Le siaes est un syndicat d'enseignants académique indépendant et de proximité, à votre service. l'adhésion est la moins onéreuse de tous les syndicats de l'éducation nationale.
Courrier du S.I.A.E.S. n° 31
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Novembre 2006 -
EDITORIAL
Nous voilà déjà loin de la rentrée scolaire. Comme convenu un point
d'étape s'impose, sur la rentrée elle-même et sur les débuts d'une année
scolaire marqués par la mise en place d'un certain nombre de novations et
l'annonce d'une modification des décrets de 1950, régissant les obligations de
services des professeurs.
Sur la rentrée : satisfecit du Rectorat qui l'a jugée "techniquement" réussie.
Entendons que, à quelques exceptions près, il y avait des professeurs en place
devant les élèves. Mais à quel prix pour de nombreux titulaires et remplaçants,
quand on sait la multiplication , sans précédent, ( près de 600 ) des services
dits joliment "partagés" ( compléments de service, services à cheval sur 2 ou 3
établissements ). Compléments dont les couplages, parfois établis de façon
aberrante ( connaît-on la géographie et les problèmes de transport, dans les IA
et au Rectorat ? ) , compliquent la confection des emplois du temps pour les
chefs d'établissement et mettent les professeurs concernés dans des situations
intenables ( voir page 4 ).
Touchés par ces mesures : les professeurs derniers nommés en poste fixe dans un
établissement, mais aussi, et de façon croissante également, les TZR nommés à
l'année ( AFA ) en juillet, et plus encore ceux affectés à la veille, ou après
la rentrée, sur des services émiettés et parfois incomplets résultant du
regroupement "technique" de BMP ( blocs moyens provisoires ) de quelques heures.
Près d'un tiers des TZR ont été affectés ainsi, dans des conditions acrobatiques
pour plusieurs d'entre eux, sur 2 établissements, voire 3 , éloignés et mal
reliés par les moyens de transport public de voyageurs.
La gestion à l'heure près primant tout désormais, il faut boucher les trous à
tout prix sans trop se préoccuper des conséquences sur les personnels, et
finalement sur les élèves, tant il est vrai que des situations intenables
conduisent à des arrêts de travail, allant jusqu'au règne d'Ubu quand on en
arrive à devoir remplacer le remplaçant du remplaçant !!!
Rentrée "techniquement" réussie, si l'on veut bien également s'abstraire des
difficultés surgies, ici et là, par manque de surveillants ou / et de personnels
de service. Manque particulièrement préjudiciable dans les établissements à
population scolaire difficile, où incivilités et violence sont tellement
banalisées que l'enquête du Point à partir des données SIGNA ne les mentionne
même pas !.
Rentrée "à peu près réussie" aux yeux du Rectorat pour le programme "Ambition
Réussite" , avec deux tiers des postes assurés par des volontaires, le tiers
restant étant attribué à des TZR que l'on a, en vain, tenté de rendre
"volontaires" ! Pour les résultats de ce programme, attendons encore quelque
peu, en se gardant de jugement a priori ou hâtif. De même pour l'opération
lancée par le Ministre des "étudiants- tuteurs ou référents ".
Autres innovations de la rentrée : le Conseil pédagogique, la note de vie
scolaire, les PPRE ( programme personnalisé de réussite éducative ).
La mise en place du Conseil pédagogique semble se faire dans la difficulté, par
suite du refus de nombreux collègues d'y participer, des problèmes de
désignation par les chefs d'établissement qui en découlent et des participations
"torpillages". Affaire à suivre, particulièrement au regard de la contradiction
évidente entre le fonctionnement prévu de ce Conseil pédagogique et la liberté
pédagogique reconnue par la loi aux professeurs.
Sur les PPRE : mise en place effective, leur utilité immédiate pour les élèves
paraissant plus évidente que l'usine à gaz du Conseil pédagogique. Au constat (
voir page 6 ) d'une réelle volonté des professeurs concernés d'aider les élèves
en difficulté, mais au prix de multiples réunions de concertation pour définir
les élèves qui en bénéficieront et établir, avec eux et leur famille, le
programme ( contrat ) de réussite éducative. En fin de compte un subtil moyen
d'imposer, en douceur et par le volontariat, des réunions supplémentaires et le
travail d'équipe, et de dédouaner l' Institution , à qui les élèves et les
familles ne pourront reprocher de n'avoir rien fait … si l'échec persiste.
Pour la note de vie scolaire : si le principe d'apprécier le respect des règles
et le bon comportement des élèves ne saurait être contesté, on reste dubitatif
sur la nécessité d'inclure une note de vie scolaire dans la moyenne du travail
d'un élève et pour sa réussite au Brevet (surtout si l'on se souvient que le
zéro de comportement nous a été interdit ! ), comme sur l'efficacité d'une telle
note sur les élèves les plus réfractaires au respect des règles. Sans doute , là
encore, un travail supplémentaire, pour un résultat incertain.
Côté travail supplémentaire d'ailleurs, il nous revient de plus en plus l'écho
d'une multiplication des réunions dans les établissements. Le fait n'est pas
nouveau mais s'amplifie. Le syndrome de "réunionnite" aiguë semblant affecter de
nombreux chefs d'établissement, toujours au prétexte hautement louable ( et
profondément culpabilisateur en cas d'absence) de l'intérêt des élèves, certains
s'interrogent sur l'hypothèse d'une notation "au mérite" des chefs
d'établissement en fonction du nombre de réunions dont ils pourraient se targuer
auprès de leur hiérarchie ! ?
A vos calculettes, chers collègues, pour comptabiliser votre temps de travail
réel : heures devant les élèves, heures de préparation et de correction, heures
de réunions et de conseils, heures de concertation, d'écoute des élèves, de
réception des parents, de dialogue avec les uns et les autres, de confection de
rapports sur des élèves indisciplinés, et heures passées en déplacements pour
toutes celles et ceux contraints d'enseigner sur 2 ou 3 établissements.
Si vous trouvez moins de 35 heures, réjouissez vous d'avoir choisi et d'exercer
un merveilleux métier. Sinon, posez vous quelques questions sur ce "travailler
autrement", si cher à certains, que le Ministère nous impose avec une douce
persévérance.
Enfin, cerise sur le gâteau de la rentrée, et dans la même veine, le projet de
décret modifiant les décrets de 1950 où , sous couvert de "modernisation", il ne
s'agit rien moins pour le Ministère que de récupérer un maximum d'heures dites
de "décharges statutaires" sur le dos des personnels, pour faire travailler plus
sans la moindre augmentation de traitement, et même mieux encore en le diminuant
parfois ! Et dans le même temps poursuivre, par des voies détournées, la
dénaturation de notre métier d'enseignant en nous poussant à accepter , voire à
demander, d'inclure dans nos services des actions "autres que d'enseignement"
(sic).
Ainsi serait concrétisée, quoique le Ministre s'en défende, la modification du
décret de juillet 1972 disant que les " les professeurs participent aux
activités d'éducation, NOTAMMENT (et non plus "principalement") en assurant un
service d'enseignement ".
Inutile de dire que nous ne saurions rentrer dans cette logique ministérielle et
que, solidairement, l'espérons-nous, avec toutes les autres organisations
syndicales, nous nous opposerons à ce projet de décret .
C'est ce que nous avons dit au Ministre lors d'une audience récente qu'il nous a
accordée.
A part cela, la rentrée s'est bien passée et tout est pour le mieux (ou le pire
) dans le meilleur des mondes à l'Éducation Nationale.
Jacques MILLE
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PROJET DE MODIFICATION DES DECRETS DE 1950 sur les
OBLIGATIONS DE SERVICE DES PROFESSEURS
Le S.I.A.E.S. a pris connaissance du projet de décret visant à modifier les
décrets* de 1950 relatifs aux obligations de service des personnels enseignants
du 2d degré.
Ces modifications entraîneraient, toutes, une charge accrue de travail pour les
professeurs, sans rémunération supplémentaire, et, par le flou de certaines
formulations, laisseraient à l’administration et aux chefs d’établissement des
possibilités d’alourdir plus encore les services des personnels.
Par ailleurs, de nouveaux articles font clairement apparaître que l’enseignement
pourrait devenir – avec l’accord des intéressés ! – accessoire dans le service
des professeurs, au profit d’actions d’éducation et de formation « autres que
d’enseignement ».
Pour ces raisons le S.I.A.E.S. ne peut que s’opposer à ce projet de décret.
Reçu au Ministère il a fait savoir cette opposition et ses motifs.
D’ores et déjà le S.I.A.E.S. engage tous ses adhérents et sympathisants à
s’associer à toute action d’opposition à ce projet.
Quelques aspects à relever :
- disparition de la notion de « classe » au profit de celle de « division ou
groupe », d’où par le jeu des effectifs réduits des « groupes », une majoration
horaire à prévoir pour beaucoup
- limitation de l’heure de première chaire aux seules disciplines obligatoires
au Baccalauréat et enseignées en Terminale, ou en Première pour les épreuves
anticipées
- suppression des heures de cabinet ou de laboratoire en Histoire-Géographie,
Physique-Chimie, Sciences de la vie et de la terre, Bureau commercial, Langues
vivantes, Technologie…
Par ces « récupérations » d’heures, un alourdissement certain des services est à
prévoir par l’attribution d’une classe supplémentaire.
- officialisation des compléments de service sur deux ou trois établissements,
voire plus, sans précision de limites géographiques
- officialisation des compléments de service dans une autre discipline, dans le
même établissement, avec prime aux seuls détenteurs d’une « mention
complémentaire » ( bivalence )
- pour l'attribution d'un enseignement dans une autre discipline " de la manière
la plus conforme aux compétences" du professeur concerné, quid de la notion même
de "compétences" , et qui en décidera?
- maintien apparent de l’heure dite de « vaisselle » ( SVT ,Physique-Chimie ) ,
mais dans un flou sémantique pouvant permettre aux chefs d’établissement de ne
pas l’attribuer
- service des TZR « alignés » pour les rendre encore plus malléables
En EPS : alignement statutaire sur les autres disciplines ( sauf les horaires !
) et porte ouverte à la suppression des heures d’UNSS.
Pour TOUS, effets pervers des nouveaux articles qui pousseront les enseignants à
renoncer eux-mêmes… à enseigner, au profit d’autres activités.
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COMPLEMENTS DE SERVICE : l’inflation
Ce sont , cette année, près de 600 professeurs titulaires d’un poste fixe en
établissement, et plus d’un tiers des TZR ( près de 300 ) nommés à l’année, qui
exercent sur des services « partagés », à cheval sur 2, voire 3 établissements.
Services qui se généralisent et se banalisent ainsi.
Pour les premiers , le complément est attribué selon la règle du dernier nommé ;
pour les seconds, c’est la conséquence de leur fonction de remplaçant et des
couplages de BMP ( blocs moyens provisoires ) à pourvoir ( CPA, mi-temps, temps
partiels, décharges, besoins non pourvus … ) sur lesquels ils sont affectés.
Dans les meilleurs des cas les couplages établis par les DOS ( IA pour les
Collèges, Rectorat pour les Lycées ) étaient connus à la fin de l’année scolaire
et concernaient des établissements proches. C’était alors le moindre mal pour
s’organiser, tant du côté des chefs d’établissement pour coordonner les emplois
du temps, que du côté des professeurs pour prendre leurs dispositions.
Mais là n’est pas la règle générale. Des compléments ont été modifiés à la
rentrée, d’autres ont surgi. Et, pour tous les TZR affectés fin août- début
septembre, la surprise ( prévisible ) à l’annonce d’une affectation sur un
service « partagé ».
Passe pour des couplages " raisonnables " .Mais tous sont loin de l’être, tant
en distance qu'en temps de parcours ( la trentaine de kilomètres et l’heure de
trajet n’ont rien d’exceptionnel ) , avec des emplois du temps déjà
confectionnés et peu remaniables. Situations difficiles, mal négociables et
tensions montantes face à une administration qui semble considérer les
professeurs comme " totalement disponibles " au delà des 15, 18 ou 20 heures
dues devant les élèves, "mobiles et motorisés à 100 % " et " purs esprits "
pouvant se dispenser de repas à la mi-journée. Qu’on en juge aux exemples
suivants, loin d’être isolés.
Collège X : fin du service dans l’établissement à 12 h, reprise au collège Y à
13 h. Trente kilomètres de distance ; aucun moyen de transport public de
voyageurs entre les deux établissements permettant de tenir cet horaire. Demande
légitime d’aménagement d’emploi du temps. Refus et remarques indignées d’un chef
d’établissement à l’intéressé(e) pour ne pas utiliser sa voiture et casser la
croûte en conduisant ! Et, pour faire bonne mesure : « il y en a de plus mal
lotis que vous, qui ne disent rien » ( toujours le même couplet sur « plus
malheureux que soi » , « de quoi vous plaignez vous, ce pourrait être pire ! »
). Et de subtiles insinuations dans le style « pensez à votre note
administrative ». Chantage. Inacceptable.
Doit-on rappeler ici qu’aucun texte n’oblige un professeur à avoir, ou à
utiliser, un véhicule personnel pour se rendre à son lieu de travail ( pas plus
d’ailleurs que d'avoir le téléphone ou Internet ) et que, de ce fait, les
contraintes des horaires de transport public de voyageurs doivent être prises en
compte pour permettre aux personnels concernés par ces services partagés imposés
d’assurer correctement leur travail ?
Il suffit de rappeler d’ailleurs que tous les frais de déplacements reconnus et
remboursés par l’administration se réfèrent à cette contrainte ( cf. décret
2006-781 du 3 juillet 2006 cf. page 9 ). Et rappeler aussi que dans ces cas de
service partagé, imposé au professeur par l’employeur, les heures de trajet
devraient être comptabilisées dans le service lui-même, ce qui est d’ailleurs de
longue date reconnu ( depuis 1950 ) par les décharges horaires ( une ou deux
heures ) attribuées lorsqu’il y a service sur 2 ou 3 établissements en communes
non limitrophes , c’est à dire considérées comme suffisamment éloignées pour
justifier cet allégement horaire, ou le paiement d’une heure supplémentaire .
Le cas évoqué ci-dessus a pu être réglé, comme plusieurs autres, grâce à un
dialogue constructif avec des gestionnaires ayant compris qu’il n’était pas dans
l’intérêt du service public ( donc des élèves en fin de compte ) de mettre des
professeurs dans des situations d’enseignement intenables et finalement contre
productives .
Mais tel n’a pas toujours été le cas lorsque l’administration se braque, ou
lorsque les collègues finissent par courber l’échine par crainte de
représailles, et se résignent… quitte à craquer quelques semaines plus tard,
avec à la clef un contrôle médical et la suspicion , culpabilisante, sur votre
qualité de professeur et votre dévouement aux élèves dont vous avez la charge.
Comment ne pas craquer à un moment ou un autre quand, pour assurer 18 heures de
cours, vous en passez le double en déplacements, avec des horaires allant d’un
lever à 5 h du matin pour un retour à 21 h du soir, réunions obligeant ?
Et faut-il aussi compter, au delà de la fatigue physique, les coûts conséquents,
au prix actuel des carburants et des péages, quand les frais de déplacements
sont si médiocrement remboursés .Base : tarif transport public de voyageurs le
moins onéreux ( cf. décret supra ). Et quand ils le sont ! Car les règles sont
strictes et peu avantageuses ( communes non limitrophes ).
Au terme la « galère complète » pour les TZR en AFA, puisqu’on leur rappelle
qu’ils n’ont pas droit aux ISSR, et que la nomination est un « avantage » pour
eux.
Certainement vrai pour celles et ceux obtenant en juillet un service complet à
l’année sur un établissement proche de leur établissement de rattachement ou de
leur domicile. Mais situation déjà moins agréable pour un TZR en AFA en service
partagé, nommé fin août, et carrément catastrophique en cas d’affectation à
l’année sur un service complet dans un seul établissement en zone limitrophe.
Cas réel : affectation en ZR limitrophe, à près de 100 km de l’établissement de
rattachement et du domicile, emploi du temps sur 5 jours, commençant à 8 h. Soit
près de 1000 km par semaine , plus les péages. Impossibilité d’utiliser les
transports en commun ( pas de liaison ferroviaire directe, horaires des cars
incompatibles ). Aucune indemnité pour les frais de déplacements . Solutions :
déménager pour l’année ? Se mettre à mi-temps ? Tomber malade ? Ou se résigner
en se répétant sans cesse : « il y a plus malheureux que moi » et « merci à mon
administration qui m’a fait le grand avantage de me nommer à l’année à 100 km de
chez moi » !!!
Honte alors à l’Education Nationale pour cette gestion – inhumaine – des
ressources humaines.
Mais il y a des recours possibles, si l’on ne veut pas tout accepter ( cf. page
8 ) et nous ne désespérons pas d’apporter remède à une situation de ce type, si
l’administration veut bien admettre le respect des textes et des personnes.
J.M.
NOTE DE VIE SCOLAIRE
LA SOLUTION A TOUS VOS PROBLEMES
Vous l’aviez rêvée, vous n’osiez plus y croire… De Robien vous l’a offerte avant
Noël
Peut être avez-vous été invités à débattre, cogiter sur une des nouveautés de la
rentrée : la Divine, l’inénarrable « Note de Vie Scolaire ». Charge
supplémentaire pour le prof principal, le CPE, cette note va-t-elle
définitivement régler le problème de l’incivilité et de l’absentéisme ?
Va-t-elle blanchir plus blanc que blanc les élèves qui nous posent problème ?
Un « Ravi » du Ministère l’a cru. Qui le fait croire aux Recteurs. Qui
l’imposent aux Chefs d’Établissements. Qui ont bien du mal à nous faire prendre
leurs vessies pour nos lanternes !
A l’origine il y a le « nouveau Brevet » proposé par François Fillon. Lequel
prévoyait une Note de Vie Scolaire (NVS) comptant pour le brevet, coef. 2. Cette
idée a été reprise par Gilles de Robien, étendue à tous les collégiens de la
6ème à la 3ème. Malgré son rejet par le Conseil Supérieur de l'Éducation, cette
mesure a été imposée par décret au mois de mai 2006.
Désormais, chaque élève aura une NVS trimestrielle. Mieux : en classe de 3ème la
moyenne des NVS des trois trimestres sera prise en compte, coef 1, pour
l’obtention du Brevet. Tremblez, collégiens !
Cette note doit mesurer l’assiduité, le respect du règlement intérieur mais
également la participation de l’élève à la vie de l’établissement et autres
activités organisées ou reconnues par ce dernier.
Cette mesure vise à restaurer la paix dans certains établissements. « le respect
dû aux enseignants et à tous les personnels travaillant dans les établissements
scolaires fait partie du comportement attendu des élèves au titre du socle
commun des connaissances et des compétences » (Gilles de ROBIEN). Jusqu’ici tout
va bien, le ministre parle « SIAES » ! Mais bon… rétablir la paix scolaire par
la magie d’une note… Continuons !
D’après la circulaire, cette note « contribue, en donnant des repères aux
élèves, à faire le lien entre la scolarité, la vie scolaire et la vie sociale.
Elle est destinée à valoriser les attitudes positives vis-à-vis de l’école et
vis-à-vis d’autrui. »
Encore d’accord : valoriser les attitudes positives, c’est reconnaître et
récompenser tous ces élèves respectueux que nous avons tendance parfois, à
négliger au profit des agitateurs. Parmi eux, certains ont des difficultés. Ils
sont courageux, font preuve de bonne volonté, s’accrochent et mériteraient de
travailler dans de bonnes conditions.
Les récompenser par une note de vie scolaire peut, c’est vrai, les encourager et
leur donner davantage de confiance en eux, même si cette note n’améliorera pas
leur moyenne générale de façon spectaculaire.
Mais, en accord avec le Conseil Supérieur de l'Education, nous ne sommes
absolument pas convaincus de l’impact que cette mesure aura sur les autres
élèves, la grande majorité restante. Voyons dans le détail.
- Pour un bon élève, respectueux du règlement et motivé : son attitude positive
sera valorisée mais cela ne sera qu’une bonne note de plus. Qui ne changera
rien. Pas de quoi révolutionner son psychisme !
- Pour un élève brillant mais agité et rebelle (espèce rare) : au vu de ses bons
résultats on peut considérer qu’il aura le maximum des points d’assiduité (la
circulaire propose 10/20). Comme il est intelligent et calculateur, dès
réception du premier bulletin, il sortira sa calculette. Il fera ses petits
comptes. Si la NVS ne lui fait perdre que 0,4 point, il décidera sans doute de
ne rien changer à son attitude. S’il perd plus, il saura être malin et mettre en
place une stratégie pour le trimestre suivant.
Ainsi, loin de susciter une attitude citoyenne sincère, cette mesure développera
l’hypocrisie, une des conséquences du bon vieux système bâton - carotte !
- Enfin, pour l’élève absentéiste, violent, en échec scolaire… celui que la NVS
vise, en somme : il traîne des difficultés depuis ses premières années de
scolarisation, il rejette l’autorité et l’école en bloc depuis toujours. Il est
abonné aux rapports, exclusions et autres sanctions qui, assez rapidement, n’ont
plus eu aucun effet sur lui.
Notre Ministre – qui n’a jamais affronté de collégiens - est bien naïf de penser
que la menace d’une mauvaise note de vie scolaire pourrait avoir une quelconque
influence sur le comportement de ce type d’élèves. Ce ne sera, dans leur esprit,
qu’une mauvaise note de plus, une sanction de plus, bref : « ranapéter !».
On pourrait en rire. Se demander s’il y a vraiment un pilote sérieux dans
l’avion. Mais cette mesurette ridicule est la parfaite illustration de ce qui
sépare nos dirigeants, le monde politique, les énarques, les cerveaux fumants du
ministère, de la réalité du terrain. De notre réalité quotidienne.
Elle nous aura fait parler quelques heures. On va s’y atteler un trimestre ou
deux, en attendant les élections… Le prochain Ministre – pas fou - s’empressera
de l’abroger.
Une note de plus, comme seule réponse aux problèmes de violence et actes
d’incivilités qui rendent ingérables nos établissements les plus difficiles… Nos
collègues des , 2ème , 3ème, 13ème, 14ème, 15ème et 16ème arrondissements –
parmi d’autres – apprécieront le camouflet.
Note . Le zéro de conduite étant interdit (Circulaire 2000-105 du 11 juillet
2000) et une note de comportement ne pouvant donc entrer dans une moyenne
sanctionnant le travail scolaire d'un élève, on s'interroge évidemment sur la
prise en compte, pour l'obtention du Brevet, de cette note de vie scolaire qui
n'est rien d'autre qu'une note de comportement. Contradiction ? Vous avez dit
contradiction ?
Fabienne CANONGE et autres
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Qu’implique la mise en œuvre des Programmes Personnalisés
de Réussite Éducative ?
Après avoir fait l’objet d’expérimentations dans certains établissements (Ecoles
et Collèges) au cours de l’année scolaire 2005-2006 et suite au rapport publié
en Juin 2006 par l’Inspection Générale de l’Education Nationale (IGEN), les
Programmes Personnalisés de Réussite Educative (PPRE) sont, depuis la rentrée
scolaire 2006, généralisés à l’ensemble des établissements et applicables aux
élèves de CP, CE1 et aux redoublants dans les Ecoles ainsi qu’aux élèves de 6ème
dans les Collèges. Dès la rentrée 2007, ce dispositif sera étendu aux élèves de
CE2, CM1 et CM2 dans les Ecoles ainsi qu’aux élèves de 5ème et 4ème dans les
Collèges.
Les PPRE sont prévus par les articles 16 et 17 de la loi d’orientation et de
programme pour l’avenir de l’école, qui stipulent :
- « A tout moment de la scolarité obligatoire, lorsqu’il apparaît qu’un élève
risque de ne pas maîtriser les connaissances et les compétences indispensables à
la fin d’un cycle, le directeur d’école ou le chef d’établissement propose aux
parents ou au responsable légal de l’élève de mettre conjointement en place un
programme personnalisé de réussite éducative.
- « Au terme de chaque année scolaire, à l’issue d’un dialogue et après avoir
recueilli l’avis des parents ou du responsable légal de l’élève, le conseil des
maîtres dans le premier degré ou le conseil de classe présidé par le chef
d’établissement dans le second degré se prononce sur les conditions dans
lesquelles se poursuit la scolarité de l’élève. S’il l’estime nécessaire, il
propose la mise en place d’un dispositif de soutien, notamment dans le cadre
d’un programme personnalisé de réussite éducative. »
« Les élèves qui risquent de ne pas maîtriser les connaissances et compétences
identifiées comme indispensables par les repères du socle commun à la fin d’un
cycle relèvent d’un PPRE ». Pour chaque élève concerné, l’action doit être «
spécifique », « intensive » et de « courte durée ». La mise en œuvre d’un PPRE
doit s’appuyer sur la conception d’une « stratégie individualisée de l’équipe »,
la rédaction d’une « fiche navette » transitant entre les « acteurs de
l’établissement » et l’adhésion de l’élève et de sa famille à un « contrat
d’engagements mutuels ».
Proposer une aide aux élèves rencontrant des difficultés est bien évidemment
tout à fait nécessaire. Ce sont davantage les implications de ce dispositif qui
sont critiquables.
- Un pas supplémentaire vers la caporalisation du métier d’enseignant et la
suppression de la liberté pédagogique : Les Conseils Pédagogiques utilisés pour
la mise en œuvre des PPRE
L’IGEN préconise que le chef d’établissement présente « les visées de cette
innovation, les principes de son organisation et les caractéristiques
pédagogiques et éducatives de sa mise en oeuvre au Conseil d’Administration ».
Toujours selon l’IGEN, les Conseils Pédagogiques pourront « être consultés mais
plus encore contribuer à la réussite des PPRE en facilitant la concertation
entre les enseignants et en évaluant l’efficience du dispositif mis en place »
et seront appelés « à être l’instance de réflexion porteuse du projet d’ensemble
et positionnée de telle sorte qu’elle soit en mesure d’en présenter les
objectifs et de rendre compte des résultats obtenus ». Ce que nous dénoncions
est en passe de se réaliser, les Conseils Pédagogiques auront donc toute liberté
de s’immiscer dans les pratiques des enseignants et on peut craindre que leur
liberté pédagogique - pourtant inscrite dans la loi - soit menacée et placée
sous la tutelle des membres des Conseils Pédagogiques. Il est donc souhaitable,
pour éviter toute dérive fâcheuse, d’être vigilant et de participer massivement
à ces deux instances afin de s’opposer à tout projet fantaisiste relevant
d’idéologies pédagogistes qui ont largement fait la preuve de leur inefficacité,
de leur danger pour les élèves et qui ont conduit notre système éducatif à
l’échec au cours de ces dernières décennies.
- Les PPRE ou comment imposer progressivement la polyvalence et vanter la
nécessité du travail d’équipe ?
On nous le ressasse depuis des années, les élèves auraient changé et le
professeur d’aujourd’hui ne saurait transmettre les savoirs relatifs à sa
discipline de manière traditionnelle sans passer pour un ringard réactionnaire
appliquant le « modèle transmissif » et le cours magistral, qui est pour nos
Inspecteurs, la pire des abominations. « Travailler en équipe », « enseigner
autrement », « placer l’élève au centre du système », appliquer le « modèle
socio-constructiviste » et la « pédagogie différenciée » et bien sur « remettre
en cause ses pratiques » sont - il n’y a qu’à constater les bienfaits de ces
théories fumeuses sur les élèves - désormais les seules façons d’envisager le
métier d’enseignant. Il fallait enfoncer le clou. Certains rapports de groupes
pilotés par les IA-IPR affirment qu’on « peut envisager que l’aide soit apportée
par un enseignant non spécialiste dans les matières retenues ». Le rapport de
l’IGEN insiste également très lourdement sur la nécessité du « travail d’équipe
».
- Surcharge de travail non rémunérée, dénaturation du métier d’enseignant et
augmentation du temps de présence des enseignants dans les établissements : Une
conséquence directe de la mise en place des PPRE.
Comme toujours en pareils cas, les innovations ou expérimentations pédagogiques
se font aux dépens des enseignants et de leur emploi du temps. La mise en œuvre
des PPRE (évaluations initiales, concertations, entretiens avec l’élève et sa
famille, rédaction du contrat et de la fiche navette, différenciation de la
pédagogie, personnalisation du suivi de l’élève etc.) s’accompagne d’une charge
supplémentaire de travail bien évidemment non rémunérée pour les enseignants et
les CPE déjà victimes de la « réunionnite » qui sévit dans notre profession.
L’IGEN préconise également « une organisation particulière des emplois du temps,
qui doivent permettre d’intégrer facilement tout au long de l’année et en
fonction des besoins, les élèves bénéficiaires d’un PPRE dans divers groupes de
soutien ou d’aide ». On apprend également que « La construction des emplois du
temps des professeurs devra donc prendre en compte la concertation et le travail
en équipe : plages communes de concertation, alignement d’une heure pour les
enseignants d’une même discipline à un niveau donné, « barrettes » qui
permettent une certaine souplesse (mélange des classes, évolution de la
composition des groupes de besoin au cours de l’année) ». En pratique, ces
bonnes intentions pédagogiques se traduisent par des aménagements d’emploi du
temps dont les conséquences sont bien connues par les professeurs. Entre les
alignements de disciplines, les groupes de besoin, les heures de remédiation,
les créneaux horaires aménagés afin d’intégrer les élèves bénéficiant de PPRE,
préparons nous à rester à demeure dans nos établissements. Après tout, quelle
idée de souhaiter avoir du temps pour corriger ses copies, préparer ses cours à
la maison, ou pire encore, de songer à avoir une vie de famille ? L’augmentation
du temps de présence des enseignants dans les établissements ne pose pas de
problème à l’IGEN qui nous explique au contraire que « ce qui complexifie
l’organisation des emplois du temps et des services […] constitue une véritable
richesse » ! Ne soyons pas irrités par les nombreux trous qui trufferont nos
emplois du temps ; nos chefs d’établissement sauront les combler à grand renfort
de réunions et groupes de réflexion.
Que penser d’un dispositif qui aurait, en quelques semaines et comme par magie,
la prétention de remédier à toutes les carences du système et de combler les
lacunes des élèves concernés ? Peut-on espérer que certains parents qui ne se
rendent jamais aux réunions parents/professeurs quand bien même
leur enfant est confronté à de lourdes difficultés scolaires et qui peinent à se
rappeler dans quelle classe il est scolarisé vont spontanément « adhérer » à ce
programme et soudain s’investir dans le suivi de la scolarité de leur enfant ?
Faire signer un contrat à
l’enfant et sa famille ne revient-il pas à dégager toute responsabilité de
l’institution si l’élève ne progresse pas ?
Seul soulagement à la lecture des textes et rapports officiels, la circulaire du
25 Août 2005 relative à la mise en œuvre des PPRE rappelle que « dès la classe
de 4ème, des dispositifs spécifiques alternant formation en établissement et
formation en entreprise peuvent constituer une réponse plus adaptée aux besoins
de certains élèves ». L’idée que des élèves pourraient s’épanouir et exceller
dans une voie professionnelle ferait-elle son chemin ?
Sans trop risquer de se tromper, on ne peut qu’être sceptique quant à
l’efficacité de ce dispositif qui s’apparente à une énième innovation
pédagogique qui tente de soulager le mal sans s’attaquer aux causes pourtant
connues de toutes et tous : le « collège unique », le passage automatique en
classe supérieure, l’entrée en classe de sixième d’élèves qui ne possèdent pas
les bases élémentaires en Français et en Mathématiques pourtant à la base de
l’Instruction, la massification de l’enseignement et la confusion entre égalité
et égalitarisme.
Jean-Baptiste VERNEUIL
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EPS : un lycée en pointe… ou préfiguration de l'avenir ?
Le Lycée Diderot fait l’actualité .
Courant octobre, les enseignants du lycée sont mobilisés pour obtenir les moyens
humains indispensables à la bonne marche de l’établissement.
Les médias se sont fait l’écho de ces revendications :
- sécurisation des accès,
- restitution des 9 postes de surveillant supprimés depuis décembre 2005…
Bref contrer d’urgence la vulnérabilité actuelle du lycée.
Savez-vous que ce manque de personnel d’encadrement, les professeurs d’EPS le
vivent au quotidien et l’ont exprimé dans une lettre ouverte à leurs collègues ?
Les profs d’EPS solidaires du mouvement.
Chers collègues, avez-vous déjà enseigné « en public » ?
Oui, vous avez bien compris : enseigné, entourés de spectateurs…
Eh bien, c’est le lot quotidien des professeurs d’EPS du lycée Diderot.
Vous vous êtes toujours demandé, vu l’absence de salle de permanence digne de ce
nom, ce que pouvaient bien faire les élèves pendant les heures d’étude ! !
Eh bien ne cherchez plus, ils sont avec nous...
Imaginez une dizaine d’élèves qui font irruption dans votre cours et s’invitent
à votre séance. Ils sont là pour passer le temps, leur argument numéro UN est
qu’ils aiment l’EPS !
Le cours se déroule donc avec en fond sonore, l’appréciation des aficionados sur
les prestations de leurs camarades.
Bien sûr, le nombre de spectateurs augmente proportionnellement avec le nombre
de filles que vous avez dans vos effectifs… (un bon exercice pour nos collègues
de mathématiques !).
Ils ne sont pas méchants. Ils veulent juste qu’on s’occupe d’eux en plus du
cours, qu’on leur prête un peu de matériel, qu’on leur ménage une petite place
sur les installations.
Ils seraient prêts éventuellement à participer avec notre classe. Servir
d’arbitre, assister le professeur…
Telles sont nos conditions d’enseignement. Chanceux que nous sommes d’avoir des
élèves aussi motivés, et quand nous sommes amenés à faire cours sur les
installations annexes, cette popularité nous suit. Il est assez fréquent en
effet que les spectateurs du stade Malpassé veuillent se joindre à nous...
Le cas n'est pas exceptionnel. Sympathique . N'est-ce pas ? Sauf quand les
choses tournent mal , comme l'an dernier au Clg J.Giono où l'un de nos collègues
a été agressé durant son cours …
Mais tout va bien, paraît-il, puisque le lycée Diderot ne figure pas parmi les
établissements "violents" de l'enquête SIGNA ( voir Le POINT 1772, du 31 août
2006, qui nous apprend que c'est le lycée Hôtelier qui détient la palme de la
violence dans l'académie ! )
Jean Luc BARRAL
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REMPLACEMENTS
Bulletin académique spécial 174 du 16 octobre 2006
Deux cas de figure : remplacements pour une durée inférieure à 15 jours et
remplacements pour une durée supérieure à 15 jours.
1 ° Les remplacements pour une durée inférieure à 15 jours sont réglés en
interne par les chefs d’établissement selon les modalités du décret 2005-1035 du
26 août 2005 et la Note de service 2005-130 du 30 août 2005 ( remplacements De
Robien ) : sur la base du protocole établi par l’établissement, avec appel au
volontariat et possibilité de désignation par le chef d’établissement.
Remplacement dans sa discipline, mais possibilité de faire assurer le
remplacement par un professeur d’une autre discipline. Paiement en HSE à taux
spécifique( cf. page 2 )
Recours possible aux TZR rattachés à l’établissement , et disponibles – c’est à
dire sans remplacement en cours – dans le cadre de leur horaire statutaire ( au
delà HSE ). Obligation d’en référer au Rectorat et d’avoir son accord pour ce
faire .
Pas d’appel à des TZR « extérieurs » à l’établissement, ni aux stagiaires (
IUFM, ou en situation )
Dérogation pour HSE aux CPA et Temps partiels.
2 ° Les remplacements pour une durée supérieure à 15 jours sont assurés
par le recours aux TZR, MA, Contractuels et Vacataires. Gestion par le Rectorat
pour 13, 84 , 04 et par l’IA pour le 05, avec affectation par arrêté.
Base : le décret et la Note de service de 1999.
Ces remplacements peuvent se faire dans la ZR d’affectation et dans les ZR
limitrophes, et ouvrent droit aux ISSR .
Le Rectorat indique qu’un délai maximum de 48 heures peut être accordé avant la
prise du service ( pour préparer les cours et rencontrer le remplacé et les
autres professeurs ).
En cas de non-remplacement le TZR doit être chargé d’activités pédagogiques dans
l’établissement de rattachement , à concurrence de son horaire statutaire.
Note : le décret et la NS disent à ce propos que le TZR « peut » être chargé
d’activités pédagogiques. Par glissement sémantique le Rectorat est passé, au
fil des ans, de « peut » à « doit » puis, cette année, à « doit », souligné et
en gras !
Nous vous conseillons évidemment de faire de même pour le « délai maximum de 48
heures » qui « doit » être accordé au TZR.
TZR Un jugement qui pourrait intéresser certains….
Par jugement du 5 avril 2005 le Tribunal administratif d’Amiens a déclaré
illégal un arrêté du recteur de cette académie nommant un professeur TZR sur un
service à l’année ( AFA ) dans un établissement situé dans la zone limitrophe de
sa zone d’affectation.
Les considérants s’appuient sur le fait que la Note de service 99-152 du 7
octobre 1999, pour application du Décret 99-823 du 17 septembre 1999, relatif au
service des TZR, précise qu’un remplacement en zone limitrophe ne peut
intervenir qu’en cours d’année scolaire, interdisant de ce fait toute
affectation pour une année scolaire complète dans un établissement en zone
limitrophe.
Le Ministère n’ayant pas fait appel de cette décision du TA d’Amiens, on peut
considérer qu’il y a jurisprudence en la matière…ce qui peut concerner un
certain nombre de TZR de l’académie ( ou des cas se présentent )… et d’ailleurs.
Nous conseillons à celles et ceux qui seraient dans ce cas de figure, et
voudraient des précisions, de nous contacter au plus tôt. ( J.Mille cf.
Organigramme page 12 )
Ci-après : l’essentiel du jugement et quelques commentaires.
« Considérant qu’aux termes de l’art.1 du décret du 17 septembre 1999…. « des
personnels enseignants (…) peuvent être chargés ( … ) d’assurer le remplacement
des agents momentanément absents ou d’occuper un poste provisoirement vacant » ;
qu’aux termes de l’art. 3 du même texte : « Ces établissements ou services
peuvent être situés, lorsque l’organisation du service l’exige, dans une zone
limitrophe ( … ) ;
Considérant qu’aux termes de la NS 99-152, du 7 octobre 1999, prise pour
l’application du décret susvisé : « En cours d’année scolaire, les intéressés
peuvent être amenés à intervenir au sein d’une zone de remplacement limitrophe à
leur zone d’affectation » ;….
Considérant qu’il résulte des dispositions précitées du décret ( … ) , telles
qu’interprétées et précisées par la Note de service ( … ) que l’intervention
d’un enseignant remplaçant dans une zone de remplacement limitrophe à sa zone
d’affectation ne peut être décidée que pour assurer le remplacement d’un agent
momentanément absent ou pour occuper un poste provisoirement vacant, et ce,
seulement en cours d’année scolaire ;
Considérant que, dans ces conditions, Mme M.T., qui a été contrainte d’effectuer
toute une année de remplacement dans la zone d’Amiens Nord, alors qu’elle avait
été affectée dans celle d’Abbeville, est fondée à demander l’annulation de
l’arrêté litigieux du 2 septembre 2002 , pris en méconnaissance des dispositions
précitées ;
Décide : Art. 1 : les décisions susvisées du recteur de l’académie d’Amiens sont
annulées. » …
Commentaires .
Ce jugement nous paraît tout à fait conforme à la lettre et à l’esprit du texte
qui régit les remplacements en ZR limitrophe.
En effet le remplacement à l’année ( AFA ) n’ouvrant pas droit aux ISSR ( quel
que soit le lieu d’affectation considéré ), ni à aucune indemnité, il est
logique qu’il ne soit prononcé que dans la ZR d’affectation pour ne pas trop
éloigner le TZR de sa résidence administrative ( et privée ), même si, selon la
configuration de la ZR concernée, cela peut représenter une distance
appréciable.
On conçoit bien qu’un remplacement à l’année en ZR limitrophe puisse conduire à
affecter un TZR dans un établissement très éloigné de sa résidence
administrative et privée, entraînant de lourdes conséquences en terme de
conditions de travail et de vie : soit un déménagement pour l’année, soit des
déplacements journaliers . Ce qui, dans les deux cas et indépendamment de tous
autres problèmes, induit des coûts élevés pour lesquels aucune indemnisation
n’est prévue , le chèque-transport n’étant pas à l’ordre du jour du Ministère !
Il est normal, dès lors, que ce type d’affectation ne puisse être imposé à un
TZR. Et c’est bien ce que le jugement met en évidence en constatant le grief qui
est fait à l'intéressée.
En revanche, tout remplacement en cous d’année scolaire, sur un établissement en
ZR limitrophe, que le texte permet, est considéré comme entraînant des coûts et
des contraintes pour lesquels sont prévues les ISSR et des « conditions »
d’affectation relativement protectrices pour le TZR… même si l’administration
n’en tient guère compte.
Rien que de très normal, puisque on prend en considération les déplacements en
fonction de la distance à parcourir, pour assurer le remplacement, et des
problèmes qui peuvent se poser à l’intéressé : « vous veillerez à ce que ces
interventions s’exercent dans un rayon géographique compatible (sic) avec
l’établissement de rattachement » et « tiendrez compte, dans toute la mesure du
possible (resic) , des contraintes personnelles des professeurs concernés » et «
rechercherez leur accord ».
Ainsi le TZR en remplacement de courte ou moyenne durée en ZR limitrophe
dispose-t-il de « garanties » ( même si elles ne sont guère appliquées, au nom
de l’intérêt du service ) et d’indemnités, alors que le TZR nommé à l’année en
ZR limitrophe n’en a aucune, tant en terme de « recherche d’accord » que
d’indemnités, ce qui , on en conviendra, n’est pas le moindre des paradoxes et
une injustice flagrante.
On comprend alors toute la portée pratique , et jurisprudentielle, de ce
jugement du TA d’Amiens . A savoir :
1 ) que devraient être revues toutes les affectations correspondant à ce cas de
figure,
2 ) envisagées toutes les mesures réparatrices ou compensatoires qui en
découlent,
3 ) et, pour l’année à venir, non prononcées des affectations de ce type, sauf
avec accord des intéressés.
Service juridique du S.I.A.E.S
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A SAVOIR… Frais de déplacement
Décret sur les modalités de règlement des frais occasionnés par les déplacements
temporaires des personnels civils de l’Etat. JO 2006- 781 du 3 juillet 2006 pour
application au 1er novembre 2006.
Extraits .
Art. 2 « frais de déplacement pour les agents assurant un intérim, et se
déplaçant pour occuper un poste temporairement vacant situé hors de leur
résidence administrative et hors leur résidence familiale »
« la résidence administrative est le territoire de la commune sur lequel se
situe le service où l’agent est affecté… »
« constituant une seule et même commune : toute commune et commune limitrophes,
desservies par des moyens de transports publics de voyageurs »
Art. 3 « l’agent en intérim peut prétendre à la prise en charge de ses frais de
transport sur production des justificatifs de paiement… »
Art. 4 « lorsque l’agent se déplace à l’intérieur de la commune de résidence
administrative… ses frais peuvent être pris en charge sur décision de l’autorité
administrative lorsque la commune considérée est dotée d’un service régulier de
transport public de voyageurs … La prise en charge est faite dans la limite du
tarif, ou de l’abonnement, le moins onéreux…
Ces modes d’indemnisation ne sont pas cumulables entre eux, ni avec d’autres
indemnités ayant le même objet . »
Art. 10 « les agents peuvent utiliser leur véhicule terrestre à moteur, sur
autorisation de leur chef de service, quand l’intérêt du service le justifie. »
Dans ce cas « l’indemnisation est établie sur la base du tarif de transport
public de voyageurs le moins onéreux » ou « sur la base d’indemnités
kilométriques dont les taux sont fixés par arrêté… »
Obligation d’assurance à responsabilité illimitée.
Possibilité de remboursement, sur autorisation du chef de service, des frais de
parc de stationnement et de péage , sur pièces justificatives, quand l’intérêt
du service le justifie.
Ce décret est très important et peut servir de base juridique pour demander des
remboursements de frais pour tout professeur assurant un remplacement pour
occuper un poste temporairement vacant et non couvert par des indemnités déjà
prévues, du type ISSR , et pour tout professeur étant contraint de se déplacer
dans sa commune de résidence administrative.
Nous ferons une analyse détaillée de ce texte dans une prochaine publication.
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REFUSONS DE MARCHER SUR LA TÊTE ! Entraînement à la
guérilla pédagogique –opus 1
Je l’ai déjà écrit : enseignez comme il vous plaira, tous les coups sont permis
pour mener le navire et l’équipage à bon port. Tous les coups sauf l’injustice,
la seule chose que les élèves ne vous pardonneront pas. Nous exigeons d’eux
respect et discipline – respect de l’enseignant, de la matière, des camarades de
la classe ; nous encourageons l’effort et récompensons le mérite ; nous décidons
de ce qui est bien ou mal, dans le cadre de notre enseignement… En retour il est
normal que l’élève réclame de notre part, respect, transparence et équité.
Equité dans la notation par exemple. Cela vous semble aller de soi, vous ne
voyez pas l’intérêt de le rappeler ? Je le pensais également, mais laissez-moi
vous conter cette anecdote.
Octobre 2006, réunion pédagogique de l’équipe enseignante de la 5ème C du
collège de Sainte Mathilde les Olives. Outre les enseignants, sont présents :
l’assistante sociale du collège, le médecin scolaire, l’infirmière, madame la
Principale et son Adjoint et, «guess star», monsieur Cervelet, pédopsychiatre de
renom. Réunion à propos du jeune Kévin B., diagnostiqué «hyperactif» par
l’éminent praticien. Incapable de se concentrer plus de cinq minutes sur un
sujet, il est donc demandé à l’équipe d’appliquer à son égard un traitement
particulier, disons un traitement de faveur. Tout d’abord, il faut encourager
Kévin B. à l’oral. Positiver sa participation, ne pas s’appesantir sur ses
maladresses. Hochement de tête approbateurs dans le camp des pédagogues : il
s’agit là du B-A BA de leur métier.
Ainsi, pour beaucoup d’enseignants, la note trimestrielle d’oral récompense ou
sanctionne la participation, non la pertinence systématique des réponses. Nos
élèves en détresse scolaire font un petit pas vers l’institution et acceptent de
jouer le jeu ? Il est normal que l’institution que nous représentons renvoie
l’ascenseur avec ostentation, j’oserai dire : avec générosité. La classe
comprend cela ; la classe n’y voit pas d’injustice. La belle unanimité vole en
éclat lorsque les « médico-sociaux » abordent la question de l’écrit. Le petit
Kévin étant incapable de se concentrer trop longtemps, il est demandé à l’équipe
de mettre au point un barème personnalisé : pour 01/20 au reste de la classe, 10
points au jeune hyperactif ; 03/20 à l’élève lambda deviendront 12/20 dans la
poche de Kévin, etc…
Tollé général des enseignants et chacun s’interroge : où est le bien fondé
pédagogique de cette demande ? Doit-on accepter que les « spécialistes »
influent sur notre pratique, au prétexte qu’ils détiendraient un « Savoir » que
nous n’aurions pas ? Dans la confusion générale, un Ancien goguenard propose
sournoisement d’exposer ex abrupto le problème en vie de classe : Kévin est
malade, Kévin relève de la psychiatrie. Pour le soigner, il faut le surnoter.
Certains seraient presque tentés, madame la Principale hésite…
Au-delà de la provocation - qui répond au ridicule de la proposition initiale -
réfléchissons à l’image désastreuse de l’Enseignant, de l’Ecole, de la
pédagogie, qu’un tel système renverrait vers la classe. Au-delà de la classe,
qu’en diraient les parents, les médias s’ils étaient informés – le SIAES s’en
réserve d’ailleurs le droit, si ce genre d’aberration devait se généraliser.
Nous nous battons chaque jour pour que l’école de la République soit honnête,
pour qu’elle soit é-ga-li-taire. Évidemment, nous savons adapter notre
comportement au public, tenir compte des inégalités naturelles ou sociales,
tenter de les estomper… Mais jusqu’où ?
Jusqu’où devons-nous y mettre tout notre cœur, avant que d’y perdre notre âme ?
Guignols pathétiques nous sommes, trop souvent à mon goût. En fin d’année, avant
d’aller bronzer heureux nous évacuons le fond de salle à 3/20 de moyenne en
classe supérieure… D’accord. Mais voilà qu’on nous demande aujourd’hui d’être en
plus, tout au long de l’année, de malhonnêtes Pinocchio. Des professeurs à long
nez ! Parce qu’enfin… faire croire à un élève en difficulté qui mérite une
petite note, qu’il vient de décrocher un 15, ce n’est certainement pas lui
rendre service. Ce n’est pas le préparer intelligemment à sa vie professionnelle
! S’il nous croit, nous l’avons superbement pris pour un imbécile. Bercé
d’illusions, roulé dans la farine. S’il n’est pas dupe, son ressentiment à notre
égard sera légitime ; sa confiance en l’adulte, sérieusement entamée. Et la
crédibilité du prof dans tout ça ? Et son devoir de transparence ? Sans parler
de la mère indignée qui débarquera en salle de repos - copie du rejeton dans une
main, copie de Kévin dans l’autre - pour vous demander des comptes sur le 04 de
l’un et le 15 de l’autre…
Il existe une frontière à respecter, entre la générosité et l’indécence. En
français, si j’exige des meilleurs – ceux qui feront de longues études – des
phrases structurées et des affirmations corroborées par des exemples, j’accepte
avec plus d’indulgence la réponse quelque peu télégraphique de mes «
réfractaires aux abstractions ». Une mansuétude relative sera acceptée par le
groupe ; les élèves comprennent très bien pourquoi je « chambre » Marie, abonnée
aux 20/20 pour son 08/20 accidentel, dans le même temps que je félicite
chaudement Pascal, qui sort de sa malédiction des 00/20, pour la même note en
orthographe. A l’inverse, la classe ne comprendrait pas, n’accepterait jamais,
que Paul obtienne un 02 quand pour le même travail Jacques obtiendrait un 14.
L’ambiance se dégraderait très vite, et ce ne sont pas les « guess stars » qui
en paieraient le prix.
Nous sommes des professionnels. Nous sommes des enseignants responsables. Fiers
de notre métier, jaloux de nos prérogatives. Osons donc renvoyer – à la moindre
ingérence – les « médicaux » à leurs cabinets, les « sociaux » à leurs bonnes
œuvres, les « administratifs » à leur paperasse. Sachons écouter certes, sachons
enrichir notre base de connaissances… acceptons de nuancer les couleurs de notre
humanisme… Mais surtout, ne laissons personne toucher à la barre du navire. Ne
laissons personne décider à notre place du cap que doit suivre notre pédagogie.
Je suis et je reste le seul capitaine de cette classe.
Richard TRONC – Secrétaire Adjoint. Élu CAPA certifié -
richard.tronc@siaes.com
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Calendrier prévisionnel du RECTORAT (sous réserves de modifications)
29 novembre 2006 |
|
GT |
Congé formation |
5 décembre |
EPS |
CAPA |
Avancement d’échelon |
8 décembre |
PLP |
CAPA |
Avancement d’échelon |
20 décembre |
Certifiés AE |
CAPA |
Avancement d’échelon |
9 janvier 2007 |
|
GT |
Priorités médicales |
15 janvier / 6 février |
|
GT |
Réadaptation |
23 / 24 / 25 janvier |
Mouvement Inter |
|
Barèmes |
8 février |
PEGC |
CAPA |
Mouvement Inter Réadaptation Réemploi |