque niveau, proposer des
solutions intelligentes aux familles, d'autres voies, d'autres orientations…
Redonner de l'espoir.
Mais des solutions, hélas, nous n'en avons que deux : redoublement ( très peu )
ou passage dans la classe supérieure.
La situation est telle que dans notre collège, cette année, les enseignants de
français qui assurent l'heure de soutien en 5ème ont décidé qu'à partir du
deuxième trimestre, ils ne prendraient plus en charge les élèves dont la
moyenne, située entre 02 et 05 / 20 , ôtait toute chance sérieuse
d'amélioration, toute illusion de parvenir un jour à la moyenne, ou même à un
honorable 08 /20.
C'est triste, je le sais. Certains iront jusqu'à dire que c'est moche,
indigne…Sûrement. Mais il faut savoir que sur chaque classe de 5ème, comprenant
environ 26 élèves, 18 à 20 sont en difficulté en français et nécessitent un
soutien. Or l'heure de soutien ne saurait rassembler plus de 12 à 15 élèves… Il
a fallu faire un choix , concentrer ses efforts, se laisser une chance de
réussir quelque chose. Ce sont donc les élèves en difficulté, mais pas en
perdition, qui ont été choisis. Ceux pour qui on espère obtenir des résultats,
qui gardent encore une chance de progresser.
Encore des doigts levés ? Alors sachez que les professeurs dont je parle,
enseignent depuis toujours dans les quartiers Nord de Marseille, qu'ils sont de
la galère ZEP depuis le début. Qu'ils ont été de tous les combats, de toutes les
défaites, de toutes les désillusions. Il y ont cru, la fleur au fusil…mais
aujourd'hui ils sont un peu comme ces poilus de 17 qui, las d'être envoyés au
front pour d'inutiles boucheries, défilaient, pathétiques, crosses en l'air.
Et puis, n'est-il pas légitime qu'ils veuillent que leurs dernières années
d'enseignement ressemblent à leurs premières : comme n'importe quel artisan,
pouvoir se coucher chaque soir avec la satisfaction du travail bien fait et de
la réussite ?
Je ne suis pas un maniaque de la nostalgie, loin s'en faut, mais tout de même …
N'était-ce pas autrefois la noble mission de l'instituteur que d'apprendre
l'essentiel à nos enfants ? A savoir, ne les lâcher vers le collège que
lorsqu'ils savaient lire, écrire et compter correctement ? A charge pour nous de
les perfectionner et les préparer au lycée. Serait-il exagéré de leur demander
de s'y "recoller", de recentrer leur enseignement sur la maîtrise des
fondamentaux ? Je ne remets pas en cause ici l'efficacité de nos instituteurs,
mais je m'adresse à ceux qui décident de leurs programmes.
Que proposer d'autre ?
Eh bien, par exemple, que le redoublement, lorsqu'il est jugé nécessaire et
profitable par l'ensemble de l'équipe pédagogique, ne soit plus soumis à
l'approbation des parents. Qu'un examen décide de l'entrée en 6ème. C.Allègre
lui même y avait pensé ! Que des parcours différents soient mis en place pour
ceux de nos élèves qui souhaitent se frotter à la vie active plutôt qu'aux
abstractions. Que les mots " préapprentissage", "alternance" s'introduisent dans
notre vocabulaire. Que les mots "culpabilité", "mauvaise conscience" en soient
rayés. Bref, que l'on mette un peu de Voltaire dans l'Ecole de la République.
Qu'on nous donne une bonne fois les moyens de la réussite:
à chaque étape de la scolarité, des objectifs précis et réalisables ; pas de
passage systématique si les objectifs ne sont pas atteints; le pouvoir
souverain, et collégial, de décision et d'orientation; un collège ouvert et
diversifié offrant à chacun une voie selon ses possibilités; un partenariat
décomplexé avec le monde du travail.
Au fait , l'un de ces anciens professeurs de français dont je parlais m'a confié
qu'entre son début de carrière et cette année scolaire, les heures
d'enseignement de français en 6ème et en 5ème avaient été divisées par DEUX !!!
( note )
Au moment de boucler ce billet, mes vœux pour la nouvelle année. Que chacun
d'entre nous puisse se dire au 30 juin : " j'ai fait du bon boulot, j'ai pas
gâché la marchandise. Les bons sont toujours bons. Beaucoup, qui étaient
faibles, ont progressé. Et si je n'ai pas pu les sauver tous, tant pis, c'est la
faute à Rousseau et au Collège unique ! "
Richard TRONC rtronc@voila.fr
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La réforme nouvelle est arrivée…
Scoop littéraire de fin d'année : le projet de "loi Fillon" est paru.
Espéré par certains, redouté par d'autres; il est arrivé le troisième jeudi de
novembre…comme le Beaujolais nouveau !
Les réactions ne donnent pas dans une grande originalité.
"Le" syndicat n°1 est contre ( le contraire eût été surprenant ! ). Les parents
sont inquiets, à entendre leurs fédérations. Les professeurs circonspects. Les
vendeurs d'informatique ravis. Les hôteliers neutres. Les pédagogistes tapis
dans leur coin, à l'affût. La classe politique partagée…
Chacun attend les réactions : les grèves (prévues avant même de connaître le
menu), les négociations, le discours coutumier (du fric ! du fric !), les
habituelles reculades ministérielles, etc ….
Bizarrement une question semble avoir été occultée : ces propositions sont-elles
le reflet exact et fidèle des journées de débat organisées en 2003/2004 ?
Comment le savoir avec certitude ?
• A l'époque un sujet semblait pourtant d'actualité : la légitimité du collège
unique. Ce débat n'est apparemment plus de mise.
• La décision de redoublement rendue aux enseignants. Bien . Mais est-ce si sûr
? Et qui va tomber dans cette chausse-trappe ? Au bout de deux ans de collège il
est des sujets que personne ne peut déjà plus supporter tant ils sont hors
normes. Qui va être volontaire pour faire durer le supplice, non pas quatre,
mais cinq, six , sept , huit ans?
• Les slogans irréalistes persistent et s'amplifient : 50 % à l'université , 80
% d'une classe d'âge au niveau du Bac, 100 % des collégiens au Brevet et 100 %
de réussite pour tous ! Faut-il, dans la foulée, prévoir 120 % des CP sachant
lire ? Et 140 % des maternelles "socialisés" ? Qui dit mieux ?
• Le remplacement des professeurs absents : en voilà une bonne idée, qui va en
déranger beaucoup. Surtout ceux qui se prétendent "éducateurs sensibles à
l'avenir des enfants" . Pour ceux-là il va être difficile d'affirmer qu'ils
préfèrent savoir que les élèves s'ennuient ou s'amusent en permanence plutôt que
de les savoir au travail en classe.
• Lire, écrire, ( compter, parler une langue étrangère…) Parfait. Mais y
avait-il donc un décret qui interdisait jusqu'ici aux enseignants de faire des
dictées en classe?
• En fin de compte je ne sais pas ce qui va s'imposer à tous. Ce que j'ai
compris, c'est que cette énième réforme commencera à la rentrée 2006, je suppose
en classe de 6ème. C'est à dire qu'elle sera installée définitivement en 2010
dans les classes de Troisième, et opérationnelle en Terminale en 2013, si tout
va bien, et si aucun changement politique ne vient modifier le jeu .
C'est le moment où les statisticiens prévoient que plus de 50 % des enseignants
actuellement en fonction seront partis à la retraite.
C'est dire que pour beaucoup ce projet se résume à des mots.
Cette coïncidence ne doit rien au hasard.
Dans ce lointain avenir, et pourtant si proche, existera-t-il encore quelques
professeurs qui se souviendront de ce qu'a pu être l'enseignement par le passé ?
Ou de ce qu'aurait pu être l'école dans une société moins timide et plus
courageuse ?
Michel AUTHEMAN