Le
S.I.A.E.S.
est un syndicat d'enseignants
académique indépendant et de proximite
La LETTRE du
S.I.A.E.S. n°
32
- 5 avril 2007
CONGRÈS de la CAT - Éducation 5 avril 2007
Le S.I.A.E.S. a organisé le 5 avril 2007 le premier congrès de la CAT
- Education à Cabriès - Calas, avec la participation des représentants du SIES,
du SIES Ligérien, du SNAIMS ( Syndicat National Autonome des Infirmier(e)s en
Milieu scolaire ), du SAGES (Syndicat des Agrégés de l'Enseignement Supérieur)
et des dirigeants de la CAT (présidents et trésorier ).
Nous avons exposé dans nos précédentes publications les raisons qui nous
conduits à cette organisation :
- Nous donner une dimension nationale ouvrant accès à des audiences
ministérielles pour y faire valoir nos points de vue et nos revendications, tant
pour la défense d'un enseignement de qualité que pour celle des personnels.
- Préparer les élections professionnelles de 2008 où nous présenterons des
listes nationales SIES ( Certifiés, Professeurs d'EPS ) et SAGES-SIES ( Agrégés
).
Dans ce contexte un premier succès a été enregistré lors des élections au CNESER
( Conseil National de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche ) où la liste
SAGES-SIES a obtenu un siège et s'est placée en 3ème position chez les
enseignants - chercheurs du Supérieur (PRAG, PRCE) , certes derrière le SNESUP
et le SGEN, mais largement devant des organisations de plus grande notoriété
(CGT, UNSA, FO , SNALC-CSEN).
- Prendre contact avec des syndicats récemment crées pour étudier les
possibilités d'accords et de mutualisation de nos actions.
Après présentation aux congressistes (une cinquantaine de présents) de la CAT
par ses dirigeants et rappel de la constitution de la CAT-Education, les
participants ont pu questionner les différents responsables et ont abordé les
nombreuses questions qui agitent le milieu enseignant, avec en particulier la
perspective des élections présidentielles et législatives.
Dans cette optique Jacques Mille ( S.I.A.E.S. / SIES ) et Sylvianne Croon (
SNAIMS /CAT-Education ) ont fait part des questionnaires adressés aux candidats.
Au terme d'échanges nourris une plate-forme revendicative ( non limitative ) a
été élaborée pour les personnels enseignants du Secondaire :
• Salaires. 20 % d'augmentation en 3 ans. 20 % d'augmentation du taux de
rémunération des heures supplémentaires ( après alignement sur le taux de la
1ère heure pour les HSA ). Remplacement de l'ISOE par une bonification
indiciaire. Indemnités de déplacement à réévaluer et systématiser pour tous ceux
contraints à se déplacer par décision administrative.
• Temps de travail . Attribution d'une heure de 1ère chaire pour tous les
enseignants intervenant en Première et Terminale. Attribution d'une heure de
pénibilité pédagogique pour tous les enseignants intervenant de la Sixième à la
Terminale, quelle que soit la discipline. Définition exhaustive et limitative
des missions relevant de l'enseignement, du suivi et de l'orientation des élèves
( de façon à connaître précisément les heures supplémentaires ouvrant droit à
rémunération ).
• EPS : alignement des services sur ceux des Agrégés ou des Certifiés, avec
unification des corps. Maintien et développement des AS.
• Carrière . Harmonisation des pratiques entre les différentes académies pour
l'accès à la Hors Classe. Pour les stagiaires : libre accès à leur dossier de
titularisation, ainsi qu'aux éléments justifiant acceptation ou refus de
titularisation, avec réelles possibilités de recours, et éventuellement
reconversion.
• Violence . Envoi à tous les professeurs du livret remis aux seuls chefs
d'établissement " Conduite à tenir en cas d'infractions en milieu scolaire ".
• TZR . Attribution des ISSR à tous les TZR, quel que soit le type de
remplacement effectué. Pas d'affectation à l'année hors zone. Bonification de
points pour l'Inter. Mise à disposition de chambres individuelles pour les TZR à
affectation lointaine ( internat ).
• Mesures Élèves. Valorisation des filières technologiques avec possibilités
d'orientation plus précoces mais avec garantie de retour dans un cursus
classique pour ceux qui le souhaitent.
Jacques MILLE - Jean Paul GARCIN
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Informations
Mouvement INTRA.
Rappel :
si vous devez participer au mouvement intra académique, n'oubliez pas de nous
renvoyer la FICHE ad hoc (fiche mutations 2007),
ou tous renseignements, pour que nous puissions suivre votre dossier avec le
maximum d'informations.
Rappel du calendrier
14 - 15 mai GT examen priorités médicales
21 au 23 mai GT vérification vœux et barèmes
6 juin Mouvement CPE
8 juin Mouvement PLP
11au 14 juin Mouvement Lycées - Collèges
15 juin Mouvement EPS
22 juin Révision pour cas de force majeure
10 et 11 juillet Affectation Stagiaires en situation et TZR ( + ajustements fin
août )
12 juillet Affectation M A et Contractuels ( disciplines techniques )
Calendrier pour les autres
réunions
4 mai Agrégés
CAPA
GT Notation administrative Congé formation. Réadaptation Réemploi
Préparation CAPA Hors Classe
10 mai Agrégés CAPA Hors Classe
11 mai PEGC CAPA Mouvement Intra. Hors classe et Classe exceptionnelle
16 mai Certifiés CAPA Notation administrative
18 juin EPS CAPA Notation administrative
19/25/26/27 juin Titularisation Certifiés / Agrégés / EPS / PLP
28 juin CCMA MA et Contractuels. Notation . Fin fonction.
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HORS CLASSE
Les GT et CAPA concernant l'accès à la Hors Classe des Certifiés (et Professeurs
d'EPS) se sont tenus en mars avril, en avance par rapport aux années précédentes
où les discussions à propos du barème avaient considérablement retardé les
opérations.
C'est donc le même barème qu'en 2006 qui a été appliqué, donnant une très grande
importance aux "points Recteur" (max. 90 points) attribués en fonction des
"avis" donnés et croisés des chefs d'établissement et des IPR sur le "mérite
des promouvables.
Outre ces points de "mérite", c'est la présence au 11ème échelon (+ le mode
d'accès et l'ancienneté dans l'échelon) qui est déterminante puisque sur les 295
promus, seuls 6 étaient au 10ème échelon.
La barre s'est établie cette année à 310,11 points, la "compétition" étant très
serrée pour beaucoup, à quelques dixièmes de point près !
On notera une rallonge ministérielle de 64 promotions ( + 27, 7 % ) par rapport
à 2006 ( la perspective des élections y aurait-elle été pour quelque chose ?),
rallonge certes appréciable mais loin d'être suffisante pour récompenser le
mérite, par ailleurs reconnu, de très nombreux professeurs restant encore sur la
touche et pour lesquels un 12ème échelon serait certainement plus accessible.
A noter aussi le fait que le contingent étant global, c'est à dire toutes
disciplines confondues, il a fallu se livrer à un rééquilibrage entre les
disciplines pour éviter sur ou sous représentation découlant d'une notation
pédagogique mal (ou non) harmonisée. Ainsi a-t-on dû réduire les effectifs en
STI, Documentation, Sciences physiques, SES , Histoire Géographie… et les
majorer en Lettres modernes, Technologie, SVT, Eco Gestion, Allemand…
Notons enfin, comme on pouvait s'y attendre, les problèmes découlant des "avis"
des chefs d'établissement et des IPR suscitant interrogations et contestations,
la transparence n'étant pas la règle en la matière ! De plus, leur notification
tardive sur i-prof ne facilitait guère les interventions réparatrices.
Au final on ne peut que redire l'insuffisance du contingent, le souhait d'un
12ème échelon et la nécessité (si l'on garde ce système) d'une plus grande
cohérence et transparence dans les "avis" : comment comprendre en effet, en
particulier pour les IPR, un changement d'avis d'une année à l'autre, lourd de
conséquences, quand il n'y a pas eu d'inspection entre temps et que rien, a
priori, ne le justifie ? Et comment ne pas s'interroger sur les avis de certains
chefs d'établissement, les uns très parcimonieux en "Exceptionnel" alors que
d'autres en font très généreusement attribution ? A croire qu'il y a des
établissements où personne n'est "méritant" et d'autres où tous le sont !!! A
moins qu'il ne s'agisse de règlement de comptes ou d'une recherche de la paix
sociale, la nature humaine, y compris celle des chefs d'établissement, n'étant,
hélas ! pas parfaite.
Alain FRETAY - Richard TRONC Commissaires paritaires
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EPS. A propos du nouveau décret ; Le S.I.A.E.S. reçu en
audience rectorale.
A notre demande, au titre de la deuxième organisation syndicale représentative
des professeurs d'EPS , une délégation du S.I.A.E.S. a été reçue le 12 mars 2007
par M. BERAHA, Directeur de cabinet du Recteur, M. MAHEU, IPR-IA d' EPS et
M.LAZZERINI, chargé de l'allocation des moyens ( DOS ).
La délégation du S.I.A.E.S. était composée de Jacques MILLE, secrétaire général,
Jean Luc BARRAL , responsable EPS, professeur au lycée Diderot, et Christophe
CORNEILLE , professeur d'EPS au collège de Berre l'Etang.
Nous avons exposé notre opposition aux modalités du nouveau décret et les
problèmes soulevés par sa mise en œuvre dans les établissements, en particulier
pour le fonctionnement des AS (réduction ou retrait des forfaits).
En réponse il nous est rappelé que la raison est budgétaire , l'académie devant
"rendre" l'équivalent de 140 emplois : 81 supprimés au titre de la baisse
démographique, le reste "récupéré " sur les activités "autres que d'enseignement
" : 1ère chaire, cabinets, laboratoires, coordination pédagogique… et heures
d'association sportive.
M. Maheu nous explique les critères retenus pour l'attribution des forfaits en
insistant sur le fait qu'il ne s'agit pas d'une attaque contre le sport scolaire
et qu' il est important de l'évaluer à la plus value qu'il génère. Il précise
que la décision revient au chef d'établissement qui s'appuie sur le cahier d'AS
et consulte l'équipe pédagogique ( nos trois interlocuteurs vont insister à
chaque fois sur ce point ). Pour les critères, ils sont différents en collège,
lycée et lycée professionnel, puisque les missions sont différentes. A la
demande du Recteur les IPR ont eu à fixer des seuils : 25 élèves par animateur
en collège, 20 en lycée et 15 en lycée pro.
La discussion s'engage à partir de là.
J. Mille s'étonne que le quantitatif , par application mécanique des chiffres,
prenne le pas sur le qualitatif quand on prône la valeur de ce dernier critère .
D'autre part un tel système peut pénaliser une équipe par manque d'implication
d'un ou deux membres !
C. Corneille précise qu'il est très facile d'influencer les chiffres par le
biais de la licence au contrat, que ces critères vont entraîner la disparition
d'activités qui se révèlent " peu rentables " en terme d'effectifs. La priorité
va être donnée aux sports collectifs, générant plus de licences, pour laisser de
côté d'autres pratiques sportives, plus individuelles, parfois solidement
ancrées dans les établissements.
Nos interlocuteurs conviennent des failles de ce système et nous disent qu'un
nouvel outil est en cours d'élaboration pour la rentrée 2008, l'actuel ayant été
mis en place dans l'urgence !
M. Beraha revient alors sur le décret. Le chef d'établissement fixe pour l'année
scolaire la composition du service de chaque enseignant d'éducation physique et
sportive en fonction de l'activité de l' AS appréciée selon les critères de
l'article 3 du décret.
Les heures effectuées dans le cadre de l'AS sont inscrites, au même titre que
les heures d'enseignement , dans l'état des services d'enseignement de chaque
professeur. Le chef d'établissement assure le contrôle de leur exercice
effectif.
Il rappelle l'art. 3 du décret . L'activité de l'AS s'apprécie au regard des
critères suivants : programme de l'AS, nombre de licenciés pratiquants, nombre
de licenciés participant aux rencontres et compétitions sportives organisées par
l'UNSS, éventuelle mutualisation par convention de certaines activités sportives
entre établissements. Le bilan de l'AS , présenté au conseil d'administration,
permet de fonder ces critères sur des éléments quantitatifs. Lorsqu'il ressort
que l'AS rencontre des difficultés de fonctionnement ou que son activité est
faible, un projet de développement doit être élaboré, à la demande du chef
d'établissement, par les enseignants d'EPS de l'établissement.
Ce projet est présenté au conseil d'administration et c'est le chef
d'établissement qui détermine quel est le professeur amputé de son forfait, et
devant alors accomplir la totalité de son service en heures d'enseignement. Mais
la situation n'est pas définitive car il est possible de récupérer son forfait,
au vu des résultats du projet.
Question alors (J.L.Barral) : faut-il comprendre que l'enseignant doive faire du
bénévolat pour espérer récupérer son forfait ? Pas de réponse.
Pour notre IPR il ne faut pas rapporter le forfait à un enseignant mais
raisonner en terme d'équipe. en cas de problèmes il faut envisager un plan de
développement. Il parle même de "cellule de crise". Il n'écarte pas l'idée de
partager les forfaits.
Pour clôturer l'entretien nos interlocuteurs nous assurent que le Recteur est un
fervent défenseur du sport scolaire et que nous sommes aujourd'hui à une
rupture, à un moment charnière du pilotage vers plus de qualitatif. Le
professeur d'EPS doit ainsi être un conseiller du chef d'établissement dans ses
choix d'attribution des forfaits. Pour notre IPR la question est :"avec tant
d'heures d' EPS au collège, qu'est-ce que je veux que mes élèves apprennent ? ".
A chacun de traduire à son gré ces propos .
En conclusion il nous est bien dit que les situations ne sont pas figées et que
l'administration sera toujours attentive aux problèmes qui lui seront soumis.
Acceptons en l'augure… avec les moyens du bord !
Jean Luc BARRAL Christophe CORNEILLE
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ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
Le S.I.A.E.S. s'est adressé aux candidats.
Conformément à la décision du congrès du 20 février le S.I.A.E.S. a adressé un
QUESTIONNAIRE ( voir ci-dessous ) à tous les candidats à l'élection
présidentielle.
A la veille du 1er tour ( 18 avril ) nous avions reçu les réponses de Mme
Ségolène ROYAL et de Messieurs Nicolas SARKOZY et François BAYROU. Un tableau
synoptique de l'essentiel de ces réponses a été mis en ligne sur le site
Internet du S.I.A.E.S. dès le 19 avril.
Vous trouverez ci-après l'intégralité des courriers reçus, en notant qu'ils ne
répondent pas directement à toutes les questions, mais se présentent plutôt
comme un programme général abordant - ou non - au passage les questions que nous
posions.
A l'issue du 1er tour ayant qualifié M.N.SARKOZY et Mme S.ROYAL nous avons
adressé à chacun un nouveau courrier ( cf. ci-dessous ) en espérant avoir une
réponse avant le 2 mai pour publication, ou mise en ligne, avant le second tour.
Le S.I.A.E.S. ne donne évidemment aucune consigne de vote.
Quel (le ) que soit l'élu (e ) à la Présidence nous ne manquerons pas de lui
adresser… nos félicitations et de lui rappeler le respect de ses éventuelles
promesses et la vigilance dont nous ferons preuve, en toute indépendance, vis à
vis de la politique qui sera mise en œuvre dans le cadre de l'Education
Nationale.
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QUESTIONS AUX 12 CANDIDATS A
L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE 2007
1 ) Quelles mesures envisagez vous de prendre pour assurer le rattrapage de
pouvoir d'achat perdu depuis plus de vingt ans par les personnels enseignants ?
a ) Selon quel chiffrage ?
b ) Selon quel calendrier ?
2 ) Quelles mesures concrètes envisagez vous de prendre
a ) pour faire appliquer effectivement au sein de l'Institution les règles
permettant d'établir l'autorité des personnels d'enseignement et d'éducation ?
b ) pour assurer à ces derniers le respect auquel ils ont droit ?
c ) et, d'une manière générale, pour agir contre l'indiscipline et la violence,
sous toutes ses formes , en milieu scolaire ?
Cela à la seule fin d' instaurer le climat de sérénité nécessaire à toute
instruction et éducation bien conduites.
3 ) Envisagez vous
a ) de supprimer les passages automatiques dans la classe supérieure ?
b ) de redonner un pouvoir souverain aux décisions collégiales prises en conseil
de classe ?
c ) d'instaurer un contrôle, voire un examen, pour l'accès à la Sixième et à la
Seconde ?
4 ) Quelles mesures prendriez vous
a ) pour développer les filières professionnelles et techniques ?
b ) pour faciliter l'orientation des élèves vers ces formations, dès le collège
si nécessaire ?
5 ) Quelles sont vos propositions concernant les IUFM ?
Et particulièrement pour rendre la formation des futurs professeurs moins
soumise à la "pensée unique", moins infantilisante et plus respectueuse de la
liberté pédagogique inscrite dans la loi ?
6 ) Quelle serait votre décision immédiate concernant les nouveaux décrets
relatifs aux obligations réglementaires de service des enseignants ?
Et particulièrement
a) pour les heures de première chaire et les forfaits d' Association sportive ?
b) pour les compléments de service dans une autre discipline et la bivalence ?
REPONSES
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Réponse de Ségolène ROYAL 12
avril 2007
Monsieur le Secrétaire Général,
j'ai bien reçu votre questionnaire et vous en remercie.
Comme vous le savez sans doute, parce qu'elle est au cœur de mon projet pour la
France, j'ai fait de l'Education la priorité de mon Pacte présidentiel.
Comme je l'ai dit en m'adressant le 15 février aux enseignants à Dunkerque, l'Ecole
est pour moi la grande institution qui montre à tous les enfants de France, et
donc à tous les futurs citoyens, que le travail et le mérite peuvent et doivent
être récompensés. Cette Ecole n'a pas à rougir de son action car, grâce à elle,
grâce à la compétence et au dévouement de ses personnels, les quatre cinquièmes
des élèves parviennent à la vie adulte avec un diplôme ou une qualification. Peu
d'institutions se sont autant transformées, réformées , adaptées pour tenir
compte des contraintes nouvelles. Nous pouvons collectivement être fiers de
cette école et de tous ceux qui y travaillent.
Cela dit, l'école rencontre de plus en plus de difficultés à assurer ses
missions au sein d'une société confrontée à la montée des inégalités, des
incivilités et de la violence, à la déstructuration de certaines familles, avec
des moyens , notamment en personnels, qui ont diminué massivement depuis 2002.
Je comprends donc le message d'inquiétude exprimé par beaucoup de parents et
d'enseignants lors des nombreux débats participatifs qui se sont tenus ces
derniers mois ainsi que par les syndicats et les associations de parents
d'élèves, mais j'ai entendu aussi beaucoup d'espoir et un refus du renoncement.
Pour y répondre, j'ai pris un certain nombre d'engagements que je veux rappeler
ici.
J'organiserai très rapidement une concertation globale avec les différents
acteurs du système éducatif. Je souhaite en effet en finir avec les décisions
autoritaires, prises sans consultation des principaux intéressés. Je veux ainsi
restaurer entre le monde politique et les acteurs éducatifs, en particulier les
enseignants, un lien de confiance et de respect mutuel.
C'est pourquoi je me suis engagée à organiser des Etats généraux de l'Education
avec les enseignants ainsi qu'avec tous ceux qui partagent la préoccupation de
la justice et de l'excellence pour tous. Les moyens supprimés dans le dernier
budget seront rétablis à la rentrée 2007 et le recrutement des personnels fera
l'objet d'une programmation pluriannuelle. De plus, et parce qu'il n'y a d'Ecole
forte qu'avec des enseignants confortés, le pouvoir d'achat et les conditions de
travail des enseignants devront faire l'objet d'une réflexion approfondie, en
particulier pour les jeunes enseignants et les enseignants exerçant en zone
d'éducation prioritaire.
En ce qui concerne la question des violences dans les établissements, j'ai
entendu le signal d'alarme que lancent beaucoup de parents et d'enseignants. Je
suis bien décidée à faire reculer cette violence subie par les élèves et les
personnels et à rétablir, dans les établissements où elle est affaiblie, la
sérénité nécessaire à l'étude. Nous prendrons à la fois des mesures de
prévention et, quand cela sera nécessaire, des sanctions fermes , rapides et
proportionnées qui ont aussi une vertu éducative. En appui des enseignants,
davantage de moyens en personnels seront apportés aux écoles et établissements
qui rencontrent le plus de difficultés : infirmière scolaire, assistante
sociale, répétiteurs, surveillants, présence d'un deuxième adulte dans les
classes si nécessaire.
Parmi les points que vous soulevez, il y a la question de la réussite de tous
les élèves dans chacune des classes. Un soutien scolaire gratuit sera mis en
place, dès les premières années de l'école primaire pour que les élèves qui en
ont besoin aient à l'école un temps de consolidation du savoir, car il est
déterminant dans la réussite scolaire.
En ce qui concerne l'orientation des élèves, je souhaite qu'un service public de
l'orientation, intégrant et améliorant les dispositifs actuels, soit
véritablement créé pour permettre que les jeunes soient informés pleinement des
débouchés offerts par chaque voie de formation, et notamment les filières
professionnelles et techniques. Mais si l'enseignement professionnel doit être
valorisé, le pacte de la réussite éducative que je souhaite pour tous exclut que
la vie d'un adolescent soit déterminée à 14 ans. L'apprentissage junior à 14
ans, comme le travail de nuit à 15 ans, seront donc supprimés. Je souhaite
également permettre à tous les élèves de passer d'une logique de l'orientation
par défaut, qui prévaut trop souvent dans les choix d'orientation vers les
filières professionnelles et techniques , à une logique de parcours éducatif
construit.
En ce qui concerne la formation des enseignants , je souhaite que cette question
soit discutée dans le cadre des Etats généraux de l'Education. Mais d'ores et
déjà, je souhaite vous dire que j'étudierai, en concertation avec les
représentants des personnels, toutes les améliorations qui pourront être
apportées aux formations initiale et continue des enseignants.
Je me suis engagée à abroger les décrets de Robien sur les obligations de
service des enseignants. En effet, ces décrets suppriment de façon unilatérale
une grande partie des décharges horaires des enseignants et en cela modifient
substantiellement leurs conditions de travail. Gilles de Robien a fait preuve
d'un mépris inacceptable envers les enseignants en passant en force et il est
clair que cette méthode autoritaire et aveugle n'a eu pour effet que de les
déstabiliser.
Enfin, tout en étant favorable aux collaborations interdisciplinaires, notamment
dans le cadre de projets, je suis opposée à la bivalence des professeurs.
Espérant avoir répondu globalement à vos interrogations, je vous prie de croire,
Monsieur le Secrétaire Général, à l'assurance de mes sentiments les meilleurs.
Ségolène ROYAL.
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Réponse de Nicolas SARKOZY
18 avril 2007
Cher Monsieur,
vous avez souhaité m'interroger sur mes orientations relatives au système
éducatif, et je vous en remercie. C'est avec le plus grand intérêt que j'ai pris
connaissance de votre courrier.
L'éducation est le premier des devoirs d'une société à l'égard de ses enfants.
C'est une mission essentielle pour l'Etat, ainsi que pour l'ensemble des femmes
et des hommes qui apportent leur concours au bon fonctionnement de notre système
éducatif. C'est pourquoi l'éducation nationale constitue un axe prioritaire de
mon programme.
Même si elle a de vraies qualités, la situation générale de notre école n'est
plus acceptable. 20 % de nos jeunes quittent l'école sans qualification, sans
perspective professionnelle et un avenir personnel naturellement plus difficile.
Je ne peux m'y résoudre.
Quant au sort fait à nos enseignants, il est inadmissible : leurs rémunérations
sont trop basses, les plus jeunes et les moins expérimentés sont envoyés devant
les classes les plus difficiles, le respect qui leur est dû n'est pas assuré, ni
parfois même leur sécurité.
Il est possible de changer l'école. il faut d'abord que nos enseignants exercent
leur métier dans de bonnes conditions. Ils sont la clé de la réussite de tous
les élèves. Je souhaite que leur autorité et leur liberté pédagogique soient
respectées, que leur formation initiale et continue soit assurée, et qu'ils
aient la possibilité de travailler plus pour gagner plus.
Il faut ensuite que nous fixions le seul objectif acceptable : que tous les
enfants sortent de l'école avec le bagage nécessaire pour réussir leur vie
adulte.
Je ferai en sorte que l'école consacre plus de temps au sport et à la culture
parce que je les crois essentiels à l'épanouissement des enfants et à la force
de la société. L'école d'une grande nation doit faire lire de grands textes.
Enfin, tout en conservant le caractère national des programmes et des diplômes,
je veux mettre plus de diversité dans l'école pour que l'intelligence de chaque
enfant soit reconnue .Je donnerai plus d'autonomie aux établissements pour leur
permettre de développer leur projet pédagogique spécifique et je donnerai aux
familles la possibilité de choisir l'école de leur enfant. Je remplacerai
progressivement la carte scolaire par une obligation de mixité sociale,
géographique et scolaire des effectifs, qui pèsera sur les établissements.
De manière générale, je souhaite que chaque établissement offre les mêmes
perspectives de réussite à ses élèves. En effet, l'égalité républicaine, c'est
que chaque élève parvienne au terme de la scolarité obligatoire en ayant acquis
le même socle de connaissances et en ayant pu bénéficier d'une offre
d'enseignement de qualité semblable. Sur ce point je souhaite que le contenu du
socle soit défini au niveau national et qu'on procède à une évaluation régulière
de son degré d'acquisition par les élèves. En revanche, je considère que
l'autonomie des établissements scolaires et la liberté pédagogique des
enseignants doivent conduire à mieux définir les modalités qui conviennent aux
besoins de leurs élèves. Et ce n'est pas en sacrifiant les compétences, ni en
bradant les diplômes, que l'on peut aider tous les élèves à réussir. C'est en
faisant en sorte qu'ils quittent l'école primaire en sachant parfaitement lire,
écrire, compter et s'exprimer qu'on leur permettra de tirer le meilleur parti
des enseignements qu'ils recevront au collège puis au lycée afin de poursuivre
leur route vers la réussite universitaire ou professionnelle .
Je veux donc que chaque élève puisse trouver dans son école toute l'aide qui lui
est nécessaire. Aujourd'hui, seules certaines familles ont les moyens d'offrir à
leur enfant le soutien dont il a besoin. Je propose donc qu'il y ait dans chaque
établissement des études dirigées par des personnels compétents et que nos
enfants puissent rentrer chez eux leurs devoirs faits et leurs leçons apprises.
Je veux que chaque élève trouve dans son école les explications et les
précisions qui lui manqueraient. Je souhaite que les enfants qui connaissent des
difficultés bénéficient d'un vrai soutien individualisé dans leur établissement.
Et ce n'est pas parce que notre école se doit d'accueillir tous les enfants
qu'elle ne doit pas s'adresser différemment à ceux qui ont des besoins
différents. Aussi , je souhaite que l'on puisse individualiser les parcours au
collège car je crois que des moyens pédagogiques adaptés à chaque type d'enfant,
c'est la condition même de la réussite des élèves.
Je veux créer un véritable service de l'orientation pour que les choix des
enfants et des familles soient fondés sur les goûts et les compétences ainsi que
sur une bonne connaissance des débouchés. Nous ne pouvons pas nous permettre, en
effet, de gâcher les talents de nos enfants. Nous ne pouvons pas non plus
tolérer que l'orientation se fasse par défaut ou par ignorance. De surcroît, je
suis persuadé qu'aucune orientation ne doit être définitive : nos enfants
doivent pouvoir changer de voie car chacun peut se tromper sur son avenir
professionnel. Et là je voudrais dire aux parents qu'il n'y a pas de filières "
nobles" et des filières moins nobles. Chacun doit pouvoir trouver sa place, que
ce soit dans l'enseignement professionnel, technologique ou général, et il
revient à l'Etat d'encourager le développement de passerelles entre ces
filières.
Je crois aussi que nous aidons aujourd'hui trop peu les familles qui font de
gros sacrifices pour que leurs enfants poursuivent des études supérieures. Je
veux donc rendre les bourses pour les étudiants plus accessibles, simplifier,
notamment, les procédures d'attribution et multiplier les bourses au mérite. Il
serait aussi plus logique que les bourses soient versées dès le premier jour de
la rentrée et que les enfants des classes moyennes puissent en bénéficier.
Concernant l'enseignement professionnel, sur lequel vous m'interrogez également,
j'estime qu'il souffre de préjugés défavorables, dus à une méconnaissance des
métiers et des débouchés de ces filières, ainsi qu'à une reconnaissance trop
faible de la valeur de ces études. Je veux lutter contre cette fausse image : je
souhaite que les enfants puissent découvrir régulièrement et aussi tôt que
possible la richesse de chaque métier et que les familles disposent d'une
information fiable sur les débouchés de toutes les filières. Je veux également
que l'excellence ne soit pas réservée à l'enseignement général : je propose donc
que l'enseignement professionnel ait ses grandes écoles sous la forme
d'universités des métiers. Je souhaite enfin que le choix de l'enseignement
professionnel ne soit plus irréversible : je veux donc renforcer le temps
consacré à l'étude des disciplines générales dans les filières technologiques et
professionnelles, pour que les élèves conservent la possibilité de revenir dans
l'enseignement général s'ils le désirent.
Je suis également très attentif à l'insertion sociale et professionnelle des
jeunes. Il n'est pas tolérable de les laisser s'engager dans des études qui ne
débouchent pas sur un emploi. Dès le lycée, chaque élève doit connaître les taux
d'emploi à la sortie des différentes filières. C'est pourquoi je veux que chaque
bachelier puisse accéder à l'enseignement supérieur, mais aussi que l'insertion
professionnelle des élèves et des étudiants soit un objectif prioritaire pour
tous nos établissements d'enseignement supérieur.
Vous sollicitez également mon opinion sur le redoublement. J'estime que le
redoublement est souvent une solution inefficace, parce qu'il propose à celui
qui a eu des difficultés d'apprentissage de recommencer les mêmes séquences aux
mêmes rythmes. L'individualisation des parcours, notamment au collège , me
paraît préférable.
Quant aux enseignants, je veux dire clairement que leur formation doit
profondément changer. Elle doit être plus en phase avec le terrain. Surtout,
elle doit permettre aux futurs professeurs de disposer de plusieurs outils qui
puissent déboucher sur les meilleures méthodes en fonction de leurs élèves. Ce
changement ne pourra se faire qu'avec eux, avec leur concours mais aussi dans la
perspective de la garantie de la liberté pédagogique des enseignants. Je veux
être le garant du respect et du prestige de la fonction enseignante. Leur rôle
est fondamental pour l'avenir de nos enfants.
Comme vous, je souhaite donner les moyens à notre système éducatif pour
favoriser l'accueil et la formation de tous les élèves, et lutter contre toutes
les discriminations. J'ai proposé l'organisation, dès le mois de juin, d'une
table-ronde sur la revalorisation des carrières et des salaires des personnels
enseignants, et une amélioration de leur formation.
Nombre de sujets de préoccupation dans notre système éducatif pourraient être
évoqués. Je souhaitais vous présenter mes principales orientations en la
matière, en réponse à votre inquiétude légitime.
Je vous prie de croire, cher Monsieur, en l'assurance de mes sentiments les
meilleurs.
Nicolas SARKOZY.
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Réponse de François BAYROU
4 avril 2007 (reçue le 18 avril)
Monsieur le Secrétaire général,
c'est avec un grand intérêt que j'ai pris connaissance de votre lettre attirant
l'attention de François Bayrou sur les préoccupations des enseignants du SIAES.
François Bayrou est conscient que nous assistons actuellement à la crise de
toute une profession ; les professeurs ont perdu 20% de leur pouvoir d'achat
depuis 25 ans. Cette situation n'est pas acceptable et il faudra donc étudier
cette question avec les représentants syndicaux. Dans la même optique,
l'amélioration des carrières est tout aussi importante. François Bayrou est
convaincu que le métier d'enseignant est un métier extrêmement usant du point de
vue nerveux et personnel. On pourrait donc imaginer des carrières faites
d'allers-retours entre le privé et le public, entre des fonctions enseignantes
et d'autres fonctions. Il avait plaidé autrefois pour des années sabbatiques et
il continue à penser que ce serait une bonne chose pour les enseignants.
Par ailleurs, François Bayrou s'est fixé comme objectif de retrouver un collège
paisible, ce qui ne se fera pas avec des policiers, mais avec des éducateurs. Il
faut reconstruire l'autorité du professeur et du surveillant. Pour l'élève, ou
les deux élèves qui déstabilisent la classe, il faut des éducateurs et des
psychologues. La présence d'adultes à l'école pour les études surveillées et
l'accompagnement peuvent entrer, par exemple, dans le cadre du service civique.
Pour nous, il est indispensable de rétablir le respect dans l'école, respect des
enseignants et respect des élèves entre eux : l'ordre de l'école face à l'ordre
de la rue, c'est à dire l'ordre assuré par des enseignants et des surveillants.
Il faudra également revoir le principe du passage automatique dans la classe
supérieure pour tous les élèves qui n'auront pas appris à lire et écrire avant
l'entrée en sixième. Les connaissances des élèves seront contrôlées au moment du
passage en sixième et ce contrôle conditionnera l'accès au collège. Il n'est
cependant pas prévu d'instaurer un contrôle ou un examen pour l'accès à la
seconde.
Parallèlement, on veut depuis des années revaloriser l'enseignement
professionnel. Il est désormais temps de passer aux actes. L'enseignement
professionnel doit être le lieu où l'on prépare non seulement des diplômes de
BEP, mais aussi des diplômes d'ingénieurs. Les STS et les IUT doivent être des
établissements où la majorité des élèves viennent des bacs technologiques et
professionnels. On y parviendra par une politique contractuelle avec ces
établissements.
François Bayrou ne veut plus que l'orientation se fasse par défaut, comme c'est
trop souvent le cas aujourd'hui. Tout doit être mis en œuvre, dès le collège,
pour que l'information circule et pour que les métiers puissent être présentés
aux élèves. Pour cela il faut que les professionnels viennent dans les
établissements, il faut former les professeurs et les parents, car de
l'orientation dépend l'avenir de nos enfants.
Il y a également un travail à mener pour améliorer la formation des futurs
enseignants. La formation à l'IUFM doit être moins abstraite, moins théorique,
avec une place plus grande donnée aux stages dans les classes. Améliorer le
contenu et le déroulement de la formation en IUFM signifie définir un cahier des
charges national et des missions précises, bien penser l'alternance entre le
terrain et la formation, accroître l'importance donnée aux aspects
professionnels de la formation, préparer les enseignants à accueillir les élèves
handicapés…
Notre société doit reconnaître et revaloriser le métier d'enseignants. Le décret
de suppression des heures de décharge, de première chaire, a été pris sans
concertation et François Bayrou comprend bien le mouvement de protestation des
enseignants. Ce décret enlève 1500 euros par an à l'enseignant qui travaille en
classe à examen, soit 5 à 10 % du salaire. On ne peut gérer ainsi la carrière de
milliers de personnes. François Bayrou prend l'engagement de tout remettre à
plat, en y associant les enseignants. Le respect, c'est d'abord la concertation
et une vraie gestion des ressources humaines.
Enfin le fonctionnement des associations sportives et l'enseignement scolaire
rencontrent aujourd'hui des difficultés, et il ne faut pas faire porter sur les
enseignants la responsabilité des difficultés qu'ils rencontrent. Les élèves ne
doivent pas non plus être les otages de la nécessaire discipline budgétaire.
François Bayrou souhaite ouvrir la discussion avec les enseignants pour savoir
comment on peut pérenniser le fonctionnement des associations sportives dans les
établissements et trouver une meilleur gestion du système éducatif.
Merci d'avoir pris la peine de nous écrire.
Je vous prie de croire, Monsieur le Secrétaire général, à l'assurance de mes
sentiments les meilleurs.
Marielle de SARNEZ , directrice de campagne.
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Lettre du S.I.A.E.S. à Mme
Ségolène ROYAL 23 avril 2007
nous avons bien reçu votre réponse du 12 avril 2007 à notre questionnaire et
vous en remercions.
Cela nous a permis d'en faire état par courrier et sur notre site Internet avant
le premier tour de l'élection présidentielle.
Votre présence au second tour nous amène à nous adresser à nouveau à vous en
vous précisant que nous avons pris bonne note de l'ensemble de vos propositions,
dont certaines vont dans un sens que nous approuvons, et en vous demandant
quelques précisions sur d'autres.
1 ) Vous comptez, pour répondre aux attentes des familles et des personnels (
professeurs entre autres ) , réunir des États généraux de l'Éducation.
Nous souscrivons à cette idée, au titre de la démocratie participative que vous
défendez, et vous demandons en conséquence de nous confirmer, dans le cas de
votre élection à la Présidence , notre participation à ces États généraux, en
tant qu'organisation représentative de professeurs.
2 ) Si nous approuvons vos propos relatifs à la restauration de la sérénité dans
les établissements scolaires, nous souhaiterions que vous nous précisiez comment
vous entendez rétablir l'autorité des professeurs et une nécessaire discipline
dans les classes, en particulier vis à vis des élèves régulièrement
perturbateurs ?
3 ) Concernant les conditions de travail des professeurs , nous souhaiterions
que vous leviez toute ambiguïté sur le temps de présence dans les
établissements, en précisant les heures statutaires à faire en présence des
élèves et les heures obligatoires à d'autres fins ( conseils, réunions,
concertation… ).
4 ) Sur le pouvoir d'achat des professeurs nous souhaiterions avoir des
précisions, fussent-elles en "fourchette" , chiffrées et programmées.
De même que sur les améliorations des conditions de prise en charge des frais de
déplacements, en particulier pour ceux découlant de décisions d'affection de
l'administration, tant pour les titulaires remplaçants que pour les titulaires
de poste en établissement.
5 ) Le silence de votre réponse sur les questions relatives à : la "suppression
du passage automatique en classe supérieure" , sur " le pouvoir collégial des
conseils de classe " et sur d'éventuels " contrôles de connaissances à l'entrée
en 6ème et en 2de ", nous a interpellé et nous amène à poser à nouveau ces
questions, importantes à la fois pour la qualité de l'enseignement et pour le
rétablissement de l'autorité et du respect dus au corps enseignant.
Nous vous remercions de l'attention que vous porterez à ce courrier et des
réponses que vous nous fournirez. Réponses que nous ne manquerons pas de
répercuter auprès des professeurs pour un choix réfléchi et raisonné.
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Lettre du S.I.A.E.S. à M. Nicolas SARKOZY 23 avril
2007
nous avons bien reçu votre réponse du 18 avril 2007 à notre questionnaire et
vous en remercions.
Cela nous a permis d'en faire état par courrier et sur notre site Internet avant
le premier tour de l'élection présidentielle.
Votre présence au second tour nous amène à nous adresser à nouveau à vous en
précisant que nous avons pris bonne note de l'ensemble de vos propositions, dont
certaines vont dans un sens que nous approuvons, et en vous demandant quelques
précisions sur d'autres.
1 ) Vous comptez réunir, en cas d'élection à la Présidence, une "Table ronde ",
dès le mois de juin, sur les problèmes de l'Éducation.
Nous souscrivons à cette idée et souhaitons participer à cette Table ronde, en
tant qu'organisation représentative de professeurs. Nous vous demandons en
conséquence de nous faire connaître votre accord à ce sujet.
2 ) Si nous souscrivons pleinement à votre affirmation répétée du respect la
liberté pédagogique des professeurs, nous souhaiterions savoir comment vous
pensez concilier cette liberté avec toutes les contraintes qui l'entravent (
conseil pédagogique, projet d'établissement, travail d'équipe imposé… ) ?
3 ) Sur le pouvoir d'achat des professeurs nous souhaiterions avoir des
précisions, fussent-elles en "fourchette" , chiffrées et programmées.
De même que sur les améliorations des conditions de prise en charge des frais de
déplacements, en particulier pour ceux découlant de décisions d'affection de
l'administration, tant pour les titulaires remplaçants que pour les titulaires
de poste en établissement.
4 ) Concernant les conditions de travail des professeurs , nous souhaiterions
savoir si vous envisagez de revoir, en concertation, les nouveaux décrets ( dits
" De Robien " ) sur les obligations réglementaires de service des professeurs,
et ce dans des conditions acceptables par ces derniers qui s'y sont unanimement
- fait rarissime- opposés.
En particulier nous souhaiterions que vous vous engagiez à ce que soient
définies de manière claire et précise les obligations de service des
professeurs, tant en temps de présence devant les élèves qu'en temps consacré à
d'autres fins (conseils, réunions, concertation…) , condition absolument
nécessaire à la définition du temps de travail ouvrant droit à rémunération
supplémentaire selon votre principe " Travailler plus pour gagner plus ".
5 ) Si nous approuvons vos propos relatifs à la restauration de la sérénité dans
les établissements scolaires, nous souhaiterions que vous nous précisiez comment
vous entendez rétablir l'autorité des professeurs et une nécessaire discipline
dans les classes, en particulier vis à vis des élèves régulièrement
perturbateurs ?
6 ) Si nous pouvons comprendre votre logique de refus du redoublement au profit
d'un soutien individualisé, nous souhaiterions que vous nous précisiez si vous
rendrez au conseil de classe, c'est à dire aux professeurs, la maîtrise de la
décision, prise en collégialité, concernant ce nouveau mode de progression
scolaire, ce qui serait un moyen de rétablir le respect dû aux professeurs?
7 ) Sur l'affirmation du développement du sport à l'Ecole, au delà de la
déclaration d'intention, sur quel horaire et dans quelles conditions ?
8 ) Enfin concernant les modifications envisagées pour la carte scolaire et une
plus grande autonomie des établissements ( projets ), nous sommes dubitatifs sur
la compatibilité de ces mesures, allant dans un sens de "diversification ", avec
la nécessaire "égalité républicaine" de l'offre d'enseignement et d'éducation .
Pourriez vous nous éclairer à ce sujet ?
Nous vous remercions de l'attention que vous porterez à ce courrier et des
réponses que vous nous fournirez. Réponses que nous ne manquerons pas de
répercuter auprès des professeurs pour un choix réfléchi et raisonné.