Le
S.I.A.E.S.
est un syndicat d'enseignants
académique indépendant et de proximité,
a votre service,
l'adhésion
la moins onéreuse de tous les syndicats d'enseignants de l'éducation nationale,
coordonnées
du syndicat, qui
sommes nous
La
Lettre du S.I.A.E.S.
n° 23 -
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Supplément au Courrier du S.I.A.E.S. n° 20
La lettre du SIAESn° 23
8 mars 2004
Congres
Insatisfaction
Grève
TZR
. De nouvelles zones de
remplacement à la rentrée 2004.
Calendrier prévisionnel du Rectorat (hors mouvement Intra)
Appel / Pétition pour la défense du Latin et du Grec.
Billet d'humeur
LECTURE :
Extrait de " La France qui tombe" de
Nicolas BAVEREZ Perrin août 2003
Histoire brève, ou "tout peut arriver, quand les parents s'en mêlent".
Pour rire un peu, à moins qu'il ne faille en
pleurer !
EDITORIAL
Le SIAES tiendra son congrès annuel le mardi 6 avril 2004 au lycée Aubanel, à Avignon.
Après Sisteron, en 2003, où nous étions allés à la rencontre de nos collègues des Alpes, nous allons cette année vers celles et ceux du Vaucluse et de l’ouest des Douches du Rhône, par souci de "décentralisation".
Si nous escomptons, bien sûr, leur présence nombreuse, nous vous appelons, TOUS, du reste de l'Académie, à participer à ce congrès, moment fort de la vie syndicale où nous pouvons nous rencontrer dans un cadre de travail et d'amitié. Vous trouverez toutes les Indications utiles relatives à ce congrès. Et si des sympathisants se trouvent intéressés, n'hésitez pas à les convaincre de se joindre à nous, en toute convivialité. Nul doute que nous n'abordions à cette occasion tous les problèmes que nous connaissons et vivons au quotidien dans notre vie professionnelle, au sein dune Éducation Nationale qui semble tout à la fois « un bateau ivre », ballotté sur les flots de réformes Incessantes, et un ministère co-géré par Bercy et le lobby pédagogiste. A celui-ci les réformes Initiées depuis des années, sans résultats probants, à celui-là tout le train de mesures qui privilégient la gestion comptable et financière (Europe et déficit budgétaire obligent) au détriment des nécessités de l'instruction et de l'éducation. Et ce, non sans contradictions quand nous voyons, par exemple dans les lycées, les DGH réduites, conduisant au sacrifice des langues anciennes et/ou à des regroupements lourds et aberrants en langues, alors que sont généreusement abondées des heures pour les TPE, heures prises évidemment, et chacun le sait, sur les horaires disciplinaires, rendant d'autant plus difficile la réalisation des programmes dans les disciplines concernées.
Ainsi les motifs d'insatisfaction ne manquent-ils pas : oubliés de la RTT (ce serait plutôt l'augmentation de notre temps et de notre charge de travail que nous vivons), confrontés au nouveau régime des retraites (avec sa décote, sa fausse concession sur le rachat des années d'études au coût exorbitant, ses mesures restrictives pour les mères...), contraints de voir notre pouvoir d'achat réduit (par le blocage des traitements en 2003, et un modique +0.5% en janvier, quand les prix ne cessent d'augmenter) soumis à subir des réformes quand nous pensions qu'elles seraient abandonnées.
Et pour faire bonne mesure : la réduction des postes mis aux concours, grevant l'encadrement futur ; une gestion des remplacements ouvrant grand la porte d'un recrutement massif de précaires moins coûteux, lors même qu'on prétend en réduire le nombre... à moins que ne se profilent à ce sujet des mesures nouvelles dans le cadre d'une modification de nos statuts... Le tout sur fond d'inégalités croissantes entre les établissements, donc les élèves, que la marche engagée vers le contrôle continu au baccalauréat ne fera que renforcer ; d'une violence et d'incivilités mal maîtrisées ; d’un grand débat dont on attend sans illusions, mais avec quelques craintes, les résultats ; d'une loi sur la laïcité qui ne règle rien, mais vaut néanmoins mieux que rien...
D'évidence rien qui incite à l'optimisme ou à l'espoir, justifiant sans peine le mal être de la profession. Et d'autant plus que, pour beaucoup, s'y ajoute la déception découlant de faits contraires aux dires, quand la politique réelle contredit les propos de ceux qui la conduisent. Si M. Bayrou, avec sa « Décennie des mal appris », nous avait déjà « appris » la distance à prendre entre les mots et les faits, messieurs Ferry et Darcos n'ont rien à lui envier, ne faisant que confirmer ce dur apprentissage. Et si certains avaient eu quelques velléités d'espoir, elles se sont évanouies, cédant la place à l'amertume, sinon à la révolte.
Faut-il dès lors s'étonner du rejet et de la désaffection pour le « politique », quand la tromperie parait érigée en système ? Pire, quand on appelle sur tous les tons, à apprendre la "citoyenneté" à nos élèves, et que l'on pousse, par ses actes, certains déçus ou révoltés, aux extrémismes ou à l'abstention ?
Que faire dans ces conditions ?
Certains proposent une grève d'un jour, le vendredi 12 mars. Nous n'y souscrivons pas, tant nous parait illusoire ce type d'action.
Qui peut en effet sérieusement croire « faire reculer le gouvernement » par ce moyen, quand près de deux mois de grève au printemps n'ont conduit qu'à l'échec ? Et s'il ne s’agit pour certains syndicats, que de montrer qu'ils existent, de se compter ou de remobiliser des troupes déçues… sur le dos de personnels qui ont déjà largement payé, alors NON MERCI. (D’après les chiffres mêmes du Ministère nous avons fait cadeau à l'Etat, en 2003, de 230 millions d'euros pour 3,1 millions journées de grève (contre une moyenne annuelle de 400 000). Soit en moyenne près de 75 euros par jour de grève et par enseignant. Pour quels résultats ? Et si ce n'était qu'un "baroud d'honneur", convenons qu'il fut brillant... et fort coûteux !)
Dès lors, force est de reconnaître que nos moyens d'action sont limités, si nous ne voulons pas rester passifs, repliés dans un Individualisme stérile ou dans la démission.
Dans l'immédiat pourquoi pas le 12 mars, une grève « à la japonaise », avec brassard noir et explications aux élèves comme aux familles ?
Et, les 21 et 28 mars, notre vote… citoyen ? En attendant mieux…
Jacques MILLE
TZR . De nouvelles zones de remplacement à la rentrée 2004.
A la suite de deux réunions (30 janvier et 9 février) le Rectorat a procédé, après consultation des organisations syndicales, à un redécoupage des zones de remplacement de l'Académie, sur injonction du Ministère et au constat par ce dernier de la faiblesse du "taux de rendement" des TZR sur l'académie et d'un recours trop élevé à des contractuels pour assurer les remplacements.
Nous vous donnerons de plus amples détails sur cette opération dans notre prochain Courrier d' avril 2004 .Pour l'heure nous vous indiquons ci-après (carte) le nouveau découpage, adopté pour la rentrée 2004, en signalant que tous les TZR de l'académie feront l'objet d'une mesure de carte scolaire. Toutes précisions seront fournies à ce sujet dans le Courrier d'avril, traitant du Mouvement intra académique 2004.
A noter que les départements alpins ne sont pas concernés (maintien des 2 zones dans chaque département). Pour les Bouches du Rhône et le Vaucluse on passe de 9 zones à 5. Les conditions du décret de 1999 restant en vigueur, chacun comprendra le but de l'opération, même si l'on nous a affirmé qu'il n'était pas question de faire remplacer un TZR de Sausset les Pins sur Valréas, ou de Port Saint Louis du Rhône sur Sault ou Banon !
A noter (entre autres) pour une bonne lecture de la carte
la situation de quelques communes sur :
ZR Vaucluse : Sorgues, Vedène, Le Thor, Pernes les Fontaines
ZR Centre Académie : Le Pontet, Cabrières d'Avignon, Lambesc,
Pélissanne, St Rémy de Provence
ZR Ouest 13 : Miramas, St Chamas
ZR Nord Est 13 : Sausset les Pins, Chateauneuf les Martigues,
Les Pennes Mirabeau, Septèmes les Vallons, Rognes,
La Fare les Oliviers
ZR Sud Est 13 : Plan de Cuques, Allauch, Auriol
Calendrier prévisionnel du Rectorat (hors mouvement Intra)
23 mars |
CAPA |
EPS ( Profs et CE ) |
Avancement échelon. Réadaptation, réemploi |
30 mars |
CAPA |
PLP |
Idem " " |
2 avril |
CAPA |
Certifiés, AE |
Idem " " |
4 mai |
GT |
Tous corps |
Congés formation professionnelle |
5 mai |
CAPA |
CPE |
Notation administrative Congés formation Hors Classe |
6 mai |
CAPA |
Agrégés |
Idem " Réadaptation, réemploi |
6 mai |
CAPA |
EPS (Profs et CE ) |
Idem " Hors classe, Classe except. |
7 mai |
CAPA |
PEGC |
Mouvemen Intra Avancement Hors classe Classe except. |
7 mai |
CAPA |
PLP |
Notation administrative Hors classe Congés formation |
17 mai |
CAPA |
Certifiés |
Idem " " |
Circulaire de rentrée BO n°6 du 5 février 2004
"il est possible… de substituer aux IDD d'autres modalités d'aide aux élèves en considérant que les moyens dévolus aux IDD sont mis à la disposition des équipes pédagogiques pour l'usage qui leur semblera le plus utile aux élèves."
Il est précisé que cela peut se faire dans le cadre "des possibilités de souplesse horaire" données aux établissements et en fonction de "l'analyse des besoins des élèves".
N'hésitez donc pas à vous appuyer sur cette circulaire si vous n'êtes pas partisan résolu des IDD.
TPE . Pour les TPE , rien de tel. Hormis des " possibilités de rapprochements entre TPEet ECJS en Terminale " ( on ne voit pas trop comment ? ) le système est verrouillé et ne laisse d'autre possibilité que d'attribuer les heures de TPE prévues en 1ère et terminale à cette fin, fût-ce au détriment des enseignements disciplinaires dont les horaires ont été réduits, des groupes de langues, alourdis, et des langues anciennes ( ou autres options ) à petits effectifs, sacrifiés…
Evaluation . Comme l'an dernier l'évaluation des TPE pour le baccalauréat se fera dans l'établissement des candidats avec des jurys composés de professeurs de l'établissement, sur au moins deux mercredis après midi ( sauf dispositions contraires locales ).
Ainsi se pérennise une situation que nous avions dénoncé l'an dernier (Courrier n°18 ), faisant de cette épreuve un élément de plus à l'actif d'une évolution du baccalauréat vers le contrôle continu local, avec tous les risques que cela comporte.
Nous ne pouvons que citer ce que nous écrivions alors : " Que va-t-il rester d'un examen où l'une des conditions fondamentales de l'évaluation est l'anonymat pour l'écrit, et un oral passé devant des examinateurs extérieurs ? Nous avions dénoncé ce risque dès l'origine, sans écho chez la plupart des autres syndicats. Il s'est avéré…malgré les protestations tardives et assez platoniques d'un syndicat majoritaire". Syndicat qui récidive cette année, devant l'hostilité de ses troupes, en s'alarmant du risque d'un "baccalauréat local" et en donnant plus ou moins consigne de refuser de participer à ces jurys "maison". Sera-t-il suivi ?
" Nous avions dit, dès la mise en route des TPE, qu'ils étaient le Cheval de Troie de la désintégration de notre enseignement. La preuve est faite : par les TPE les horaires disciplinaires ont déjà été réduits et le contrôle continu introduit, après l'EPS, dans un examen du baccalauréat à terme condamné. A suivre …"
La suite est là : EPS, TPE, Sciences physiques, bientôt SVT…le processus est bien enclenché qui ravira les "pédago- progressistes" et permettra au Ministère de faire de substantielles économies. Et tant pis si le baccalauréat ne vaudra plus rien et si les inégalités s'aggravent , au détriment des moins favorisés pour lesquels l'examen restait malgré tout un moyen de promotion sociale. Démagogie quand tu nous tiens !!!
CPA Nouvelles modalités d'attribution Consulter le Bulletin académique n° 276 du 9 février 2004
Fixe les conditions d'attribution ( 55 ans 6 mois pour demande 2004 ; 33 années de cotisations, tous régimes confondus ; 25 ans de services civils et militaires ) et en particulier la durée du service et la rémunération dans le cas d'une" CPA avec cessation totale d'activité la dernière année."
Délai de rigueur : 9 mars 2004 ( auprès du chef d'établissement ), uniquement pour les nouveaux demandeurs ( pas de renouvellement de demande si déjà effectuée en novembre 2003 ).
Appel / Pétition pour la défense du Latin et du Grec.
In Optimates, pro litteris artibusque antiquis.
Quousque tandem abutemini, Opimates, patientia nostra ? Quamdiu etiam furor iste vester nos eludet ? Quem ad finem sese effrenata jactabit mercenaria audacia ? Nihilne vos magistrorum per urbes decurrentium clamores, nihil discipulorum lacrimae, nihil plebeiorum parentium labores ut liberi optime educarentur moverunt ? Patere vestra consilia non sentitis, constrictam jam horum omnium scientia teneri conjurationem vestram ad rem publicam subvertendam in paucorum utilitatem non videtis ?
O tempora ! O mores ! Postquam inter cives aequitas acribus per saeculae proeliis auctaest , jam haec civitas in annos, immo vero in dies altius dividitur in duas partes, inferiores -ut ipsi dictis- superioresque. Ubi bonum publicum est ? Ubi omnium excelsitas ad optimos eligendos ? Ubi humanitatis jus ?
Pauciores etiam atque etiam magistri, copiae, artesque : jam hodierni ludi tamquam tavernae Hispanicae fiunt, ubi discipuli prandium domi confectum, tenue pauperioribus, divitioribus copiosum, afferant et unde hi satiati, illi fame confecti exeant. Num iste rei publicae est ludus ?
O manes illius magistratus qui omnibus civium liberis scientiae portas liberaliter aperuit, cinere conspergite capita ! Vir quidam eodem nomine publicum eumdem magistratum sumpsit et quod ille texuerat iste retexit !
Istud vero bestiarum est quod a validioribus imbecilliores e grege rejiciuntur ferarumque dentibus relinquuntur. Et barbarorum mos est eos despicere et in servitudinem reducere et hoc tantum tribuere quod satis est ut quasi canes supersint. Nam quotidie videmus homines qui humi jacentes noctes agunt, quorum pauci vi hiemali moriuntur, omnes rei publicae vel beneficiae alicujus societatis clientes facti sunt. Haec enim civitas illos inter cives rejicit qui jam ei non prodesse videntur. Num humana est ista civitas ?
Beati quidem qui ut canes supersunt ! Nonne caniculari priore tempestate milia senum cura carentium vidimus qui vi caloris ut canes perierunt ? Nonne ex quibus nonnullorum corpora multos post dies praeteritos inventa sunt ? Num ergo homo homini lupus adhuc est ?
Et bestiarum autem et Barbarorum est majores non colere neque liberos eorum mores, linguam, opera vel res gestas docere. Hodie autem in ha civitate nostra qui sese excultam profiteatur saepeque ideo aliarum gentium excolendarum jus repetat , illa tamen studia quibus patrum nostrorum memoria traditur paulatim amittuntur vel jam amissa sunt, quod praeterita agitent, e quibus studiis primi sermones Latini Graecique.
Egregium interim illud consilium Gallis aliisque eorum mundi regionis gentibus propositum est : communem rem publicam instituere. Instituere ? Immo vero etiam restituere ! Nam quibus in fundamentis nisi in communi patrimonio Romano ? Fuit enim olim haec res communis, antequam Barbarorum turbae, cum imperium Romanum subverterent, eam solverunt. Ut tamen tenue ariadnaeum filum, sic ingenio Romano, clericorum primo manibus, deinde philosophorum manibus devoluto, per prope duo milia annos fatum perductum est gentium quas Urbs subegerat, ut sermo Latinus etiam variis modis apud eas servetur et earum poetae artificesque fabulas Romanas haurirent et etiamnunc hauriant - quarum plurimae e Graecis effluxerant - ad sua scribenda aut pingenda aut fingenda opera. Etiam ipsae nationes quae sub imperium populi Romani nunquam subjunctae erant et linguas Barbaras etiamnunc loquuntur, paulatim mores et jus et artes Romanas adsumerunt, ut ab Herculis columnis adhuc Asiae borealis limites in Museis et in foris et in privatis aedibus videri possint dei Romani vel Graeci deaeque. Neu Christum praetermittamus , cum omnes Ecclesiae Patres Romani Graecive fuerint. Itaque inter haud rudes homines constat illas nationes omnes communi sensu consociari ex ita aucta Romania orso.
Heu ! Ab Urbe subversa harum omnium nationum quidam principes Imperium Romanum restituere bello cupierunt. Quis non intelligit cur Carolus Magnus coronam imperialem a Papa Romae recipere cupierit ? Aut quis non videt e Caesare nomine verba " Kaiser" et "Tsar" ducta esse ?
Et nunc, cum tandem pax inter nationes conciliata sit, cum cives intellexerint se bellis haud alienis sed civilibus jactatos esse, cum haec spes oriatur ut communis res publica armis tacentibus restituatur, novi nostri consules mente hoc agitant ut illud patrimonium antiquum in ignem conjiciant quo facilius in communis humanitatis locum avaritia substituatur communis ! Esurite, quirites ! O integri magistratus !
Novi Barbari ad Portam Capitolinam exspectant. In togarum sinu , Optimates, Tarpeiae clavem absconditis dum vos firmissimos civitatis sacri foci custodes esse profiteamini. Timete populum, qui ira incensus aliquando de saxo Tarpeio vos praecipitabit !
Massiliae a.d. IV februarii idus, A.V.C. MMDCCLVII ( A.D. MMIV ) . Catherine DARMSTADTER.
Traduction dans le prochain Courrier d'avril. Vous pouvez trouver cette traduction sur le site www.sauv.net ( Sauver les Lettres ), avec remarques et critiques, ainsi que la possibilité de signer la lettre de pétition.
Ce texte est publié avec l'accord de l'auteur qui nous demande de préciser qu'elle est extérieure au S.I.A.E.S. et ne revendique aucune appartenance syndicale, en nous remerciant d'être un vecteur de son appel.
A compléter par l' appel lancé par un collectif d'associations, et allant dans le même sens, au sein de "Sauver les Lettres", à lire sur le site www.sauv.net
Billet d'humeur
Le grand débat sur l'Ecole
a été lancé. Dans chaque établissement des questions nombreuses et variées ont
été posées. Certaines plus ou moins téléguidées… mais c'est mieux que rien.
Ce que je crois,
pour ma part, être les "problèmes de fond" ( à la lumière de ce que je ressens )
ont-ils été soulevés ? Je n'en sais rien. J'en doute un peu. L'avenir nous le
dira, quand seront connus les résultats du dépouillement en cours.
Un point a attiré mon attention. La montée au créneau des "grands syndicats"
d'enseignants qui ont tenu plus ou moins partout à "préparer" et "encadrer " les
débats, tout en refusant parfois d'y participer ! Bien! diront certains. Cela
prouve l'intérêt des salariés pour leur outil de travail. C'est là un signe de
bonne santé démocratique de notre société. Soit. Mais est-ce bien sûr ? A quoi
sert un syndicat ? A défendre les intérêts moraux et matériels d'une profession.
Le métier d'enseignant était-il mis en cause, attaqué ou menacé par ces réunions
? Je ne le pense pas. Alors pourquoi cette pression? Il sera facile de me
rétorquer qu'on trouvait, sous-jacent, le débat majeur sur l'avenir de notre
métier. Peut- être. Mais un syndicat a-t-il son avis à donner sur l'avenir et
l'évolution de la société ? Si, en fin de XIXème siècle, avait existé en France
un syndicat de fabricants de roues de charrettes, quelle aurait été sa position
vis à vis de la découverte des pneumatiques ? Il se serait certainement opposé
au démantèlement de sa profession et à la casse sociale de son outil de travail
… en un vain combat ! Alors pourquoi cette démangeaison syndicaliste ? Ne
faudrait-il pas y voir la manifestation d'un amusant sentiment de culpabilité ?
Le fonctionnement paritaire de notre tour d'ivoire y
est pour beaucoup. Chacun sait que depuis des décennies rien de ce qui s'est
décidé rue de Grenelle n'a pu l'être sans l'accord (d'aucuns diront la
complicité) ou le laisser-faire des puissants syndicats d'enseignants. Aussi, si
par malheur, ce débat sur l'Ecole devait aboutir au "procès" de ce qu'est
devenue l'Education Nationale dans certains endroits, il aboutirait de fait au
procès des syndicats qui l'ont laissé faire… Et ça, personne n'en voulait,
personne n'en veut. Le débat ne devait surtout pas être idéologique, sauf à
rester dans le droit chemin de la pensée unique. Alors valait-il mieux être
présent partout, ouvertement ou masqué, afin d'éviter des dérapages non
souhaités.Cet arbre a-t-il suffi à cacher à tous la forêt de nos difficultés et
les causes réelles de notre ras-le-bol ? La réponse bientôt.
Michel AUTHEMAN
Extrait de " La France qui tombe" de Nicolas BAVEREZ Perrin août 2003
" L'Éducation Nationale absorbe 7 % du PIB, tout en produisant 12 % d'illettrés , en rejetant chaque année 161 000 jeunes privés de toute qualification. La France se classe ainsi au 15ème rang sur 32 dans l'OCDE pour ses performances en termes de lecture. Depuis 1990 les effectifs du Ministère ont progressé de 279 000 personnes, soit une augmentation de 10 % alors que le nombre d'élèves baissait d'un million dans le Primaire et de 200 000 dans le Secondaire…Enfin les pôles de compétences de l'enseignement public sont en voie d'érosion, ce dont témoigne notamment leur effacement au profit des établissements privés dans la préparation aux concours des grandes écoles : ainsi à Paris 11 des 15 établissements présentant les meilleurs résultats sont ils privés, ce qui marque un complet renversement de forces au détriment du public, laminé par la démagogie pédagogique.
Un nouvel exemple de la dérive du système vers le mode de fonctionnement du Gosplan soviétique a été fourni par le baccalauréat 2003, qui a connu un taux record de réussite, presque voisin du " bac 68 " ( respectivement 80,1% et 82,07 % ) après deux mois de grève des enseignants. La leçon est claire : soit les résultats aux examens sont inversement proportionnels à la durée des cours, et il est urgent de diminuer les horaires et les effectifs de l'enseignement; soit la volonté de respecter à tout prix une norme fixée par avance, qui aboutit en régime de croisière à réévaluer à la hausse les résultats des académies dites sensibles, a conduit cette année à un laxisme généralisé qui prive le baccalauréat de toute valeur réelle…"
Faut-il ajouter, pour compléter ces dires ( entre autres tricheries ou truquages ) : la révision des barèmes en mathématiques lorsque les résultats s'annoncent catastrophiques, le doublement des points acquis en TPE et pris uniquement au dessus de la moyenne, les "consignes" de correction au brevet des collèges… ou, plus modestement, ce propos entendu en salle des professeurs : " je mets la moyenne à tous mes élèves, et j'ai ainsi la paix sociale en classe "! ?
Ou compléter le constat de " l'effacement de l'enseignement public" par les progrès de l'enseignement privé, ou nouveau constat d'échec , par le recours croissant à des soutiens scolaires extérieurs et payants comme le soulignait un récent article de La Provence ( 1 mars 2004), en évoquant le sauve-qui-peut général régnant dans l'Education Nationale .
Histoire brève, ou "tout peut arriver, quand les parents s'en mêlent".
Nous savons tous que les élèves et leurs parents ont aujourd'hui la dénonciation facile, n'hésitant pas à écrire jusqu'au Ministre pour se plaindre de tel ou telle.
Il ne se passe ainsi guère de jours où le Rectorat et/ou l'Inspection académique ( et bien sûr les chefs d'établissement ) ne soient saisis "d'affaires" au centre desquelles se trouvent les personnels, professeurs en général, CPE ou chefs d'établissement parfois.
Selon le principe "qu'il n'y a pas de fumée sans feu" l'administration intervient donc, pour s'informer et régler ces affaires…avec plus ou moins de bonheur, et plus ou moins -et plutôt plus que moins - de conséquences, généralement négatives, pour les intéressés, fussent-ils totalement blanchis. "Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose"…ne serait-ce qu'une trace dans le dossier … qu'on pourra ressortir, le cas échéant, quelques années plus tard.
L'histoire , vraie, qui suit se termine heureusement bien, mais laisse à réfléchir.
A la rentrée de septembre un professeur fait des remarques à un élève qui refuse d'enlever sa casquette en classe. La mère de cet élève lui en fait reproche, ainsi que d'appeler son fils par son nom de famille, et non par son prénom (sic) . Elle écrit au chef d'établissement pour "dénoncer" ces agissements, en rajoutant que le professeur insulte les élèves . Le chef d'établissement, vérifications faites, ne donnant pas suite, cette mère profite d'une réunion parents professeurs pour exposer publiquement ses griefs. Non suivie par les autres parents, elle écrit alors directement à l'inspecteur d'académie pour lui demander de "sanctionner" le professeur en question.
L'inspecteur demande au chef d'établissement de" prendre des mesures"…qu'il ne prend pas , estimant n'avoir rien à reprocher à ce professeur.
L'inspecteur se tourne alors vers l'IPR de la discipline enseignée par ce professeur, avec mission d'aller l'inspecter.
Lettre de l'inspecteur d'académie:
" suite à une requête de Mme…dont le fils fréquente (sic) la classe de … du (établissement ) de ( commune) , je vous serais reconnaissant de bien vouloir vous rendre au ( établissement ) de ( commune) pour inspecter M…., professeur de … ." ) .
A la suite de quoi l'IPR a dû s'exécuter , sans apprécier vraiment la démarche.
On notera au passage qu' à aucun moment le professeur concerné n'a été informé de la lettre envoyée à l'inspecteur d'académie , et a fortiori de son contenu, pour s'en défendre.
L'inspection a donc eu lieu, s'est très bien passée et la note pédagogique du professeur sera probablement augmentée. Tout est bien qui finit bien, l'affaire paraissant classée et ayant tourné à la confusion de la plaignante.
Mais il n'en est pas toujours ainsi et les cas d'inspections "missionnées" sur demandes de parents d'élèves se sont multipliées ces dernières années, avec parfois de graves conséquences pour les collègues concernés, à partir de motifs souvent futiles ou mineurs. Inutile de dire que les choses peuvent très mal se passer si le professeur est en conflit avec son administration, ce qui n'était pas le cas ici où l'on doit rendre hommage au chef d'établissement, à l'IPR et au Rectorat pour avoir su traiter intelligemment une "affaire" … qui n'avait pas lieu d'être.
Pour rire un peu, à moins qu'il ne faille en pleurer !
Perles d'élèves relevées il y a quelques années par un IPR de Sciences physiques de l'Académie, après des séances de TP . Style et orthographe garantis d'origine . Cet inspecteur, aujourd'hui à la retraite, avait adressé , à propos des réformes en cours, une remarquable lettre à M. F.BAYROU, alors ministre de l'Éducation Nationale, lettre qui reste d'une totale actualité sous Messieurs FERRY et DARCOS, et dont nous pourrions vous communiquer copie sur demande.
Quant aux perles( ou aux horreurs ) qu'il avait relevées, des pages entières
n'y suffiraient pas , comme nous mêmes pourrions, avec celles de nos élèves,
constituer des colliers sans fin… A titre d'exemples, quelques extraits,
ci-dessous , du bêtisier que notre IPR avait joint à son courrier.
Sur la poussée
d'Archimède (3ème) : " Si on met un objet dans liquide le poids
diminue car l'objet prend de la place le liquide est récupérer et est remis dans
un vase donc le poids revient pareil " ; " l'eau affaibli de volume du poids
puisque nous pouvons apercevoir que l' objet sans eau est plus lourd que le même
objet avec de l'eau, par contre si on enlève le même pourcentage d'eau pour la
mètre dans un ver, l'eau est plus lourd de 0,1 N. L'Archimède est égale aux
poids de l'eau " ; " lorsque l'on met l'objet dans l'eau , celle ci que l'on
récupère et que l'on rajoute dans le gobelet et comme si on n'avait pas mit l'
objet dans l'eau " ; " si on met un objet dans de l'eau et que on la rajoute au
poids de l'objet et le poids redevient le même qu'au début"… Sur 28 réponses, 3
pouvaient être considérées comme correctes, tout le reste à l'avenant