Le
S.I.A.E.S.
est un syndicat d'enseignants
académique indépendant et de proximite
La LETTRE du
S.I.A.E.S. n°
31
- 27 janvier 2007
Éditorial Audience auprès du Recteur (12 janvier 2007). Compte rendu Note de vie scolaire. C'est parti ! Retraites : l'avenir ? Calendrier prévisionnel du Rectorat Des raisons d'agir et de résister |
En ce début d'année 2007 la
bienséance voudrait que nous vous adressions nos meilleurs vœux.
Si nous pouvons le faire, sans gêne, pour tout ce qui touche à la santé et à
votre vie personnelle, nous ne pouvons, honnêtement, en faire autant pour votre
vie professionnelle, tant l'année 2007 s'annonce grosse et lourde de mesures qui
vont peser sur tous les personnels, dégradant et dénaturant, plus que jamais,
notre métier.
Mesures déjà connues, appliquées avant même que les textes n'en soient publiés :
décrets sur la modification des obligations de services et les décharges
statutaires.
Mesures déjà mises en œuvre multipliant les réunions à tous propos.
Mesures décrétées pour être appliquées dès la rentrée 2007 sur la base du cahier
des charges des IUFM, définissant le profil du futur professeur, mais aussi ,
implicitement , celui de l'actuel. Le vôtre.
Mesures se profilant à l'horizon proche, une fois passée l'élection
présidentielle et quelle qu'en soit l'issue : nouvelle réforme des retraites,
poursuite de la baisse du pouvoir d'achat, présence accrue dans les
établissements en "coopération" et "partenariat" avec les parents d'élèves…
Rien qui ne justifie des vœux joyeux, face aux perspectives de conditions de
travail et de rémunération toujours dégradées, d'une dévalorisation continue de
notre profession auprès de l'opinion publique et du poids croissant d'une
suspicion permanente nous conduisant à devoir nous justifier à tout propos
auprès des "usagers".
Le pire est en marche depuis des années, et encore à venir.
L'alternative est dès lors simple : continuer à subir et à courber l'échine, ou
réagir et résister, dans un combat difficile mais nécessaire.
Combat à la fois pour nous mêmes, de façon corporatiste , sans honte de le dire.
Mais aussi combat pour tous les élèves dont nous avons, et aurons, la charge
afin qu'ils aient, pour les instruire au meilleur niveau, et les éduquer dans
les meilleure conditions, les "maîtres" hautement formés que la Nation a le
devoir de mettre à leur service, et non des "professeurs" ou des "enseignants" ,
qui n'en auront plus que le nom, déqualifiés, dévalorisés et démoralisés.
Il nous faut donc appeler à la résistance, quand notre conscience nous le dicte.
En agissant d'abord dans l'immédiat, de façon unitaire et solidaire, même s'il
nous en coûte.
En résistant ensuite , comme l'ont fait ces "instituteurs" , blâmés et brimés
pour n'avoir pas suivi les consignes pédagogiques de la mode du moment, et
aujourd'hui "réhabilités".
Cette Lettre vous apporte quelques éléments étayant ces propos et justifiant de
ne vous souhaiter que la santé pour 2007 pour pouvoir résister au mieux à tout
ce qui s'annonce, avec de plus une échéance électorale qui n'augure rien
d'enthousiasmant, l'enseignement et l'éducation ne paraissant pas prioritaires
pour les candidats en lice !
Jacques MILLE
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Audience auprès du Recteur (12 janvier 2007). Compte rendu
Étaient présents, outre le Recteur, le Secrétaire général, M.TERRAL, et le chef
de division (DIPE) Mme BRIOUDE.
Pour le S.I.A.E.S. : Jacques MILLE, secrétaire général, Frédéric BOGEY et Alain
FRETAY, commissaires paritaires, et Fabienne CANONGE, responsable TZR et
enseignements artistiques.
Nous abordons l'entretien par le point de vue , et l'opposition, du S.I.A.E.S.
sur le projet de décret relatif à la modification des obligations de service et
des décharges. L'esprit général met fin à des règles statutaires et ouvre le
champ, par les "activités autres que d'enseignement" à la multiplication des
situations particulières (contrats) tant au plan académique qu'à celui des
établissements qui auront à définir des politiques d'attribution des heures
ainsi affectées. Cela va renforcer les disparités entre les établissements et le
pouvoir des chefs d'établissement, ce qui nous paraît devoir générer tensions et
conflits, faute de critères communs et objectifs d'attribution.
En réponse le Recteur nous oppose la nécessaire modernisation, après 57 ans, des
décrets, soulignant que nombre de mesures appliquées n'étaient pas statutaires
mais fruits de notes de service ou de circulaires qui s'étaient imposées au fil
du temps. Pour lui le nouveau texte fixe au contraire des règles statutaires
claires, mais dans un cadre où l'autonomie des établissements est effectivement
renforcée, ce qui lui paraît nécessaire. Il ne voit pas d'objection à ce que
deux établissements utilisent de façon différente, selon leurs projets, les
heures ainsi attribuées. Il y aura cependant un "cadrage-harmonisation" dans
l'optique des objectifs généraux de l'académie et il veillera à ce que les
dispositifs y soient conformes.
Sur l'heure de 1ère chaire, le Recteur nous redit, comme le Ministre, son
anachronisme et la logique de sa suppression en Première, puisqu'il n'y a plus
de préparation à la première partie du baccalauréat. Nous lui opposons que le
baccalauréat se prépare sur les deux années du cycle terminal , ce qui
justifierait le maintien de cette heure de décharge, voire son extension à la
classe de Seconde devenue très difficile pour tous les professeurs.
Il n'en est évidemment pas question puisque chacun sait que l'objectif, sous
couvert de modernisation et d'actualisation, est de récupérer des heures dans le
cadre d'une politique globale de réduction des postes dans le Secondaire.
Le Recteur convient que la situation est difficile et que la répartition des
moyens conduira à des choix douloureux en terme de dotations aux établissements.
Compléments de service.
Le projet de décret confirme et précise une pratique déjà ancienne. Nous
soulignons la multiplication , ces dernières années, des compléments de service,
souvent sur de petits blocs horaires, ainsi que l'existence de couplages
aberrants et de compléments de service tardifs ( à la veille de la rentrée )
très mal vécus par les professeurs concernés.
Le Recteur et le Secrétaire général nous disent être très conscients du
problème. La politique est de multiplier les postes en établissement et de
limiter les "petits" compléments de service ( moins de 6 heures ), en proposant
pour ces petits blocs des heures supplémentaires ( il y a en général des
volontaires, paraît-il ). Des consignes seront également données pour des
couplages de proximité, sur la base de demi-services, y compris sur Collège-
Lycée.
Pour les compléments dans une autre discipline, là encore le décret officialise
ce qui était déjà possible auparavant sur la base des "compétences et des goûts"
(mais il ne reste dans le décret que la référence aux "compétences" ) et la mise
en place de la bivalence ( en collège seulement ? ) par les "mentions
complémentaires" au CAPES.
Sur ce point le Recteur insiste sur la nécessité d'un "bon niveau" en la
matière, vérifié par les jurys, auxquels il fait confiance. Pour nous le
problème essentiel est celui de la qualité de l'enseignement dans le cadre d'une
éventuelle bivalence qui ne peut se concevoir que sur la base du volontariat des
intéressés. Mais, hors les mentions complémentaires, qui décidera des
"compétences" des uns et des autres ? On voit mal un chef d'établissement
décréter ( sur quels critères ? ) que Monsieur ou Madame X est "compétent" dans
une autre discipline que la sienne. Mais on craint aussi que certains
professeurs, pour échapper à un complément de service lointain ou à une carte
scolaire, ne se déclarent "compétents" dans une autre discipline, sans garantie
aucune. Nous souhaiterions dan ces cas là, s'ils s'imposaient, que l'Inspection
soit saisie pour un entretien préalable avec l'intéressé afin de valider le
service dans la discipline concernée, avec contrôle éventuel par la suite. Il y
va de la qualité de l'enseignement et de l'intérêt des élèves.
Le Recteur se dit tout à fait en accord avec ce point de vue, et a d'ailleurs
envisagé cette procédure dans le cadre de l'application du décret. Il reconnaît
cependant qu'elle ne sera pas sans poser de sérieux problèmes de mise en œuvre.
TZR.
Nous rappelons (Fabienne CANONGE) nos demandes à ce sujet.
1) respect des vœux pour une affectation à l'année ou en remplacements
occasionnels
2) limitation des affectations à l'année hors commission ( après le 25 août )
3) pas d'affectation à l'année en zone limitrophe ( sauf si accord de
l'intéressé ), avec rappel de la jurisprudence et de cas réels
4) pas d'affectation à l'année ( sans ISSR ) fin août des TZR restant
disponibles , hors vœux et au plus fort barème. En effet si le recours au plus
fort barème a sa logique en juillet, dans le cadre des vœux du TZR , son
application en août a un effet pervers qui se traduit par la pénalisation
financière du plus gros barème affecté, parfois loin et sans ISSR, alors que des
TZR à barème bien moindre restent rattachés et effectuent des remplacements avec
ISSR!
5) pas d'affectation en remplacement d'une semaine, ce qui n'est guère
pédagogique et ressort plus de la garderie que d'un remplacement effectif
6) problème de l'affectation de TZR sur des postes Ambition-Réussite. Seront-ils
prioritaires s'ils les demandent ?
7) rémunération par ISSR des jours, hors emploi du temps devant les élèves, où
le TZR doit se rendre dans l'établissement pour des réunions ou des conseils de
classe
8) points TZR restitués au mouvement Intra et prise en compte des services en
ZEP.
Sur tous ces points les réponses apportées par le Recteur et le Secrétaire
général sont les suivantes :
1) maintien de la priorité aux affectations à l'année
2) les affectations à l'année, hors commission après le 25 août, sont
inévitables car la rentrée révèle des situation imprévues et imprévisibles
auxquelles il faut faire face
3) le Recteur veillera à ne pas procéder à des affectations à l'année en zone
limitrophe, sauf accord des intéressés
4) accord sur le principe, avec étude au cas par cas par rapport à la résidence
des TZR en concurrence
5) le Recteur convient que ce remplacement n'est guère pédagogique et que
l'utilisation des TZR à cette fin n'est pas prioritaire, mais que néanmoins le
décret sur les remplacements de très courte durée prévoit cette possibilité s'il
n'y a pas de "moyens" de remplacement en interne, solution qui lui paraît
préférable
6) a priori réponse positive, s'ils ont donné satisfaction
7) demande à l'étude , le paiement pourrait alors se faire sur attestation de
présence du chef d'établissement
8) à discuter dans les GT de février sur le barème du mouvement Intra.
Mouvement Intra académique.
Nous redisons (Frédéric BOGEY) notre souci de voir définies des règles claires
et appliquées de la même manière pour tous et dans toutes les disciplines :
propositions de chaînages, réaffectations en carte scolaire, problème des
communes limitrophes et des disciplines "pointues" , points pour les TZR . Le
S.I.A.E.S. fera des propositions en vue des groupes de travail prévus les 6 et
15 février.
Alain FRETAY rappelle les inquiétudes relativement à l'ouverture d'un lycée à
Villeneuve les Avignon. Des réunions ont eu lieu, dont il ressort que l'impact
en terme de réaffectations en carte scolaire serait limité cette année. Mais le
problème sera posé avec plus d'acuité lors des deux années suivantes.
Le Recteur est bien sûr conscient du problème, mais dans l'impossibilité
d'envisager dès maintenant des solutions, faute de carte scolaire
inter-académique. Il faudra donc prévoir des dispositifs adéquats en temps
voulu.
Le Secrétaire général nous annonce son souhait "d'alléger" les commissions en
les dédoublant, après une séance plénière de "cadrage" des règles . Le
S.I.A.E.S. n'est pas hostile à cette idée à la condition de permettre à tous les
syndicats ayant des élus de pouvoir siéger en parallèle. A discuter.
Harmonisation des notes pédagogiques.
Frédéric BOGEY , après avoir rappelé le travail fait au plan académique à ce
sujet en ce qui concerne les Certifiés, les Professeurs d'EPS , les PLP et les
CPE, interroge le Recteur sur l'harmonisation des notes pédagogiques des
Agrégés, en soulignant le suivi à 88 % des propositions académiques par la CAPN.
Le Recteur est sensible à la satisfaction exprimée pour l'harmonisation
effectuée sur les corps à gestion académique, mais ne peut que constater " ne
pas avoir la main " sur celle des Agrégés en la matière. Cependant un travail
est en cours au Ministère avec l'Inspection sur ce sujet.
Autres points abordés.
TICE. Question du S.I.A.E.S. sur leur devenir. Réponse : l'arrêté joint au
décret sur les obligations de service prévoit leur inscription dans le service
des enseignants volontaires . L'effort sera donc poursuivi, mieux encadré et
rémunéré que par le passé.
Programme Ambition-Réussite. Quel bilan pour le Rectorat ? Réponse :
l'évaluation est en cours. Le Recteur explique que le dispositif n'a pas réduit
les moyens mis à disposition des établissements, même si dans quelques cas on
peut avoir cette "impression". En effet la dotation supplémentaire n'a pas
toujours compensé les suppressions prévues par suite des baisses d'effectifs,
mais les a atténuées. Ex . pour une prévision de moins 3 postes , hors
Ambition-Réussite, dotation de plus deux postes au titre du programme .Bilan :
moins un, au lieu de moins trois !
A notre sens c'est l'art d'accommoder les restes, sans parler du fait que les
deux postes attribués ont été pris ailleurs, selon le principe très en vogue
consistant à déshabiller Pierre pour habiller Paul.
Frais de déplacements.
Nous questionnons ( Jacques MILLE ) le Secrétaire général sur l'application du
décret 2006-781 du 7 juillet 2006, relatif , entre autres, au remboursement des
frais de déplacement des personnels assurant des remplacements ou devant
travailler hors de leur commune de résidence administrative ou privée.
Le Secrétaire général indique que ce texte ne concerne pas que les frais de
déplacement et pose de nombreux problèmes, en particulier par ses incidences
financières ( tiens, tiens ! ) . Le Rectorat l'étudie sous cet angle ( aïe, aïe,
aïe ! ) et on ne peut , en l'état, se prononcer sur son application. Affaire à
suivre donc.
JM FB AF FC
Note de vie scolaire.
C'est parti !
L'usine à gaz vient de se doter d'une tuyauterie supplémentaire, aux
branchements plus que mystérieux, et dont personne ne connaît ni le début, ni la
fin, ni la fonction du fluide transporté.
Comme les bons détectives policiers on peut se demander : à qui profite le crime
?
Notons en premier lieu que cette innovation ne prend naissance ni du côté des
parents d'élèves, ni du côté des syndicats d'enseignants. Elle n'est pas
destinée à satisfaire telle ou telle revendication exprimée depuis des lustres.
Non ! Elle est arrivée comme un cheveu sur la soupe, fruit d'une sorte de
génération spontanée, de mutation inquiétante. Relevons une curiosité
supplémentaire : elle ne s'applique ni à l'enseignement primaire, ni aux lycées.
Pourquoi ? Rappelons en outre qu'au départ la rumeur l'avait réservée aux
classes de troisième, avant d'être étendue à tout le premier cycle.
Je vous ai mis la puce à l'oreille. Ça y est, vous avez compris !
Les bénéficiaires, sinon avoués du moins réels, sont donc établis : les
candidats au Brevet des Collèges.
Le but implicite est clair. Il s'agit d'une astuce supplémentaire pour permettre
à certains élèves ingérables des zones dites sensibles, ou d'ailleurs , de
glaner ici ou là une dizaine de points pour obtenir un diplôme.
C'est une sorte de générosité forcée qui a pour but de diminuer artificiellement
le pourcentage des " jeunes qui sortent du système éducatif sans aucune
qualification". Bref, nous rendre statistiquement plus efficaces. Merci !
A n'en pas douter les Principaux subissent des pressions considérables de la
part de leur hiérarchie. D'un établissement à l'autre on constate de curieuses
convergences dans la recette. Les mêmes ingrédients sont partout présents pour
assurer la prise du gâteau.
C'est ainsi que la parité 10 / 10, qui pourtant n'est citée dans les textes que
comme un "exemple", devient la règle absolue. D'autres systèmes, tel que 8 / 8
plus un bonus de 4, ou d'autres procédés, n'étant jamais évoqués.
L'idée du "permis à points perdus" se généralise, par assimilation à d'autres
situations bien connues qui n'ont rien à voir avec l'enseignement. Corollaire,
l'idée d'un rattrapage possible devient un droit systématique.
" J'ai mis le feu à la salle de classe, mais comme je m'en suis excusé et que
depuis trois semaines je n'ai pas récidivé, on doit me rendre mes points perdus
! " Version laïque du "repentir" , cette comptabilité de quincaillier étonne les
naïfs dans mon genre qui croyaient que si un bilan trimestriel était certes
rattrapable…ça ne pouvait être qu'au trimestre suivant !
Si les bénéficiaires sont connus, les dindons de la farce sont eux aussi faciles
à imaginer.
Au nom de la transparence, le barème des points devra être fourni aux APE lors
du Conseil d'administration. Vous voyez d'ici contestations et discussions de
marchands de tapis devant s'ensuivre.
Chaque professeur principal cauchemarde déjà devant le surcroît de travail
imposé (compris dans l'indemnité) : heures de concertation avec ses collègues,
échanges des "cahiers comptables" des uns et des autres, établissement d'un
consensus, bilan avec le CPE, proposition au chef d'établissement, retour de la
note, transcription ( avec ou sans commentaires ? ) , mise en place du " SAV " (
réclamations, rencontre avec les familles contestataires), etc.
Les imprimeurs se frottent déjà les mains. Il va falloir imaginer de nouveaux
registres à feuilles auto-marquantes, doubles , triples ou quadruples pour
collationner tout cela. Sinon les plus malins auront vite compris qu'il suffit
"d'égarer" le livret de correspondance ( sur lequel on note les manquements )
pour faire disparaître du même coup les traces de leurs mauvaises attitudes.
Et tout ça, pour quel résultat ? Nul ne le sait encore.
Alors quel conseil donner à chacun ?
On peut imaginer quelques pistes d'action : par exemple inciter chaque
enseignant à attribuer par courrier, en fin d'année, une NVS à son Inspecteur .
Cette dernière tenant compte de l'assiduité de ses visites, de l'humanité de ses
relations, de la pertinence de ses conseils pédagogiques, du suivi des réformes
qu'il soutient, de la transparence de sa notation… Idem pour nos chefs
d'établissement. Amusant, n'est-ce pas ? Et pourquoi pas le Ministre , recevant
huit cent mille lettres de fonctionnaires lui attribuant une note ?
Et pour donner raison à ceux qui prêchent l'inutilité des profs au profit des
ordinateurs, on pourra faire établir par un logiciel adéquat une NVS randomisée.
Fruit du hasard, elle sera déterminée aléatoirement par la machine dans la
fourchette de 1 à 19. Pourquoi pas ?
Plus sérieusement, il faut surtout ne pas s'engager trop loin sur un chemin
inconnu.
Tout d'abord, est-il réellement obligatoire qu'un établissement adopte dans sa
totalité le même barème ? Insistons pour que chaque professeur principal reste
libre de déterminer avec son équipe ce qui sera appliqué dans la 3ème C,
forcément différente de la 6ème B.
Refusons la moindre discussion ni le moindre RDV avec qui que ce soit pour se
justifier. Et ne pas dépasser un temps de travail supplémentaire d'une heure par
trimestre pour cette tâche.
Et enfin, voir venir.
Si au bout de deux ou trois périodes le système paraît bon pour la vie de
l'établissement, donc pour la nôtre, on pourra envisager de s'y impliquer
davantage.
Si le système ne semble ni rentable ni efficace il conviendra alors de s'en
dégager petit à petit, en y passant le moins de temps possible.
On pourra aussi prétendre, qu'à défaut de consensus, on est incapable de
proposer une note pertinente, et laisser le Principal gérer tout seul et sous sa
responsabilité le système.
On pourra lui proposer des notes claires pour nous , qui connaissons les élèves,
mais incompréhensibles pour lui et devenant un casse-tête insoluble.
On pourra enfin faire en sorte que les notes proposées agissent à l'encontre du
but poursuivi. A l'extrême elles peuvent même finir par sanctionner le groupe
des élèves visés, plutôt qu'à lui apporter le moindre bénéfice. L'Administration
s'apercevra alors qu'elle s'est tirée une balle dans le pied, et décidera
elle-même la suppression de cette corvée inutile.
Michel AUTHEMAN
Retraites : l'avenir ?
Démographie, vieillissement et déficits faisant loi une nouvelle réforme des
retraites se profile à l'horizon .
En perspective :
- 45 annuités
- calcul sur les dernières années ( de 2 à 10 ) et non plus les 6 derniers mois
- fin des régimes spéciaux
De beaux jours à prévoir… mais dormons tranquilles, rien ne se fera avant
l'élection présidentielle.
Calendrier prévisionnel du Rectorat
6 février | GT | Réadaptation |
6-15 février | GT | Barème intra-académique |
12 mars | CAPA | EPS Liste
d'aptitude Réadaptation Réemploi |
19 mars | CAPA | AGREGES Accès au corps |
22 mars | CAPA | CERTIFIES Liste
d'aptitude Réadaptation Réemploi |
2 avril | GT | Congés formation professionnelle |
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Des
raisons d'agir
quand la preuve est faite que notre profession n'a cessé d'être financièrement
dévalorisée depuis 25 ans.
Nous sentions tous que notre pouvoir d'achat se réduisait d'année en année.
La preuve en est donnée par une étude récente ( Le traitement des fonctionnaires
français 1981 - 2004 R. Gary-Bobo T.Jaaidane B.Bouzidi ) qui chiffre à environ -
20 % la perte de pouvoir d'achat des enseignants sur la période 1981 - 2005,
soit un rythme annuel de - 0,88 %.
Les auteurs s'interrogent sur le fait que les enseignants aient pu accepter et
supporter une telle érosion de leur pouvoir d'achat .
Parmi les réponses apportées ils notent l'incapacité, ou l'absence de volonté,
des syndicats majoritaires à s'opposer à cette évolution au profit " d'autres
avantages dilués", mais aussi le cynisme des gouvernants , de gauche comme de
droite, et du Ministère, face à des personnels garantis d'emploi dans un
contexte de chômage, sur le mode du " si pas contents de votre sort,
démissionnez ".
Cela en constatant que le rythme annuel de 0,88 % serait "indolore " car se
situant en dessous du "seuil de tolérance" ( 1 % ) , généralement reconnu comme
le "déclencheur" de réactions violentes !
Ils constatent aussi que cette évolution a conduit à dévaloriser et démoraliser
une profession qui se féminise de plus en plus, à en détourner les meilleurs (
ils parlent d'une médiocrisation du recrutement ! ), et à une décadence du
service public inquiétante pour l'avenir.
Le constat est rude à tous points de vue, mais a-t-il au moins le mérite de
mettre en lumière des faits trop occultés sur la réalité de nos traitements et
de leur évolution, quand un ministre ose déclarer qu'un Certifié en fin de
carrière gagne 4100 euros par mois, ce que ne gagne même pas un Agrégé hors
classe au dernier chevron !
Alors, OUI, le 8 février allons dire haut et fort que le "seuil de tolérance"
est franchi, et que nous nous battons aussi pour une revalorisation réelle - et
non illusoire comme celle qui nous fut jadis annoncée - de nos traitements.
Des raisons de résister
quand se met en place, par le cahier des charges de IUFM, le profil "idéal" du
futur professeur.
Par décret du 28 / 12 / 2006 la réforme des IUFM a défini la mission de ces
Instituts chargés de former ( formater ? ) les futurs professeurs des Ecoles et
du Second degré.
Nous vous conseillons la lecture du cahier des charges annexé au décret ( BO n°1
4 janvier 2007 ) pour découvrir, derrière quelques truismes bien assénés, ce que
l'Institution attend du futur professeur à l'issue de sa formation, mais aussi ,
naturellement et par contre coup , de tous ceux en exercice.
Nous doutons fortement qu'un seul professeur, fût-il le meilleur, puisse
répondre à toutes les obligations et attentes déclinées ( connaissances,
capacités, attitudes ) dans ce cahier des charges. La perle rare en quelque
sorte. Existerait- il qu' il ne serait pas assuré d'être à l'abri de la vindicte
d'un inspecteur ou d'un chef d'établissement zélé qui pourrait toujours trouver
quelques reproches à lui faire au regard du long catalogue d'obligations ,
d'attentes et d'attitudes (sic ) qu'il devrait mettre en œuvre pour assurer
pleinement sa mission.
Ne faisant pas ici une analyse complète de ce cahier des charges nous vous
renvoyons à celle exposée au Ministre au titre du SIES et consultable sur le
site de ce syndicat ( www.le-sies.com ).
Nous attirons cependant l'attention, à la lecture de ce cahier des charges, sur
la place accordée aux parents et aux fédérations de d'élèves, consacrant une
évolution déjà fortement perceptible depuis des années.
Clairement parlant le "partenariat" et la "coopération" qui seront imposés,
sous-entendant l'obligation faite à tous les enseignants de devoir, en
permanence, se justifier auprès des "usagers" de leur travail, de leur notation,
de leurs propositions ( puisque nous ne pouvons plus rien décider ), de leur
comportement…
Si nous voulions jamais avoir la preuve de la pression que les "consommateurs d'Ecole"
peuvent désormais exercer sur l'Institution , ou plutôt sur ceux qui la
représentent, nous la voilà donnée et même officialisée.
Indignes de confiance , suspects et soumis, tel est le profil que l'on attend
des futurs professeurs, sinon déjà de ceux d'aujourd'hui.
Sur ce plan , et beaucoup d'autres, qui mettent en cause notre qualification,
nos compétences et notre liberté pédagogique, nous appelons, au delà du 8
février, à la résistance, dans l'intérêt même des élèves et du service public
d'instruction et d'éducation qui ne saurait se fonder ni se confondre avec
laxisme et démagogie.
Des raisons d'agir et de
résister quand
s'accroissent les violences contre les personnels.
Après n'avoir cessé de les minimiser, le Ministère l'avoue lui-même, les
violences contre les enseignants ont augmenté ces dernières années ( rapport
SIGNA ). Et il n'est guère de jour où ne soient rapportés par les médias des
faits de violence en milieu scolaire, contre les personnels ou contre les
élèves. Pour l'essentiel insultes et menaces ou, en progrès, blogs et happy
slapping , et, à l'extrême, vols, racket, violences physiques.
Tous les établissements ne sont pas à la même enseigne en ce domaine, quelques
uns rassemblant la majorité des faits recensés. Mais même les plus "calmes" ne
sont aujourd'hui pas à l'abri d'une violence qui s'est banalisée.
Violence contre laquelle tous s'accordent à dire qu'il faut la combattre.
Fait de société, disent certains, contre lequel la répression ne sert à rien.
Certes la prévention est préférable et nécessaire, ce qu'un encadrement renforcé
permettrait sans doute.
Mais on doit bien constater aussi que, malgré l'arsenal des sanctions, la
faiblesse de ces dernières conduit tout droit au sentiment d'impunité, et à
l'inefficacité de toute mesure.
Reconnaissons que des consignes sont données par l'Institution ( cf. Mémento sur
les " Conduites à tenir en cas d'infractions en milieu scolaire" MEN juillet
2006 ) pour que soient signalés tous les actes de violence, ce que l'on ne peut
qu'approuver.
Reconnaissons aussi que beaucoup de chefs d'établissement agissent en
conséquence et défendent leurs personnels victimes d'agressions de toutes
natures.
Mais les effets pervers sont au coin du bois, qui conduisent à minimiser les
signalements, à banaliser les petites violences, voire à culpabiliser celles et
ceux qui en sont victimes.
Combien d'enseignants, agressés par de petites incivilités ( grossièretés,
insultes, menaces) n'ont-ils pas renoncé, plutôt que de se lancer dans un
parcours qui les obligerait à se justifier face à une administration facilement
soupçonneuse , et à se signaler ainsi comme "en difficulté" ?
Combien, faisant rapport sur rapport, n'ont-ils pas constaté le lâchage d'une
administration qui ne les soutient pas , allant même jusqu'à rejeter sur eux la
responsabilité de leurs difficultés pour "déficit d'autorité naturelle"?
Combien n'ont-ils pu constater le refus d'une administration, veule devant les
élèves et les parents, d'appliquer les sanctions demandées par les enseignants
ou les équipes pédagogiques, ainsi désavoués ?
Combien aussi n'ont-ils pas été l'objet d'un "signalement" à l'Inspection, "dans
leur intérêt", pour avoir vécu des moments de tensions avec des élèves ou des
classes difficiles ?
Combien enfin n'ont-ils pas craqué et ne se sont-ils pas réfugiés dans des
congés-maladie, plutôt que d'avouer leurs difficultés à leur chef
d'établissement, par crainte de passer pour faibles ou incapables ?
Et le pire, que l'on connaît, hélas! , quand les victimes se retrouvent en
position de coupables et accusées … pour incapacité à gérer les tensions et les
conflits… qu'ils auraient eux-mêmes provoqués… et non signalés… et contre
lesquels il convient de les protéger !!!
La question de l'autorité est ainsi posée, nous concernant tous.
Un encadrement renforcé à des fins préventives, une plus grande solidarité, des
sanctions intelligemment et courageusement appliquées, le respect des rôles de
chacun, nous paraissent s'imposer avec le soutien d'une administration ne fuyant
pas ses responsabilités en "se couvrant " trop systématiquement sur le dos des
personnels.
Sur ces points là, aussi, il nous faut agir et résister.
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